Par Jacques Girault
Né et mort à Toulon (Var), 13 octobre 1877-4 février 1953 ; ouvrier de l’Arsenal maritime ; marié, père de quatre enfants ; militant syndicaliste et communiste.
Son père, ouvrier calfat à l’Arsenal maritime de Toulon, était originaire du Puy-de-Dôme ; sa mère était rempailleuse de chaises. Ils ne firent pas donner de sacrements religieux à leur fils qui fut exempté du service militaire. Il habitait à La Seyne (Var) quand il passa des essais à l’Arsenal maritime le 2 avril 1898. Il fut admis comme ouvrier temporaire charpentier-tôlier à chaud à l’Arsenal maritime de Toulon, le 2 juin 1898 (atelier des bâtiments en fer ; direction des constructions navales). Devenu ouvrier permanent, immatriculé le 1er décembre 1902, il fut affecté aux Mouvements généraux (mars 1904), revint à l’atelier des bâtiments en fer en août 1905, puis passa à l’atelier de la Petite chaudronnerie.
Marié civilement à Toulon en décembre 1901, Flandrin, en plus de ses quatre enfants, éleva à divers moments de son existence, quatre enfants orphelins de proches parents.
Il appartenait au groupe anarchiste de la Jeunesse libre depuis 1907 et en devint l’administrateur en 1911. Le registre de prêt saisi lors de la perquisition en novembre 1908 montre qu’il était emprunteur de livres.
Il fréquentait aussi les syndicalistes à tendance anarchiste et avait été radié des cours de l’école de maistrance pour « réponse inconvenante à l’officier instructeur ». En mai 1910, il annonça sa candidature « abstentionniste » lors de l’élection législative dans la première circonscription. Aucun bulletin ne fut déposé dans les bureaux de vote.
Le 7 mars 1914, Flandrin était élu deuxième suppléant au bureau du syndicat des travailleurs de la Marine avec 660 voix.
Passé à l’atelier des bâtiments en fer, le 1er septembre 1914, il fut révoqué de l’Arsenal, le 20 septembre 1914. Il avait été condamné par le tribunal correctionnel de Toulon à trois mois de prison avec sursis pour « une affaire dans laquelle sa femme était poursuivie comme auteur principal ». Il fit appel et la cour d’appel d’Aix l’acquitta le 3 janvier 1915. Il demanda sa réintégration à l’Arsenal. Il habitait alors le Mourillon. Sollicité, le directeur des Constructions navales exprima un avis négatif : « cet ouvrier, de capacité professionnelle médiocre, n’a jamais donné satisfaction à ses supérieurs. Son retour à l’atelier doit être considéré comme nuisible au maintien de la discipline parmi ses camarades ». Il fut réadmis néanmoins le 10 mai 1915 et affecté aux Mouvements généraux. Une indemnité lui fut versée.
Dans le courant de 1916, une campagne qualifiée de « défaitiste » se développa parmi les ouvriers de l’Arsenal. Le 12 février 1917, un non-lieu était prononcé à la suite de l’enquête du Tribunal maritime sur la propagande pacifiste. Mais le 13 février, Flandrin était congédié et exclu des établissements de la Marine pour « action et propagande antimilitariste ». Son sursis de mobilisation était annulé. Mis à la disposition du dépôt, le 18 février, il était affecté au 61e régiment d’infanterie à Privas.
Envoyé en stage à Toulouse comme armurier le 27 octobre 1917, il retourna au dépôt à Privas un mois plus tard.
Connut-il le front comme certaines sources le laissent supposer ? Rien dans ses états de service ne permet de l’affirmer (la seule mention « campagnes contre l’Allemagne » couvre toute la période de février 1917 à mai 1918). Il fut réformé temporaire le 7 mai 1918 pour bronchite et regagna Toulon.
Le 7 mars 1917, le tribunal correctionnel de Toulon l’avait condamné par défaut à 25 F d’amende pour coups et blessures.
