FENOGLIO Vincent, Laurent dit Feno, écrit par erreur FENOLIO sur l’état civil

Par Antoine Olivesi

Né 10 août 1913 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 10 septembre 1989 à Toulon (Var) ; combattant des brigades internationales ; rédacteur à Rouge-Midi.

Fils d’un verrier natif de Luterna (Italie) et d’une ménagère, Vincent Fenoglio exerçait, avant la Seconde Guerre mondiale, le métier de rédacteur à Rouge-Midi (chronique sportive). Il était membre du comité régional du PC et également trésorier des Amis de l’URSS de Marseille.

Volontaire en Espagne républicaine, Vincent Fenoglio appartint comme sergent à la 2e compagnie du 2e bataillon de la 14e Brigade internationale ; il s’y trouvait le 18 août 1938.

Revenu à Marseille, sa compétence professionnelle le désigna pour diriger la presse communiste clandestine en 1939-1940, tout en travaillant à l’imprimerie marseillaise Terrasson, rue des Trois-Mages.

Il fut donc l’un des premiers à reconstituer dès janvier 1940 un réseau de militants diffusant et collant, la nuit, des tracts, des papillons et des numéros de l’Humanité régionale et de Rouge-Midi. Il s’appuyait surtout sur les cellules ouvrières de la vallée de l’Huveaune : Saint-Marcel, La Capelette, Menpenti, Le Rouet.

Ami de Lucien Molino avant la guerre et de Joseph Pastor il avait pris contact avec ce dernier, notamment pour la rédaction du tract « Ça ira ». Mais Fenoglio fut arrêté le 30 avril 1940 et condamné à cinq ans de prison et 4 000 F d’amende. Six cents tracts furent saisis à l’imprimerie Terrasson par la police.

Fenoglio reprit plus tard son activité militante au sein du Parti communiste italien, à un rang élevé, d’après Simon Lagunas. Il était considéré d’ailleurs comme sujet italien par la police. Il est possible que Fenoglio, ait été un contact important de l’Internationale peu connu et tenu en réserve pour faire face à des tâches importantes. C’est ce que semble sous-entendre un rapport du commissaire spécial très surpris d’avoir découvert, presque par hasard, une imprimerie clandestine communiste au printemps 1940.

Il fut emprisonné à Marseille, Nîmes et Eysses. Dans cette dernière Centrale, il s’évada le 25 décembre 1943 pour établir, au nom du collectif clandestin d’Eysses, le contact avec la Résistance pour tenter d’organiser, de l’extérieur, l’évasion collective des détenus.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article113008, notice FENOGLIO Vincent, Laurent dit Feno, écrit par erreur FENOLIO sur l'état civil par Antoine Olivesi, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 30 janvier 2019.

Par Antoine Olivesi

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M 6/11248 bis, rapport du 20 août 1940 M 6/11251, rapport du 25 avril et du 1er mai 1940. —Marcel Bernard, Les Communistes dans la Résistance, Marseille et sa région, IIIe cycle, Aix, 1982, p. 53, 57. — Madeleine Baudoin, Témoins de la Résistance en Région 2, Thèse de doctorat, 3 vol, 860 p., Aix, 1977, tome III, p. 137. — Témoignages de Ludovic Troin et Simon Lagunas. — Renseignements communiqués par Fabien Garrido. — Etat civil de Marseille, au nom de Fenolio, mais la signature du père est bien Fenoglio.

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