Par Claude Pennetier
Né le 24 mars 1902 à Saint-Denis (Seine), mort le 9 novembre 1980 à Beauvais (Oise) ; chaudronnier ; conseiller municipal de Saint-Denis ; membre du secrétariat de la région communiste Paris-Nord ; doriotiste.
Fils d’un journalier frappeur, Adrien Falasse fréquenta l’école primaire communale sans obtenir, semble-t-il, le CEP. Il fut successivement garçon paveur, manœuvre, frappeur, ajusteur-monteur, serrurier et enfin chaudronnier. Il adhéra au Parti communiste en avril 1929, sous l’influence d’Édouard Delhomme*, de la TCRP. Il fut élu conseiller municipal de Saint-Denis sur la liste Bloc ouvrier et paysan en mai 1929. L’Émancipation le présentait encore comme « sympathisant communiste ». Dès fin 1929, il occupa des fonctions de responsabilité et suivit l’activité ouvrière dans l’usine Ford de Gennevilliers, l’usine Lucher à Saint-Ouen, chez Renault boulevard Richard Lenoir à paris et chez Toboni à Villetaneuse.. Gérant de l’Émancipation de novembre 1929 à mai 1930, Falasse fut, à ce titre, condamné le 19 mars 1930 à deux ans de prison qu’il effectua à la Santé puis à Clairvaux. Il se plaignit, après coup, du climat que faisait régner la direction Barbé-Celor : « J’étais avec des membres du groupe pendant mon séjour à la Santé sans savoir, je désapprouvais leur politique qui conduisait le parti à l’abîme, même à l’intérieur de la prison ». Il démissionna avec l’ensemble du conseil municipal de Saint-Denis le 15 février 1930 mais retrouva son siège le 23 mars 1930 sur la liste dirigée par Jacques Doriot*. En 1932, il était responsable régional de la région Paris-Ville du Parti communiste (cf. La RP communiste, n° 8, novembre 1932). Lorsqu’il rédigea son autobiographie le 6 mai 1933, la commission des cadres les classa « A » (maintenir dans les responsabilités) : « Bon [devrait] quand même développer [sa] biographie. Bon copain ».
En mars 1934, Falasse était secrétaire (ou l’un des secrétaires) de la région communiste Paris-Nord. Il perdit sans doute cette fonction vers juin 1934, au moment de l’exclusion de Jacques Doriot* dont il soutenait la politique. Lepreux* lui succéda (voir ce nom). Falasse assurait le secrétariat du « rayon majoritaire de Saint-Denis » en novembre 1934. Réélu conseiller aux côtés de Doriot en mai 1935, Falasse resta membre du bureau du « rayon de Saint-Denis » puis rejoignit le Parti populaire français en 1936. Il fut responsable national du service d’ordre.
On ignore ses activités entre le Front populaire et sa mort.
Marié le 6 septembre 1924 à Saint-Denis avec Lucie Richalet, cartonnière, militante communiste depuis 1931, trésorière de cellule et responsable de l’Union des femmes contre la misère et la guerre., il mourut le 9 novembre 1980 à Beauvais (Oise).
Par Claude Pennetier
SOURCES : RGASPI, 495 270 5941, autobiographie du 6 mai 1933. — Arch. Nat. F7/13265, rapport du 19 mars 1930. — Arch. Dép. Seine, DM3, Versement 10451/76/1, listes électorales. — Arch. PPo. 100. — L’Émancipation, n° spécial, mai 1929 et mai 1935. — Journal de Saint-Denis, mai 1935. — Jean-Paul Brunet, thèse, op. cit. ; Jacques Doriot, Balland, 1986 — État civil de Saint-Denis, 10 mai 1984.