Le 11 janvier 1919, le commissaire spécial de Toulon signalait sa présence à Toulon : « dans le jour, s’occupe à l’industrie, le soir vend des cartes postales avec sa femme aux alentours de la Bourse du Travail ». Il travailla notamment pendant quelques semaines comme ouvrier civil au troisième régiment d’artillerie lourde coloniale. Le certificat de travail établi le 15 mai 1919 indiquait qu’il avait été secrétaire à la 83e batterie de régiment. Il spécifiait : « comptable sérieux, dévoué, ponctuel, qui a donné toute satisfaction dans sa manière de servir ».
Flandrin avait demandé au syndicat de s’occuper de sa demande de réintégration à l’Arsenal. Le secrétaire H. Berenguier*, écrivait en mai 1919, au préfet maritime. Flandrin, disait-il, avait « été renvoyé de l’Arsenal pour délit d’opinion impliqué dans l’affaire Bertrand, Chandre, Nicolini. Il a fait deux demandes de réintégration auxquelles il a été répondu que le principe de la réintégration n’a été envisagé que pour les ouvriers qui ont eu aux armées une conduite parfaite ». Or ses amis avaient déjà été réintégrés et n’avaient pas eu une meilleure attitude que la sienne. Le secrétaire demandait à ce que Flandrin puisse bénéficier « des mêmes mesures que ses camarades ».
Le 10 juin 1919, par décision du préfet maritime, Flandrin était réintégré à l’Arsenal comme ouvrier de troisième classe. La direction des constructions navales, deux jours plus tard, acceptait seulement de le réadmettre comme ouvrier de quatrième classe. Quatre jours plus tard, le préfet maritime décidait : « la réintégration de l’ouvrier Flandrin aura lieu à la date de sa demande (décembre 1918) en raison du bon résultat de l’enquête qui m’a conduit à la prononcer. Cet ouvrier sera considéré comme en congé sans solde jusqu’au jour de son arrivée sur les travaux ». Il fut réadmis à l’atelier des réparations et passa à l’atelier de la grosse chaudronnerie, le 16 mars 1920.
Flandrin avait conservé des relations avec les syndicalistes qui s’opposaient aux orientations « réformistes » du secrétaire du syndicat Lamarque*.
Le 10 juillet 1919, Flandrin était élu membre de la commission administrative du syndicat des travailleurs de la Marine. Il devint secrétaire général le 16 ou le 17 août. Le 19 août, l’assemblée générale du syndicat le déléguait au congrès extraordinaire de la Fédération de la Marine (10-13 septembre à Paris) ; pour le congrès national de la CGT à Lyon (15-21 septembre 1919), un référendum était organisé selon l’habitude, pour désigner le délégué ; le 12 septembre, il arrivait en tête avec 585 voix.
Ses fonctions le firent participer à l’organisation d’un meeting pour l’amnistie, salle du Casino, à Toulon, le 26 octobre 1919. Selon le compte rendu paru dans le Petit Var, sous le titre « Faut-il amnistier les déserteurs ? », le lendemain, il aurait déclaré, « la désertion n’est pas un délit mais un acte de conscience » et un « acte de courage ». Flandrin écrivit au directeur du journal : « vous induisez vos lecteurs dans l’erreur ». Selon le rapport de police, il aurait déclaré : « les déserteurs sont uniquement ceux qui n’ont pas voulu devenir assassins ». La campagne d’opinion contre les partisans de l’amnistie se développait. Flandrin apparaissait comme une cible claire. Il fut désigné par le Comité pour l’amnistie pleine et entière comme propagandiste, le 27 avril 1920.
Cette campagne fut exploitée par les syndicalistes « réformistes » qui, dans le courant du mois de novembre, l’emportèrent.
Flandrin, à la différence de Collin*, répugnait à s’engager sur le terrain politique. Quand Collomp* annonça sa candidature aux élections législatives, Flandrin affirma dans Le Petit Var, le 16 novembre 1919, « je ne mange pas de ce pain-là, l’émancipation des travailleurs devant être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ». Il avait seulement adhéré à l’ARAC.
Au seuil du mouvement national de grèves, au printemps de 1920, Flandrin avait été réélu secrétaire général du syndicat des travailleurs de la Marine qui comptait 4 500 membres, le 12 mars 1920. Il était membre de la commission administrative de l’Union départementale des syndicats CGT depuis le 8 février et avait été élu au conseil d’administration de la Bourse du Travail, le 30. Il avait en outre participé à des réunions syndicales à Paris le 10 février et du 26 au 30 avril 1920.
