ESQUILAT Pierre [ESQUILAT Louis, Émile, Pierre]

Par Gilles Candar, Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 21 août 1883 à Villefranche-d’Albigeois (Tarn), mort au combat le 21 novembre 1915 à Tahure (Marne) ; militant socialiste du Tarn.

Pierre Esquilat était issu d’une famille de juristes républicains. Son grand-père Cazimir, Alexandre Esquilat, né à Albi le 18 octobre 1807 et mort à Pampelonne en 1891, notaire, avait été maire de Pampelonne et conseiller général en juin 1870. Son père Nestor Esquilat, receveur de l’enregistrement, avait épousé Berthe Gisclard, sœur d’une Philippine, épouse Bois, qui fut la mère de Louise, madame Jaurès. Son oncle Hippolyte Esquilat, notaire lui aussi, avait été le candidat républicain aux législatives de 1889 battu à Carmaux par le marquis de Solages, malgré le soutien qu’était venu lui apporter son jeune parent Jaurès, pour sa part candidat à Castres. Les Esquilat et les Gisclard appartenaient depuis longtemps à la bourgeoisie républicaine de la région de Villefranche d’Albigeois, Saint-Juéry et de Pampelonne et furent parmi les premiers soutiens de l’implantation de Jaurès dans l’Albigeois et le Carmausin.
Militant de la fédération socialiste du Tarn, Esquilat la représenta aux congrès nationaux de Nîmes (1910), en compagnie de Calvignac, Guiraud, Jaurès et Julien, et au congrès de Brest (1913). Il fut à deux reprises son candidat malheureux dans la 1re circonscription d’Albi où il recueillit 2 779 voix en 1910 (18 % des suffrages environ) et 3 834 (plus de 30 %) en 1914.
Avocat à Albi et domicilié dans cette ville, Pierre Esquilat semble avoir participé tôt à la vie politique. Dans son éloge funèbre prononcé le 1er mai 1916, le président du conseil général du Tarn évoqua : son entrée « au conseil municipal, où ses concitoyens, avec une flatteuse impatience, l’avaient envoyé en avançant un peu la limite d’âge étroitement fixée par la loi » (en 1908, peu avant ses 25 ans, mais il avait démissionné par la suite en raison d’une mésentente avec les radicaux). Il évoqua également « l’honneur d’un précoce bâtonnat ». Secrétaire du groupe d’Albi, membre du comité fédéral du Tarn, Pierre Esquilat fut élu conseiller général socialiste du canton de Pampelonne le 10 août 1913, le deuxième conseiller général socialiste du département après celui de Carmaux. Il mourut dans les combats de la Première Guerre mondiale le 21 novembre 1915 à Tahure (Marne) alors qu’il était caporal au 15e régiment d’infanterie (L’Humanité du 8 décembre 1915).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article112254, notice ESQUILAT Pierre [ESQUILAT Louis, Émile, Pierre] par Gilles Candar, Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 4 janvier 2018.

Par Gilles Candar, Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : Le Cri des Travailleurs, 18 mars 1922. — Renseignements communiqués par la mairie de Pampelonne, 25 septembre 1976. — Renseignements communiqués par M. le Président du conseil général du Tarn, 26 mars 1984 : État civil de Cazimir et de Pierre Esquilat ; Extrait du procès-verbal des délibérations du conseil général, séance du 1er mai 1916, intervention de M. Hyppolyte Savary, président. — Comptes rendus des congrès de Nîmes et de Brest. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes III, op. cit., p. 23.

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