FAURE Émile

Par S. Randrianja

Né le 19 novembre 1892 à Saint-Louis au Sénégal, ingénieur mécanicien. Militant communiste et anticolonialiste.

En 1924, à Paris, un dahoméen nommé Kodjo Tovalou créait avec René Maran, le célèbre écrivain antillais qui avait obtenu le prix Goncourt, « La Ligue universelle de Défense de la race nègre ». Cette Ligue éclata en 1925 et une partie de ses militants créa « le comité de Défense de la race nègre », ces militants étant pour la plupart membres du Parti communiste français, ainsi le Sénégalais Lamine Senghor, l’Antillais Gothon, et Faure lui-même qui fut bientôt élu président de ce comité et prit la parole, à ce titre, lors de réunions publiques. Mais en 1927, Lamine Senghor voulut rattacher le comité au Parti communiste français ce qui provoqua une nouvelle scission ; Faure fit partie de la tendance modérée et majoritaire qui voulait garder l’indépendance du comité vis-à-vis du Parti. Il démissionna alors en compagnie de plusieurs militants originaires des colonies et critiqua vivement Doriot qui était à l’origine de cette opération.

Une violente polémique s’engagea alors entre les militants coloniaux du Parti conduits par Kouyaté et les « modérés » conduits, eux, par Faure, les premiers luttant pour l’indépendance et le socialisme dans les colonies et les seconds militant seulement en faveur de l’indépendance.

Lorsque le Parti mit en veilleuse les organisations anticolonialistes dans les années 30 pour se consacrer entièrement à la lutte antifasciste, il ne resta plus en France comme organisation anticolonialiste que le Rassemblement colonial, créé sur l’initiative de Daniel Guérin* et de Marceau Pivert*. Faure en fut le secrétaire général et milita en compagnie du Malgache Ramananjato, de Bourguiba et autres coloniaux. Le rassemblement fut dissous en même temps que le Parti communiste français.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article112787, notice FAURE Émile par S. Randrianja, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 25 octobre 2011.

Par S. Randrianja

SOURCES : Ci-gît le colonialisme, par Daniel Guérin*, Paris, 1973. — Ministère de la France d’Outre-Mer, fonds SLOTFOM, série III, carton 37, 58, 109, 111 et série V, carton 23, 49.

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