Le 1er mai 1920, Flandrin lors du meeting syndical au Grand Théâtre, affirma selon la presse : « Il n’y a pas d’entente possible entre le capital et le travail. » Il mettait aussi ses espérances dans la révolution et dans la IIIe Internationale.
Depuis longtemps à l’Arsenal, une agitation corporative était sensible (questions des salaires, du statut, des auxiliaires, réduction prévisible des effectifs, etc.). La grève menaçait, quand le 4 mai, Flandrin était arrêté avec Nebout* et Orsini* pour « complot contre la sûreté intérieure de l’État ». Flandrin était radié de l’Arsenal le lendemain. Le 6 mai, dans la presse, sa femme était interrogée sur les circonstances de son arrestation. Le Petit Var décrivait son petit logement du 22, rue Alezard entre le cours Lafayette et la place Puget. Sa fille assistait à l’entretien. On apprenait qu’il bénéficiait, comme ses camarades, du régime politique.
À l’Arsenal, le 5 mai, le syndicat déclencha un mouvement de grève désapprouvé par les « réformistes ». Le 8 mai, une affiche du préfet maritime avertissait les grévistes que, s’ils ne se présentaient pas au travail le 10, ils seraient radiés : beaucoup ne se rendirent pas et furent sanctionnés.
Le 10 mai 1920, le préfet maritime signait la radiation de Flandrin à partir du 10 mai « jour de son arrestation pour attentat et complicité contre la sûreté intérieure de l’État ».
Le 29 juin, son dossier était transmis au Parquet ; il était libéré le 6 juillet et un non-lieu était prononcé le 1er août, ce qui ne suffit pas à le faire réintégrer à l’Arsenal.
La presse rapportait les termes de sa déclaration au juge d’instruction, le 5 juin 1920. Il pensait « que seul le régime soviétique est le remède au mal dont souffrent les nations [...] l’application des théories bolchevistes peut éviter un désastre général et instaurer une société mieux en harmonie avec les besoins du pays et les aspirations nouvelles ».
Cet épisode fut capital. Privé de ressources, Flandrin vécut de métiers divers et de sommes versées plus ou moins régulièrement par l’organisation syndicale dont il assumait des fonctions rétribuées (550 F par mois par exemple en 1921 comme secrétaire de l’Union départementale). Cette situation financière fut en grande partie à l’origine de certaines difficultés. En effet, tout travail durable lui était pratiquement interdit. Ainsi le 20 août, embauché par le Consortium américain avec d’autres révoqués de l’Arsenal pour le transfert de cercueils de soldats américains, il était licencié, le 16 octobre 1920, puisqu’il devait pénétrer dans l’Arsenal.
Flandrin devint de plus en plus le militant minoritaire par excellence. Ainsi, représentait-il l’Union départementale des syndicats du Var au congrès régional des minoritaires des syndicats du Sud-est à Marseille, le 29 août 1920. Il fut délégué par le syndicat des travailleurs de la Marine au congrès d’Orléans pour voter contre le rapport moral de la CGT (27 septembre-2 octobre 1920). Après la démission d’Orsini, il devint secrétaire intérimaire de l’Union départementale. Le congrès de l’Union départementale des syndicats CGT du Var l’élisait le 22 novembre au poste de secrétaire général (sur 36 syndicats représentés, 27 voix se portèrent sur son nom).
Flandrin exprimait constamment ses convictions sur la nécessité de l’organisation syndicale. Rappelant la Charte d’Amiens, il pouvait écrire « le syndicalisme a seul qualité pour déterminer l’affranchissement intégral de la classe ouvrière à l’exclusion de tout parti politique ».
Flandrin dut être inscrit au Carnet B à cette époque. Il était en effet l’archétype du militant révolutionnaire : dirigeant varois des Comités syndicalistes révolutionnaires, délégué au congrès de Lille (25-30 juillet), délégué au Comité confédéral national (19-21 septembre 1921) où il vota contre l’exclusion des CSR, orateur dans la campagne pour l’amnistie, contradicteur de l’abbé Desgranges lors d’une conférence du Comité catholique social sur le thème « bolchevisme et catholicisme social » en décembre 1921, etc. Il avait démissionné avec éclat le 7 février 1921 de la commission paritaire de la section municipale de Toulon de l’Office du placement de la main-d’œuvre.
