ESPÉROU Claire, Louise, Albine

Par Michel Launay, Claude Pennetier

Née le 15 avril 1880 à Azille (Aude), morte le 25 mai 1962 à Béziers (Hérault) ; institutrice, employée de bureau puis de commerce ; militante communiste et trotskyste.

Fille d’un boulanger, Claire Espérou (nom écrit par erreur Espéron sur l’acte de naissance et dans les rapports de police) était présentée comme « ex-institutrice » en mai 1925, lorsqu’elle fut candidate aux élections municipales à Marseille (Bouches-du-Rhône). À la fin du mois de mai, elle fut arrêtée pour distribution de tracts antimilitaristes sur les quais, au départ d’un navire transportant des troupes vers le Maroc. Elle participa ensuite, au mois d’août, à la préparation du congrès de Marseille contre la guerre du Maroc.

En 1932, exclue pour son activité oppositionnelle, elle aurait rejoint la Ligue communiste (trotskyste).

Cependant, l’année suivante, elle était employée de commerce à Nice (Alpes-Maritimes) et, à nouveau, militante communiste. Principale animatrice niçoise de la Ligue des Femmes contre la guerre, Claire Espérou prenait la parole (parfois sous son simple prénom) dans de nombreuses réunions du Parti communiste, de la CGTU, du mouvement Amsterdam-Pleyel. Elle fit partie de la délégation des Alpes-Maritimes au rassemblement national du mouvement Amsterdam-Pleyel à Paris les 20 et 21 mai 1934 et représenta son organisation féminine dans les premières réunions des « comités de vigilance antifascistes » qui préfiguraient le Front populaire dès mars 1934 à Nice.

Le rayon de Nice, réuni le 4 juillet 1934, la blâma « pour avoir dit que le Parti faisait ce que Doriot exclu avait lui-même proposé ». Le parti cessa dès lors de faire appel à ses services, et quelques mois plus tard le secrétariat régional affirma avoir « brisé son travail fractionnel » et la dénonça (sans étayer son accusation) comme « coupable d’indélicatesses » (Le Cri des Travailleurs, 10 mars 1935).

Elle avait rallié le « rayon de Saint-Denis » dirigé par Doriot, où elle milita à la cellule 902. Ayant formé un comité contre la guerre et l’union sacrée, elle fut, avec Paul Trocello* , déférée à la commission de contrôle du « rayon » en octobre 1935.

Elle adhéra alors au Groupe bolchevik-léniniste, tendance trotskyste exclue de la SFIO. Prenant parti dans ses divisions internes, elle prit part au lancement, en décembre 1935, du journal La Commune, dirigé par Pierre Frank* et Raymond Molinier*. Dans le même temps, elle participa, en février 1936, à la fondation du Parti communiste internationaliste et fut élue à la commission centrale de contrôle. Dès lors, Claire Espérou ne fit plus parler d’elle dans le mouvement trotskyste, et il semble qu’elle cessa toute activité militante.

Elle s’était mariée le 5 novembre 1910 à Narbonne (Aude).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article112233, notice ESPÉROU Claire, Louise, Albine par Michel Launay, Claude Pennetier, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 27 août 2022.

Par Michel Launay, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/13050, F7/13124, F7/13132, rapport du 6 juillet 1934. — Arch. PPo., carton 45. — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, V M 2/256 et 268 ; M 6/10803. — Arch. Dép. Alpes-Maritimes, fonds du cabinet du préfet en cours de classement, rapports de police, 1933-1934. — Le Cri des Travailleurs, 10 mars 1935. — Le Petit Marseillais, 2 juin 1925. — La Vérité, 25 octobre 1935. — La Commune, 3 janvier, 28 février et 13 mars 1936. — D. Moulinard, Le Parti communiste à Marseille, op. cit. — État civil d’Azille. — Notes d’Antoine Olivesi et de J.-M. Brabant.

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