FAUCHÈRE Germaine [Eugénie, Germaine], dite Germaine JOUHAUX, Germaine BOUYER, puis Germaine MONNET

Née le 17 avril 1901 à Paris (Ve arr.), morte le 1er septembre 1983 à Paris (Ve arr.) ; sténo-dactylo, puis secrétaire permanente ; militante syndicaliste, socialiste et féministe.

Germaine Fauchère au bureau du congrès de la Fédération CGT des employés (Le Populaire, 17 août 1930).

Fille d’un stucateur, Germaine Fauchère appartenait à une famille modeste. Elle adhéra très jeune à la 5e section de la Seine du Parti socialiste SFIO, celle du quartier Latin de Paris. Elle devint par la suite la secrétaire de cette section et la secrétaire du groupe socialiste à la Chambre des députés.

Employée à l’Union des syndicats de la Seine, elle épousa le 29 mai 1920 à Paris (Ve arr.) le fils de Léon Jouhaux, Paul, Victor Jouhaux, dont elle eut une fille. Le XXIIIe congrès de la Fédération CGT des employés, tenu à Paris du 15 au 16 août 1926, élut Germaine Jouhaux archiviste.
À la même période, elle écrivait sous le nom de Germaine Fauchère dans le journal féministe La Fronde. Elle était aussi responsable de la Commission d’études féminines de l’Union des syndicats confédérés de la Région parisienne. Elle prit la parole en décembre 1926 lors du Congrès du droit des Femmes, organisé par la Ligue française pour le droit des Femmes (dont la présidente était Maria Vérone).

Divorcée le 27 juillet 1927, Germaine Fauchère se remaria le 14 août 1928 à Paris (Ve arr.) avec Raymond Bouyer, le secrétaire de l’Union des mécaniciens de la Seine.
En octobre 1928, elle écrivit des articles dans le quotidien socialiste Le Populaire sur « la maternité ouvrière ». Elle écrivait également dans Le Peuple, le quotidien de la CGT. Elle était en janvier 1929 la responsable de la commission féminine au sein de l’Union confédérée CGT de la Seine. Elle fut interviewée dans La Française du 23 mars 1929 sur les conditions de travail des femmes. En août 1930, elle participa au congrès de la Fédération CGT des employés comme représentante de la Chambre syndicale des sténos-dactylos.

Elle adhéra aux Amis de l’Enfance ouvrière, appelés aussi "Les Faucons rouges", où dans une discipline librement consentie, on tentait d’élaborer un nouveau style de vie. Chaque été, les Amis de l’Enfance ouvrière organisaient une république internationale d’enfants. Elle en devint l’une des animatrices aux côtés de Georges Monnet. Elle fut la directrice du mensuel des Faucons rouges, Amitié.

En juin 1935, un court programme local de Front populaire fut élaboré par la section socialiste du Ve arrondissement, dont elle était la secrétaire, et défendu notamment par Paul Rivet et Francis Perrin (qui signa au nom du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes).

Ayant divorcé de R. Bouyer le 18 juillet 1934, elle épousa le 27 mars 1935 à Paris (XVIe arr.) Georges Monnet, dont elle devint la collaboratrice au ministère de l’Agriculture (1936) puis au ministère du Blocus (1939). Trois enfants naquirent de leur union.

Germaine Monnet militait également au sein du groupe des femmes de la SFIO et fut élue régulièrement au Comité national des Femmes socialistes. Le XXIXe congrès national du Parti socialiste réuni à Paris, du 29 mai au 1er juin 1932, élut Germaine Fauchère au Comité national des femmes socialistes. En 1936, elle dirigeait le secrétariat technique du Parti socialiste.

Elle était présente le 13 février 1936 avec son mari lorsque Léon Blum fut frappé à Paris par des militants d’extrême droite, et elle s’interposa afin de le défendre, recevant elle-même des coups.

Suivant les périodes et les sources, on trouve Germaine Fauchère mentionnée sous plusieurs noms : Germaine Jouhaux, Germaine Bouyer et Germaine Monnet.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article112726, notice FAUCHÈRE Germaine [Eugénie, Germaine], dite Germaine JOUHAUX, Germaine BOUYER, puis Germaine MONNET , version mise en ligne le 19 mai 2014, dernière modification le 25 octobre 2022.
Germaine Fauchère au bureau du congrès de la Fédération CGT des employés (Le Populaire, 17 août 1930).
Germaine Fauchère (Germaine Monnet) dans Le Populaire du 14 février 1936.
Affiche annonçant une conférence de Germaine Fauchère le 1er mai 1934, à l’initiative du Groupe des femmes socialistes de Narbonne (Arch. Dép. de l’Aude).

ŒUVRE : Commission d’études féminines : Rapport sur les conditions de travail et de salaire au point de vue féminin, CGT, 1926. — Rapport sur le travail féminin, Conseil national des Femmes socialistes, 1933. — Le Travail des femmes, Librairie populaire, 1934. — L’Action parlementaire, Librairie populaire, 1936.

SOURCES : Arch. PPo., 1W170 (dossier n° 46846). — Le Peuple, août 1926. — La Fronde, 19 novembre et 9 décembre 1926. — L’Œuvre, 8 décembre 1926. — Le Populaire, 17 août 1930, 3 mai 1934 et 14 février 1936. — Compte rendu du congrès de la SFIO de 1932. — La Femme socialiste, n° 106, mai 1932 ; n° 121, juillet 1933. — Pierre Bloch, Jusqu’au dernier jour : mémoires, Paris, Albin Michel, 1983. — G. Lefranc, Le mouvement socialiste sous la IIIe République, op. cit. — G. Lefranc, Le Front populaire, op. cit. — Lettre de G. Lefranc, 31 mars 1981. — Le Travailleur parisien, décembre 1928-janvier 1929. — Notes de Louis Botella et de Julien Chuzeville. — État civil de Paris.

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