À la suite d’une évolution dont on saisit mal les étapes, Flandrin avait abandonné ses réticences envers les partis politiques comme beaucoup de militants issus des milieux anarchistes. Cette situation lui valut des haines de plus en plus fortes de la part de ses anciens amis. Avait-il adhéré à la section toulonnaise de la SFIO au début de 1920 comme l’indiquait plus tard un rapport de police de Clermont-Ferrand ? Rien ne corrobore cette affirmation. Il participa toutefois aux premières réunions de la section socialiste (SFIC) de Toulon dès avril 1921. Il y critiquait notamment Berthon* qui, adjoint au maire, ne démissionnait pas et ne respectait pas ainsi les vingt et une conditions.
D’autre part, sa situation syndicale était originale. Le Bulletin communiste du 11 novembre 1921 publiait « la thèse du comité directeur sur la politique syndicale ». Elle fut soumise à une assemblée de responsables syndicalistes communistes les 2 et 3 novembre 1921. Flandrin participait-il à cette réunion qui comprenait plusieurs secrétaires d’Unions départementales ? Avec des syndicalistes révolutionnaires, avec des militants aussi divers que Mayoux, Semard ou Quinton, il déposa, en vue du congrès communiste de Marseille, une « contre-motion syndicaliste » publiée dans le Bulletin communiste, le 17 novembre 1921. Elle réaffirmait la supériorité du syndicalisme sur le Parti, idée chère à Flandrin depuis toujours. Toutefois, il ne participa pas au congrès de Marseille qui suivit le congrès unitaire extraordinaire de Paris auquel il dut, comme beaucoup de syndicalistes, participer.
Dans le rapport qu’il fit de ce dernier congrès, Flandrin regrettait l’intransigeance de la CGT. Toutefois, il conseillait d’inciter tous les syndicats de la Fédération des travailleurs de la Marine à rompre avec les deux tendances du syndicalisme pour qu’un congrès fédéral puisse trancher. Dans La Vie ouvrière, le 27 janvier 1922, il faisait le compte rendu du congrès extraordinaire des Travailleurs de la Marine qui s’était déroulé à la Bourse du Travail de Paris (16-21 janvier). La motion adoptée, dans le but de chercher l’unité, demandait à la CGT de convoquer un congrès extraordinaire.
Après le congrès de la Fédération de la Marine à la fin de janvier 1922, nul accord ne s’étant dégagé, Flandrin conseillait d’adhérer à la CGTU. En mars, puis en août 1922, il dut faire la tournée des ports français pour aider à l’organisation de la Fédération CGTU de la Marine. Parallèlement, la CGTU s’organisait dans le Var et, au mois d’avril, Flandrin fut élu secrétaire général de l’Union départementale.
Flandrin, outre ses analyses personnelles, devait tenir compte des idées les plus répandues dans le Var et dans le syndicat des travailleurs de la Marine dont il faisait toujours partie comme tous les révoqués de mai 1920. Les « anarcho-syndicalistes » y étaient nombreux et le Comité de défense syndicaliste s’organisait. Il faisait partie du comité de consultation de la Vie ouvrière formé lors du congrès de Saint-Étienne (25 juin-1er juillet 1921). Rendant compte de ce premier congrès de la CGTU, le 28 août 1922, il annonça qu’il y avait voté pour la motion présentée par Besnard. Devant l’étonnement de nombreux participants (ils auraient accepté l’adhésion à l’ISR avec seulement des réserves sur les liens avec le Parti communiste), Flandrin s’expliqua : la motion Besnard « reflète l’état d’esprit de la majorité des syndiqués, la motion Monmousseau ne donne pas entière satisfaction ». Trois jours plus tard, devant l’offensive des partisans du CDS il déclara que les communistes avaient adhéré à l’ISR « sous réserve de la sauvegarde de l’autonomie syndicale » ; « nous sommes aussi jaloux que vous de l’autonomie syndicale » conclut-il. Ses arguments ne devaient pas convaincre : son ordre du jour condamnant le CDS n’obtint pas la majorité. Le même débat se renouvela lors du congrès de l’Union départementale, le 1er octobre 1922. Son rapport d’activité fut adopté par six mandats contre un et quatre abstentions. Il fut reconduit dans ses fonctions de secrétaire général.
