FASCIO Laurent, Louis

Par Antoine Olivesi, Jean-Marie Guillon

Né le 8 juin 1904 à Toulon (Var), mort le 15 avril 1994 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; garçon de café ; militant communiste et syndicaliste des Bouches-du-Rhône.

Fils de Joseph, cuisinier, et de Joséphine Fracchia, cuisinière, il naquit le 7 juin 1904 à Toulon et devint Français par option. Garçon d’hôtel ou de bar, syndiqué dès l’âge de quinze ans, il était en 1932, secrétaire du syndicat CGTU de l’industrie hôtelière à Marseille. Il avait fait son service militaire au 159e régiment d’infanterie alpine à Embrun (Hautes-Alpes). Il s’était marié à Marseille le 10 décembre 1929 avec Marguerite Grill et devint père de deux enfants. Il habitait rue Navarin. Membre de la cellule communiste de La Plaine, il fut, la même année, le candidat du Parti communiste dans la 4e circonscription — la plus bourgeoise — de la ville et obtint 644 voix sur 21 327 électeurs inscrits. En octobre 1931, il se présenta au conseil d’arrondissement dans le 8e canton et recueillit 184 suffrages. Le 5 mars 1932, il fut condamné à quarante jours de prison avec sursis pour actes de rébellion devant la police. Il avait été arrêté le 4 février au cours d’une manifestation en faveur des chômeurs. Membre du syndicat des garçons de café, il fit partie de son conseil syndical jusqu’en 1936 et démissionna alors pour raisons de santé. Mobilisé en 1939, il fut réformé peu après. Il affirma avoir cessé toute activité politique après la dissolution du PC en 1939 jusqu’à ce qu’il soit sollicité par l’organisation clandestine en décembre 1941. Gardant les mêmes idées, il accepta de renouer. Il était en contact avec le responsable de la Jeunesse communiste de Marseille, Paul Courtieu qui lui remettait les tracts qu’il diffusait. C’est à la suite de l’arrestation de ce dernier qu’il fut perquisitionné le 27 janvier 1943. La police trouva chez lui des caractères d’imprimerie qui provenaient de son syndicat et de nombreux tracts. Il avoua avoir confectionné une centaine de papillons peu avant le 11 novembre 1942 qu’il avait collés en divers points de la ville. Dans sa déposition du 28 janvier 1943, il ne cachait pas qu’il gardait les mêmes convictions, ajoutant : « Je ne regrette pas l’activité que j’ai menée au sein du parti communiste clandestin ». Il fut condamné le 21 juin 1943 à quinze mois de prison et 1 260 F d’amende par la section spéciale de la cour d’appel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Incarcéré à la centrale d’Eysses (Lot-et-Garonne), il fut transféré au camp de Noé (Haute-Garonne).
Son dossier de Résistance le donne comme membre des FFI (Forces françaises de l’Intérieur) avec comme pseudonyme Dupré.
En 1953, il était hôtelier à Marseille, toujours au 6, rue Navarin.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article112692, notice FASCIO Laurent, Louis par Antoine Olivesi, Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 17 mars 2022.

Par Antoine Olivesi, Jean-Marie Guillon

ŒUVRE : Articles dans Le Midi syndicaliste, juin-juillet 1936.

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, II M 3/59 ; III M 54 ; VM 2/282 (ancienne cotes), 5 W 185 (dossier d’internement), 8 W 40. — Mémorial d’Eysses. — État civil de Toulon, 17 mai 1984. — Listes électorales, 1933 et 1953.

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