FÉLIX Siffrein, Célestin

Par Jacques Girault

Né à Vidauban (Var) le 19 décembre 1873, fils de cultivateur, Félix était cultivateur (ouvrier et propriétaire). Lors de l’élection au conseil général en 1920, dans le canton du Luc, Félix appartenait au comité de Collomp qui regroupait les militants hostiles à la motion d’adhésion immédiate à la IIIe Internationale. Il tenait alors le café « Casino », puis tint le café Pascal, devenu plus tard le « Petit Casino ».

S. Félix participa à la lutte pour l’amnistie intégrale menée en 1922. La police signalait qu’en septembre 1922, il venait de créer un comité à Pignans. Pour le congrès fédéral de janvier 1923, le rapporteur indiquait à son sujet que, communiste, il « ne se donne même pas la peine de déficeler le paquet de Var ouvrier et paysan [le journal communiste] qui lui est envoyé ». Lors de la campagne électorale de 1924, par des articles dans la presse locale, il justifia la tactique du Bloc ouvrier et paysan et fut mentionné pour la première fois comme secrétaire de cellule en juin 1926.

Aux élections municipales de 1925, une liste d’opposition aux radicaux sortants se constitua. Plusieurs communistes y figuraient dont S. Félix qui obtint personnellement, le 3 mai, 130 voix sur 851 inscrits.

S. Félix était alors le dirigeant communiste local. Marius Mari* se souvenait être allé à Vidauban pour défendre les positions de la direction du rayon. Pour lui, Félix était « intelligent mais sectaire ». Des désaccords importants se manifestaient et Mari descendait toujours à l’hôtel plutôt que d’aller chez lui.

Dans la préparation des élections municipales de 1929, Félix, en tant que secrétaire du Bloc ouvrier et paysan, signa plusieurs articles de journaux. Constatant qu’il y avait trois listes, il affirmait dans Le Petit Var du 21 avril ; « Voilà donc l’élection municipale posée sur le terrain politique. » Au lieu d’une liste, le procès-verbal du 5 mai 1929 ne mentionnait que Félix comme candidat avec 158 voix sur 641 votants. D’autre part, au deuxième tour, il se retira, permettant ainsi la victoire de la liste socialiste SFIO. Lors de la conférence du rayon à Carnoules, le 2 juin 1929, le rapport reprochait « des collusions avec les candidats adverses, des compromissions graves et manœuvres louches ». Félix reçut « un blâme personnel ». Il dut quitter le Parti communiste peu après. Marié, père de deux enfants, il tint quelques années le Café des Glaces et mourut à Vidauban, le 13 décembre 1948.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article112993, notice FÉLIX Siffrein, Célestin par Jacques Girault, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat. F7/13021, 13118. — Arch. Dép. Var, 2 M 5.244, 3 M 7.30.3, 2 M 7.31.1, 2 M 7.32.3, 4 M 45, 3 Z 4.29. — Presse locale. — Témoignage de Monsieur Marius Mari*. Félix est toujours appelé Siffren ou Siffrein. — Sources orales.

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