Flandrin voyait son rôle grandir dans les organisations communistes. Trésorier, puis secrétaire général de la section communiste de Toulon en avril 1922, il avait été élu membre du bureau fédéral au congrès fédéral d’Hyères, le 12 mars 1922. Membre du comité de rédaction du Var ouvrier et paysan, il en devenait le gérant en septembre. Le 24 septembre 1922, lors du congrès fédéral de Toulon, il appuya les positions de Viort* sur la participation du Parti communiste au Comité d’amnistie qui patronnait la candidature de Marty au conseil général dans le canton d’Hyères. D’autre part, il se montra partisan de la motion syndicale présentée par Frossard et Souvarine pour le congrès national communiste, signe évident de distances prises par rapport à ses anciens amis anarchistes.
Parallèlement, Flandrin était au cœur des discussions de certaines organisations toulonnaises. Il suivait de près les activités du syndicat des locataires et, de plus près encore, les débats dans la section toulonnaise de la Ligue des droits de l’Homme où dominaient les sympathisants communistes contre la majorité socialiste dans le cadre départemental. Lors de l’élection cantonale en mai 1922, il devait être candidat : il laissa finalement la place à une candidature Badina que le président local de la Ligue soutenait. Une violente polémique entre le maire de Toulon, Claude* et Barbaroux*, s’ensuivit. Par la suite, Flandrin fut délégué au congrès fédéral de la Ligue en juillet 1922.
Le moment est venu d’esquisser un portrait physique de ce militant. La police le décrivait de taille (1,74 m) et de corpulence moyennes, cheveux châtains grisonnants, avec une légère calvitie frontale. Plus tard, en 1934, sur la photographie des dix élus communistes de Toulon, il était le seul, avec Bartolini*, à porter la casquette.
Sa situation personnelle de tenancier d’une buvette et d’un meublé dans le quartier réservé de Toulon donnait prise aux critiques qui servaient souvent d’arguments supplémentaires à ses adversaires au plan syndical.
Ces attaques servaient les militants « anarcho-syndicalistes » qui accusaient le secrétaire syndical de profiter de son mandat pour faire de la propagande communiste ; attaques relativement faciles à formuler et en grande partie fondées. Participant à tous les congrès fédéraux communistes, cet orateur alliait vulgarité, rudesse, dérision, gestes particuliers et conviction chaleureuse. Il devait faire aussi des tournées de propagande syndicale notamment dans le Sud-Ouest (Tarn par exemple en juillet 1923). Il présida, le 23 juillet 1923, la deuxième journée de la réunion du Comité confédéral national de la CGTU. Notons enfin, une position particulière, au congrès interdépartemental de Marseille créant la 36e région de la CGTU le 8 avril 1923, Flandrin avait opposé à la motion majoritaire estimant que le secrétaire permanent ne devait pas occuper de fonction politique ou philosophique, une nuance importante : selon lui, le secrétaire permanent ne devait pas être rétribué par une organisation politique ou philosophique. Sa motion n’obtint que six mandats contre trente. Il devait pourtant, en octobre 1924, signer une circulaire en tant que secrétaire provisoire du « comité régional de la majorité confédérale de la CGTU » groupant le Var, les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse et les Alpes-Maritimes.
Le congrès fédéral communiste de Carnoules, le 17 février 1924, le proposa comme candidat aux élections législatives : il refusa en raison de ses responsabilités syndicales. Flandrin, secrétaire de la commission syndicale fédérale, participa aux premières conférences syndicales régionales à Marseille. Il fut délégué au conseil national du Parti communiste à Saint-Denis, le 1er et 2 juin 1924. Il devait être en relations avec les responsables nationaux du travail parmi les militaires.
Lors des premières tentatives de réorganisation du Parti communiste, en décembre 1924, Flandrin fut le premier secrétaire de la cellule M (Marine et Arsenal) de Toulon.
