Par Claude Pennetier
Né le 4 avril 1913 à Montbrison (Loire), mort le 16 août 1974 à Aubusson (Creuse), marié à Pontarion (Creuse) le 24 décembre 1936 et à Aubusson le 3 août 1946 ; militant socialiste de la Creuse.
G. Ferrier, fils d’une institutrice, obtint sa licence ès lettres à l’Université de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) en juin 1933 puis fut maître d’internat à Guéret (Creuse) pendant l’année scolaire 1933-1934 — il adhéra alors à la SFIO — au Puy (Haute-Loire) en 1934, à Clermont-Ferrand en 1935 où il créa une section de l’Union Fédérale des Étudiants. Professeur au lycée d’Aubusson (Creuse) à partir de l’automne 1935, il « continue l’action politique et syndicale que nous lui avons vu mener jadis dans le Puy-de-Dôme » (La Creuse syndicaliste, juillet 1936).
G. Ferrier militait à la SFIO où il défendait les thèses de la Bataille socialiste, mais c’est au syndicalisme qu’il donna le meilleur de son activité. Sa première initiative fut la création d’une Université populaire à Aubusson en décembre 1935. La Creuse syndicaliste accueillait ses nombreux articles.
En juin 1936, Ferrier parcourut le département au titre de délégué à la propagande de l’Union départementale CGT. Il prit la parole dans des meetings, constitua des syndicats, conseilla les grévistes. Devant l’influence croissante du jeune professeur, la presse locale de droite manifesta son inquiétude et entama une campagne destinée à obtenir son déplacement. Ferrier ne céda pas et, devenu secrétaire adjoint de l’Union départementale, il se fit l’avocat des syndicats ouvriers dans les discussions des contrats collectifs et réclama des sanctions contre les employeurs qui refusaient d’appliquer les lois sociales. Le patronat local reprit ses attaques dans Le Courrier du Centre en l’accusant notamment d’avoir une « action intéressée ». Les militants syndicaux durent rappeler, dans Le Mémorial de la Creuse, qu’un délégué de la CGT ne perçoit pas « d’honoraires ». Le jeune militant était hostile à la tendance Syndicats de Belin.
Mobilisé en 1939, Ferrier fut fait prisonnier par les Allemands à Gérardmer (Vosges) en 1940. À son retour il séjourna à Marmande (Lot-et-Garonne) où il rencontra J. Zyromski qui le dissuada de réadhérer à la SFIO. Réintégré dans l’enseignement comme professeur de philosophie à Aubusson (Creuse) en novembre 1945, G. Ferrier reprit une activité syndicale pendant quelques mois puis cessa de militer pour raisons de santé.
Par Claude Pennetier
SOURCES : Arch. Dép. Creuse, I M 201. — Arch. Jean Zyromski*, lettres de G. Ferrier, 1945. — Presse locale. — Renseignements recueillis par J.-L. Broilliard. — État civil de Montbrison, 29 mai 1984.