FAËS Julien

Ouvriers textiles, les parents de Julien Faës quittèrent la bourgade flamande de Rexpoëde pour s’installer à Caudry en 1890. Ouvrier brodeur, Julien Faës se syndiqua en 1895, influencé par des militants guesdistes. En 1907, il devint secrétaire du puissant syndicat des brodeurs et similaires de Caudry et environs (créé en 1900) qui regroupait alors environ 3 800 membres. Secrétaire et trésorier du groupement transformé en Chambre syndicale, qu’il avait affiliée à la CGT en 1919, Faës joua un rôle important lors de la scission syndicale de 1921-1922. Le 12 avril 1922, lors du congrès de l’Union locale qui se tint à l’Hôtel de Ville de Caudry, il opta initialement pour la CGTU mais, après un revivement spectaculaire, il décida de se ranger aux côtés des « majoritaires » de Jouhaux. En 1932, à la mort de Léon Belot* , il devint secrétaire de la Bourse du Travail de Caudry et, l’année suivante, il fut chargé du secrétariat et de la trésorerie de l’Union locale confédérée, tout en conservant ses fonctions à la tête du syndicat des brodeurs. Délégué au comité de l’Union régionale des syndicats confédérés à partir de 1933, il intervint comme médiateur dans de nombreux conflits du travail. Il siégea à la commission administrative de l’Union départementale CGT unifiée, de 1936 à 1939. Bien qu’il eût consacré l’essentiel de son action militante au syndicalisme, Julien Faës joua également un rôle non négligeable dans la vie politique caudrésienne. Membre du POF puis du Parti SFIO dès la réunification de 1905, il fut pendant de nombreuses années le secrétaire du groupe Jean Jaurès* de Caudry ; dans les années 30, il milita activement au sein du comité antifasciste local. Conseiller municipal de Caudry de 1919 à 1940 (date de destitution de la municipalité), Julien Faës collabora régulièrement à l’hebdomadaire socialiste, l’Action du Cambrésis, dirigé par le maire de Caudry, A. Beauvillain*.