Après la victoire du Cartel des gauches, la question de l’amnistie revenait à l’ordre du jour, Flandrin, membre du comité d’amnistie intégrale, signait un article dans La Vie ouvrière, le 27 mai 1924, « Amnistie et lutte de classe ». À la suite de la loi d’amnistie du 3 janvier 1925, de nombreux ouvriers révoqués en 1920 furent réintégrés à l’Arsenal. Le préfet maritime, dans un premier temps, décidait de ne pas donner suite à la demande de Flandrin. Mais, le 3 juin 1925, à la suite, selon la police, d’une démarche de Renaudel, le ministre de la Marine en décidait autrement. Flandrin retrouvait donc son emploi à l’atelier de la grosse chaudronnerie. Pour peu de temps ! Le 19 juin, dans l’Humanité (édition de Midi), il lançait un appel jugé « antimilitariste ». Le 21 août, dans le même journal, apparaissait un article « L’atelier bagne des réparations ». Le 4 septembre 1925, le ministre de la Marine estimant que cet article contenait des menaces à l’égard des supérieurs demandait « une sanction sévère » contre son auteur. Le 11 septembre, le Préfet maritime proposait le congédiement pour « menaces à l’égard de ses supérieurs, en dehors de l’Arsenal, à l’occasion de l’exercice de ses fonctions » ; Flandrin en effet, interrogé par les autorités maritimes, avait indiqué que l’article émanait du conseil d’administration du syndicat. Le Préfet maritime estimait, le même jour : « antimilitariste notoire et militant, sa présence dans un Arsenal est une source permanente de conflits et de désordres ». Le congédiement était autorisé, le 17 septembre. Le 21 septembre, le ministre signait le congédiement pour « menaces à l’égard de ses supérieurs en dehors de l’Arsenal à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions ». Flandrin introduisit, dès le 19 novembre 1925, un recours devant le Conseil d’État qui fut rejeté le 11 mai 1927. Ses camarades ne bougèrent pas.
Suite logique de ce congédiement, Flandrin demanda à bénéficier à nouveau de l’allocation mensuelle réservée au secrétaire de l’Union départementale. La commission exécutive, le 23 novembre 1925, émit quelques réserves pour ce versement : les camarades « ne peuvent indéfiniment supporter cette charge » affirmait-on. Comment expliquer ces remarques ?
Depuis plusieurs mois, la situation dans le mouvement communiste et syndicaliste toulonnais s’était détériorée. Une crise importante s’aggravait. Au début, les différents militants, venus pour la plupart, des milieux anarchistes, s’étaient accordés. Des motifs de discordes apparaissaient. Flandrin et les révoqués de l’Arsenal pensaient que les ouvriers de l’Arsenal, dont Viort n’étaient pas assez actifs pour imposer une solution. Les conséquences de la réorganisation du Parti s’ajoutaient. Flandrin, devenu étranger à l’Arsenal, ne pouvait côtoyer aisément ses camarades de la seule entreprise de la cité. Secrétaire de l’Union départementale et membre de la commission exécutive de la XVIIe Union régionale, il offrait plus de prises aux critiques éventuelles venues de milieux différents. Aussi au début de 1925, quand le rayon fut créé, au congrès de Carnoules, était-il éliminé de la direction ; mais il demeurait à la commission syndicale donc théoriquement responsable du travail des communistes dans le syndicat, y compris celui de l’Arsenal. Des querelles personnelles s’ajoutaient aussi. Duisabou enquêta. Flandrin se plaignit des entraves que lui auraient apportées Viort dans son travail syndical. Le rayon fut réorganisé le 23 juin 1925 : Flandrin, éloigné toujours de sa direction, était toutefois maintenu à la tête de la commission syndicale et devint membre de la commission syndicale régionale. Arrighi enquêta à nouveau ; dans son rapport, le 29 juin 1925, il notait pour Flandrin « un désir de travailler pour le Parti qui semble sincère. Ce camarade a une attitude de beaucoup préférable à celle de Viort. Je pense que, dans une certaine mesure, on peut actuellement l’utiliser, le mettre à l’épreuve, le forcer à travailler en lui accordant une certaine confiance ». Au lendemain de son congédiement de l’Arsenal, Marty lui offrait une place de bibliothécaire à Paris que Flandrin refusa.
