FENOUILLIÈRE Émile, Gustave

Par Jacques Girault

Né au Port-Bail (Manche), le 27 septembre 1876, fils d’un commerçant et d’une propriétaire, riche famille bourgeoise, très catholique, propriétaires terriens de la région d’Avranches, Fenouillière, après ses études secondaires, prépara l’École de Santé navale de Bordeaux. Pour avoir participé à une manifestation dreyfusarde, il ne put se présenter à l’oral du concours d’entrée et effectua ses études de médecine à la Faculté de Paris. Devenu médecin, il exerça dans la Marine marchande sur un bateau de la Compagnie générale transatlantique. Il épousa religieusement à Avranches, la fille du directeur de l’agence de la Compagnie à Fort-de-France (Martinique), Alsacien marié à une institutrice d’ascendance martiniquaise.

Fenouillière s’installa comme médecin à Sainville (Eure-et-Loir) et eux deux filles qui firent leur communion. Protecteur des ouvriers agricoles souvent misérables, il était surnommé le « médecin des pauvres ».

Mobilisé comme brancardier (il avait refusé le grade d’officier) pendant la guerre, Fenouillière participa aux opérations du front à Verdun et au Chemin des Dames où son frère fut tué. Vers 1917, il était affecté comme médecin sur un navire — câblier entre la France et l’Amérique du Nord. À la fin de guerre, il retrouva Sainville.

Pacifiste convaincu, Fenouillière s’installa comme médecin au Lavandou (Var) en 1928. Sympathisant communiste, membre des Amis de l’Union soviétique, il participa à plusieurs meetings antifascistes dans la région hyéroise, dans les années 1930.

Considéré comme ancien communiste par la préfecture, Fenouillière fut arrêté, le 28 avril 1943, incarcéré à Hyères, puis à Imperia (Italie) d’où il s’évada en septembre 1943. Il avait cédé son cabinet médical à un jeune médecin afin de lui éviter le départ en Allemagne.

Replié avec sa famille à Mézel (Basses-Alpes), Fenouillière devint le médecin des maquis de la Résistance de la région. Revenu au Lavandou à la Libération, il refusa de jouer un rôle politique. Il exerça comme médecin surveillant d’une maison d’enfants pendant quelque temps. À la fermeture de cette maison, il se retira avec son épouse à Menton puis à Cannes. À la mort de celle-ci en 1959, il vint vivre chez sa fille à Forcalquier (Basses-Alpes) où il mourut, le 15 juin 1960. Il fut enterré civilement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article113020, notice FENOUILLIÈRE Émile, Gustave par Jacques Girault, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 18 M 35. — Presse locale. — Sources orales — Renseignements fournis pour la famille de l’intéressé.

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