FABIANI Antoine-René

Par Michel Brot

Né le 18 juillet 1900 à Nice (Alpes-Maritimes) ; avocat au barreau de Nice ; secrétaire de la Fédération socialiste SFIO des Alpes-Maritimes.

Avocat au barreau de Nice depuis 1923, Antoine-René Fabiani militait au Parti socialiste depuis 1924. Élu vice-président de la section niçoise de la Ligue des droits de l’Homme, le 13 décembre 1934, Antoine-René Fabiani sortit le socialisme des Alpes-Maritimes de sa léthargie. La quasi-totalité des militants avaient adhéré au Parti communiste après le congrès de Tours (décembre 1920). La Fédération ne comptait que 35 membres en 1923 mais 200 en 1927 ; elle passa à 365 en 1928, 406 en 1929 et 510 en 1930. L’avocat niçois créa le journal L’Action socialiste en 1928, organe de la Fédération SFIO des Alpes-Maritimes ; il en assura le secrétariat de rédaction. Ayant accédé au secrétariat fédéral en 1929, Fabiani lança un organe bimensuel L’Églantine qui parut du 1er novembre 1930 au 21 septembre 1931 (19 numéros). Au congrès départemental du 25 janvier 1931, la section de Cannes critiqua le secrétaire fédéral provoquant sa démission. Les congressistes regrettèrent sa décision et la Fédération des Alpes-Maritimes, pauvre en militants, dut refaire appel à Fabiani dès septembre 1931 et il garda ses fonctions jusqu’au Front populaire. Il était entouré, fin 1931, de Gazeilles, secrétaire administratif ; Comte, trésorier ; F. Ricardi, trésorier adjoint.

En 1934 et 1935 Fabiani n’était plus secrétaire fédéral, mais secrétaire de la section socialiste de Nice et délégué à la propagande de la Fédération SFIO des Alpes-Maritimes ; il en restait cependant le principal animateur et représentait son parti aux différents comités antifascistes constitués à Nice avec le PC de mars à juin 1934. Sous sa conduite, la Fédération des Alpes-Maritimes (exsangue, elle ne comptait alors plus que 200 militants) fut, en 1933 et 1934, la seule de France à donner la majorité de ses mandats de congrès aux motions d’extrême gauche Périgaud puis Just.

Fabiani contribua à fonder un nouveau journal socialiste niçois, L’Alerte, en janvier 1935 (le projet était dans les cartons depuis 1933). Il en fut le premier directeur politique et y signa de nombreux éditoriaux où s’exprimaient sa méfiance envers les radicaux et sa volonté de donner au Front populaire un caractère révolutionnaire. Il prenait parfois le pseudonyme de Trick pour y écrire des billets satiriques souvent bien tournés.

Il représenta son parti dans plusieurs consultations électorales : il figurait sur la liste SFIO menée par M. Glas aux élections municipales de mai 1929 à Nice. Candidat au conseil général dans le 2e canton de Nice en octobre 1934, il recueillit 741 voix (10,6 % des exprimés) au premier tour et se désista pour le communiste Barel. En mai 1935, il mena une liste de « coalition ouvrière et socialiste » aux municipales, toujours à Nice : le résultat fut décevant car si Fabiani lui-même obtenait 2 464 voix, la moyenne du score de ses colistiers ne s’élevait qu’à 1 473 voix, soit 4 % des suffrages exprimés.

Le 9 février 1936, Antoine-René Fabiani abandonna à Pierre Thurotte son poste de secrétaire général de la section socialiste de Nice ; il ne participa pas à la bataille des élections législatives, car il avait émigré en Argentine au début de l’année, par goût du changement et aussi par crainte de la guerre qu’il sentait venir.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article112401, notice FABIANI Antoine-René par Michel Brot, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

Par Michel Brot

SOURCES : Rapports et comptes rendus des congrès socialistes de 1933, 1934. — L’Alerte, 1935-1936. — Arch. Dép. des Alpes-Maritimes, rapports de police du fonds du cabinet du préfet non encore classé, 1934, 1935. — L’Action socialiste, 25 novembre 1927 et 1928. — L’Églantine, 1930-1931. — Entretiens avec R. Ferrero, 29 septembre 1883 ; avec P. Thurotte, 9 juillet 1884.

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