FARGUE Pierre, Alfred, Gabriel

Par Y. Lequin

Né Perruchon le 1er août 1877 à Bordeaux (Gironde), reconnu par Pierre Fargue le 24 juin 1879, marié à Bordeaux le 25 novembre 1899, père de quatre enfants ; décédé le 24 avril 1950 à Lanton (Gironde) ; camionneur ; militant syndicaliste ; membre de la Commission exécutive de la CGTU (1927-1929).

Après avoir longtemps vécu dans sa ville natale, Pierre Fargue vint s’installer à Villejuif en novembre 1918, à son retour de la guerre. Camionneur, un moment employé par les Docks d’Austerlitz, à Paris, en 1919, il semble qu’il ait travaillé d’une façon assez irrégulière au cours de ses premières années parisiennes pour se consacrer essentiellement à l’agitation révolutionnaire. En effet, dès son arrivée, il avait adhéré au Syndicat général des travailleurs des transports et manutentions de la Seine avant d’en devenir en avril 1921, le secrétaire adjoint ; depuis 1919 déjà, d’ailleurs, il remplissait les mêmes fonctions pour sa section des dockers. Une élection significative, car P. Fargue avait été, en octobre 1920, l’un des principaux fondateurs des Comités syndicalistes révolutionnaires (CSR) qui s’opposaient à la majorité dénoncée comme « réformiste » de la CGT, et il était devenu, quelques semaines plus tard, le trésorier de leur Comité départemental pour la Seine.

Présenté par lui comme candidat à la Commission administrative de la Bourse du Travail lors de son renouvellement le 14 février 1921, il obtint 224 voix, se classant ainsi le premier de la liste révolutionnaire. Toutefois, il ne fut pas élu, la liste réformiste ayant obtenu la majorité. Le 13 mai suivant, il fut élu secrétaire administratif permanent et appointé du Comité central des CSR, y remplissant également les fonctions de trésorier. Son mandat lui fut confirmé au congrès tenu à Lille le 31 juillet par la minorité révolutionnaire. La police ne signale pas qu’il ait adhéré en même temps à un groupement politique, bien qu’il ait provoqué un incident — il avait été violemment pris à partie et frappé — dans une réunion anarchiste en janvier 1920 après avoir reproché à certains des assistants de faire le jeu des politiciens et de la majorité réformiste de la CGT. Cependant un article des Cahiers de l’Institut Maurice Thorez (nos 8-9, 3e trim. 1974) le disait membre du Parti communiste comme Verdier*, Toti* et Quinton*. Et on le considérait comme un partisan farouche de l’autonomie syndicale par rapport à toute organisation politique. Il signa d’ailleurs la contre-motion syndicale, pour l’autonomie complète, en novembre 1921 (Voir Mayoux*). Élu membre de la commission exécutive de l’Union des syndicats de la Seine le 22 février 1922, il démissionna en cours de mandat avec Chaverot et Vallet.

P. Fargue fut élu en octobre 1927 secrétaire adjoint de la Fédération nationale des Ports et Docks, Transports et Manutentions, Marine Marchande et Pêches affiliée à la CGTU et issue de la fusion de la Fédération Unitaire des Ports et Docks et de celle de la Marine Marchande, quelques jours après être entré à la Commission exécutive de la Confédération elle-même. Il n’y resta que deux mois, affecté à la propagande.

En 1929, Fargue était solidaire des dirigeants de sa Fédération, B. Bour et Victor Engler*, en conflit avec la majorité communiste de la CGTU.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article112653, notice FARGUE Pierre, Alfred, Gabriel par Y. Lequin, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

Par Y. Lequin

SOURCES : Arch. Nat. F7/13618, F7/13699, F7/13767. — Arch. PPo., sans cote, rapport du 5 décembre 1921 sur les CSR — État civil de Bordeaux.

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