Par Jacques Girault
Né et mort à Toulon (Var) ; 28 mai 1875-3 janvier 1967. Ouvrier de l’Arsenal maritime ; marié ; socialiste ; conseiller municipal de Toulon (1919-1929).
Filliat était ouvrier immatriculé à l’Arsenal (Intendance maritime). Il fut admis à la retraite le 6 juillet 1926. Marié à Toulon, en août 1908, sans enfant, il était propriétaire au quartier de Claret. Il avait été un des fondateurs du syndicat des ouvriers du port et appartenait au bureau, élu en décembre 1910.
Membre du Parti ouvrier français au début du siècle, il quitta la section par la suite. Il figurait aux élections municipales, le 5 mai 1912, sur la liste du « Comité de vigilance républicaine de gauche et d’intérêt local » et obtint 888 voix sur 21 696 inscrits. La liste à ossature radicale-socialiste affrontait notamment une liste de la section SFIO. Le sous-préfet le classait alors comme « socialiste indépendant ». En 1915, aux obsèques d’Andreucci*, il représentait en tant que secrétaire, le comité Berthon*. Les Coulisses, le 31 mai 1919, indiquait qu’il était le « meilleur lieutenant » de ce dernier.
Toutefois, il dut adhérer par la suite à la section SFIO et la représentait au congrès fédéral de Carnoules, le 30 septembre 1918.
En 1919, comme secrétaire général du groupe des travailleurs socialistes du quartier Claret, il intervint à plusieurs reprises dans la vie politique. Le 17 octobre 1919, le Petit Var, publiait sa protestation contre les procès des mutins. Il fut, pendant la campagne électorale de novembre 1919, secrétaire du comité SFIO du quartier. En mai 1920, quand se constitua l’Union fédérale des locataires du Sud-Est, il fit partie de la commission exécutive de contrôle et présidait le groupe de la Libre Pensée du quartier.
Pour les élections municipales, Filliat figurait sur la liste du « Bloc des gauches. Union des socialistes et des républicains avancés ». Le 30 novembre 1919, il obtint 3 948 voix sur 23 847 inscrits et fut élu le dimanche suivant, avec 5 018 voix. Il fit partie des commissions des travaux et de l’Instruction publique (qui le désigna en juin 1920 pour la commission du budget), du conseil d’administration du Bureau de bienfaisance dont il devint le vice-président. Le 9 mars 1921, il faisait aussi partie de la commission des finances et de la commission du théâtre. Délégué sénatorial, il resta à la SFIO après le congrès de Tours.
Filliat figurait parmi les candidats de la liste du « Cartel des gauches », le 3 mai 1925. Il obtint 6 327 voix sur 21 843 inscrits et fut élu au deuxième tour avec 7 633 voix. Il devint huitième adjoint au maire et reçut les délégations aux sports, aux sapeurs-pompiers, aux musiques et orphéons. Toujours membre du conseil d’administration du Bureau de bienfaisance, selon la police, il avait fait entrer son épouse comme employée aux hospices civils. Quand P. Ferrero*, conseiller général du premier canton mourut, Filliat fut d’abord choisi pour être candidat. La candidature d’Escartefigue annoncée, il sembla alors plus efficace de lui opposer M. Champagne* qui paraissait mieux implanté. Il n’en fut rien.
Candidat sur la liste « Claude d’Union des gauches », Filliat obtint, le 5 mai 1929, 5 802 voix sur 25 500 inscrits et fut battu au deuxième tour avec 7 499 voix comme l’ensemble de la liste (première position sur la liste).
Pour l’élection au conseil général dans le premier canton, Filliat, alors président du syndicat des petits retraités, affronta le maire Escartefigue. La police indiquait qu’il était de « caractère affable », qu’il avait rendu des services et de ce fait était populaire. Le 18 octobre 1931, il obtint 1 690 voix sur 7 271 inscrits mais fut battu dès le premier tour.
Pour l’élection législative, il fut pressenti comme candidat de la SFIO dans la première circonscription. Il refusa, fit partie du comité central qui soutenait le candidat de la SFIO. Président du groupe des Amis de la Vie socialiste en juin 1933, il fut un des minoritaires socialistes à Toulon et un des fondateurs du Parti socialiste de France. Dans toutes les actions contre les décrets-lois déflationnistes, comme représentant des petits retraités, il participa aux meetings organisés par les syndicats en 1934 et 1935.
En 1935, Filliat fut candidat aux élections municipales sur la liste « d’action républicaine et socialiste » conduite par le député V. Brémond* qui comprenait des membres du Parti socialiste de France et du cercle Brémond. Le 5 mai, il obtint 4 340 voix sur 29 381 inscrits. Pour le deuxième tour, il fut un des six membres du Parti socialiste de France à figurer sur la liste conduite par Brémond qui se réclamait du Front populaire. Il fut battu comme ses colistiers avec 9 996 voix.
Selon le témoignage de Monsieur J. Sauli*. Filliat s’était toujours senti proche de V. Brémond et de son cercle.
Selon J. Toesca*, Filliat revint à la SFIO dans le courant de 1937. Principal soutien de Bartoli*, il l’aurait suivi au PSOP en 1938.
Après la guerre, Filliat adhéra au Parti communiste. Il présidait le comité d’intérêt local de Claret. Il avait été un des fondateurs de la Société sportive scolaire « La Fauvette » voici une trentaine d’années et le rappelait et il fut le candidat aux élections municipales sur la liste « d’Union républicaine et résistante... » conduite par le communiste Bartolini le 19 octobre 1947 en vingt-neuvième position. Il obtint 18 189 voix et signes préférentiels.
À nouveau candidat sur la liste d’« Union républicaine et résistante », il obtint, le 8 mai 1949, 16 905 voix et 17 064 signes préférentiels.
Le 22 mai 1955, Filliat figurait sur la liste de l’ancien maire Escartefigue pour les élections municipales. Il obtenait 13 155 voix et signes préférentiels sur 68 767 inscrits mais n’était pas élu.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. Nat. F7/13021. — Arch. Dép. Var, 2 M 5.28.1, 2 M 7.24.3, 2 M 7.26.1, 2 M 7.30.3, 2 M 7.31.1, 2 M 7.32.3, 2 M 7.35.4, 4 M 46, 3 Z 2.6, 3 Z 2.10, 3 Z 2.14, 3 Z 2.21, 3 Z 2.22, 3 Z 4.21. — Arch. Troisième région mar., 2 A/206 7. — Arch. privées, A. Lamarque. — Presse locale. — Sources orales.