FIÉVET Jean-Baptiste

Frère aîné d’Eugène Fiévet père* qui devait devenir député-maire de Caudry. J.-B. Fiévet n’avait que sept ans lorsqu’il entra dans un atelier local de tissage pour y travailler « de l’aube à la nuit en toutes saisons » (la loi de protection de l’enfance dans l’industrie ne devait être votée que trente ans plus tard). Jusqu’à sa mort, en 1948, pendant quatre-vingts ans, sa vie devait être consacrée au travail, presque sans interruption. Devenu excellent ouvrier tulliste, passionné par son métier, aimant rendre service, il bénéficia bientôt d’une réputation professionnelle qui dépassa les limites de la moyenne entreprise qui l’employait, appelé souvent dans d’autres maisons de tissage et jusqu’en Allemagne où il fut sollicité de se rendre plusieurs fois à titre de conseiller. Avec son frère, il fut un des premiers ouvriers caudrésiens à adhérer au syndicat des ouvriers tullistes ainsi qu’au Parti socialiste, participant dès les années 1895-1900 au travail de propagande, souvent difficile, voire périlleux, mené par son frère et ses camarades Sandras, Laveille, Plet, dans la région caudrésienne, « où les fourches les attendaient souvent ». Mutualiste et coopérateur, et bien qu’il n’ait appris à lire, sous la conduite de son épouse et à l’aide du journal local, qu’après l’âge de soixante ans, il fut élu conseiller municipal socialiste de Caudry en 1913 puis adjoint au maire, un poste qu’il occupa pendant quarante-cinq ans.

Lors de l’invasion nazie en mai 1940 (il avait déjà soixante-dix-neuf ans) J.-B Fiévet eut à assumer les fonctions de maire pour assurer notamment le ravitaillement de la population.