FÉRAUD Louis, Gabriel

Par Jacques Girault

Né à Carcès (Var), le 1er mai 1896, L. Féraud reçut les sacrements catholiques. Son père, propriétaire exploitant, avait été élu conseiller municipal de Carcès sur la liste de gauche conduite par Revertegat au début du siècle.

Féraud obtint le Certificat d’études et fréquenta l’École primaire supérieure Rouvière à Toulon. Mobilisé pendant la guerre dans le génie comme radio, il se maria à son retour, à Carcès, en octobre 1919, avec la fille unique d’un propriétaire aisé, catholique très pratiquante. Leurs deux enfants reçurent les sacrements catholiques.

Féraud cultivait ses propriétés où la vigne dominait. Il possédait, fait rare à l’époque, une camionnette et un tracteur et travaillait pour d’autres viticulteurs. Il installa un garage, atelier de réparations, qui employait trois ouvriers dans les années 1930. Il présidait la section locale de la Ligue des droits de l’Homme en 1933 et 1934.

Féraud, membre de la section socialiste SFIO le 21 avril 1935, fit partie du bureau du comité de défense des petits vignerons du Var créé à l’initiative du Parti communiste.

Non candidat aux élections municipales en 1935, Féraud, après la crise et la démission des conseillers municipaux communistes et de certains autres élus, figurait sur la liste « républicaine et socialiste d’intérêt local » qui comprenait certains socialistes ayant désapprouvé l’attitude du maire Constant*. Ils estimaient notamment « que notre cher village a besoin d’hommes qui, délaissant la politique de parti, veulent arriver à des conclusions concrètes ». La liste fut battue, le 31 janvier 1937, et Féraud arrivait en tête avec 172 voix sur 606 inscrits.

Féraud fut alors délégué, le 2 février, par la section socialiste pour trouver une solution avec la cellule communiste sur la base de la démission du maire. Mais cette négociation n’eut pas lieu puisque les communistes exigeaient la démission du maire du siège de conseiller municipal. Féraud devint peu après le secrétaire de la section socialiste. Après la dissolution du conseil municipal, il fit partie de la liste socialiste. Le 20 mars 1938, il obtint personnellement 139 voix sur 604 inscrits (arrivant immédiatement après le communiste V. Roux). La liste socialiste se désista pour la liste communiste qui fut battue. Féraud participa au congrès fédéral SFIO de Brignoles, le 18 décembre 1938.

Après le décès d’Armand Brun* , Féraud fut candidat de la section socialiste SFIO pour l’élection complémentaire au conseil d’arrondissement dans le canton de Cotignac. Le 2 juillet 1939, il arrivait en deuxième position avec 267 voix sur 1 007 inscrits. Le communiste se désistait pour lui. Il en appelait alors aux « rouges » du canton, « arrière-petits-fils, petits-fils et fils des géants de 89 et de 48, des proscrits de 51, des Fédérés tombés devant le « Mur »... » Il résumait ainsi son programme : « Contre les décrets-lois, pour sauver la Paix, pour l’Union de toutes les démocraties face au fascisme fauteur de guerre. » Il fut battu, malgré ses 537 voix, distancé de 39 voix par son adversaire.

À la déclaration de guerre, Féraud fut mobilisé quelque temps à Draguignan puis renvoyé chez lui comme agriculteur. Président du syndicat agricole, il fut par la suite le syndic local de la Corporation paysanne et membre du conseil d’administration du syndicat des vignerons du Var.

Pendant l’occupation allemande, Féraud prit contact avec un réseau de résistants FTPF auquel il communiqua de nombreux renseignements. Il participa aussi aux luttes pour assurer la sécurité du maquis d’Aups.

À la Libération, Féraud était membre du Parti communiste. Il quitta Carcès et se remaria au Thoronet (Var), en avril 1954. Après un séjour comme fermier agriculteur à Saint-Tropez (Var), il exerça les fonctions de gardien de villa à La Nartelle. Il mourut à Cannes (Alpes-Maritimes), le 1er janvier 1971.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article113036, notice FÉRAUD Louis, Gabriel par Jacques Girault, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 12 décembre 2018.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 2 M 5.24, 2 M 7.35.1. — Papiers V. Roux. — Presse locale. — Sources orales. — Renseignements fournis par le fils de l’intéressé et par J.-M. Guillon.

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