Cette crise eut des conséquences dans la lutte contre la guerre du Maroc dans la région toulonnaise, et surtout lors de la préparation de la grève générale de la CGTU. L’Union locale vota contre cette grève. Viort, alors secrétaire général du syndicat des travailleurs de l’Arsenal, accusa les militants de l’Union locale, de sabotage. Flandrin s’en défendit : pour lui la grève ne pouvait qu’entraîner des sanctions ; il fallait donc faire preuve de prudence.
Devant cette opposition accrue, la conférence de rayon de Carnoules, le 29 novembre 1925, lui enleva, ainsi qu’à Viort, toute responsabilité dans le Parti. Il fut néanmoins réélu, le 27 décembre 1925, secrétaire général de l’Union départementale de la CGTU. Mais le conflit entre le syndicat de l’Arsenal et le secrétaire de l’Union départementale constituait une entrave bloquant le fonctionnement du Parti dans la région toulonnaise. Flandrin avait été le premier secrétaire de la neuvième Union régionale de la CGTU qui groupait depuis peu le Var et les Alpes-Maritimes. Au congrès de l’Union régionale du 26 avril 1926 à Saint-Raphaël, Viort l’accusa d’avoir mal géré la comptabilité du syndicat de l’Arsenal. Une commission d’enquête conclut au retrait de toute fonction de secrétaire rétribué. Le 18 juillet 1926, le comité régional élargi du Parti communiste l’exclut pour un an ainsi que Viort, exclusions qui furent confirmées par le congrès régional de Beaucaire qui suivit. Sept jours plus tard, un congrès extraordinaire de la neuvième Union régionale de la CGTU l’écartait définitivement et donnait le secrétariat à Pothier* par sept voix contre cinq à Flandrin, preuve, s’il en fallait, que la situation était loin d’être claire. La suite le prouva.
La CGTU décida en octobre 1926 d’envoyer Flandrin comme secrétaire permanent de la 23e Union régionale à Clermont-Ferrand où il avait de la famille. Mille deux cents francs, puis mille six cents francs mensuels lui étaient versés. Sa famille resta à Toulon. La police notait alors son tempérament sobre et sa conduite régulière. Délégué des syndicats du Bâtiment de Clermont-Ferrand et des Métaux de Riom, membre de la commission coloniale, il participait au congrès national de la CGTU, à Bordeaux (19-24 septembre 1927). Son activité était aussi importante pour le syndicat que pour le Parti communiste (élections municipales à Clermont-Ferrand en 1929, aide à la réorganisation du Parti communiste à Aurillac, direction de grèves diverses, etc.). Il se rendit en mars 1928 à Moscou pour le congrès de l’ISR. Au Ve congrès national de la CGTU (15-21 septembre 1929), délégué par huit syndicats de sa région, il ne prit pas part au vote sur le rapport moral. En avril 1930, Flandrin « fut remplacé pour insuffisance de rendement » selon un rapport de police. Il regagna alors définitivement Toulon. Après avoir pendant quelque temps vendu des primeurs sur le marché du Cours Lafayette, il acheta une petite épicerie vers 1931, rue d’Alézard. Le 24 septembre 1929, il avait demandé à bénéficier d’une pension proportionnelle après vingt-cinq ans de service. Comme il lui manquait cinq ans, il demandait que soient validées les années de 1920 à 1925. La réponse du ministère fut négative.
Ses difficultés dans l’organisation communiste étaient oubliées. Un redémarrage de l’activité politique et syndicale avec des militants souvent nouveaux, surtout à l’Arsenal, commençait à porter ses fruits. Toutefois, les obstacles venaient de la direction régionale. Dans le répertoire saisi sur Kraus*, il était noté comme membre de la « commission Cri de l’Arsenal » ; il écrivit quelques articles dans cet éphémère hebdomadaire. Réintégré au comité de rayon, le 30 août 1930 et dans la commission exécutive de l’Union régionale de la CGTU, Flandrin dut remplacer, pendant son incarcération, temporairement, Diné* à la tête de l’Union régionale d’août à décembre 1930. Dans le même temps, il figurait au conseil d’administration du syndicat des travailleurs de la Marine. Lors de la conférence du rayon du Var, le 6 juin 1931, il fut élu trésorier du rayon, responsabilité qu’il devait conserver pendant quelques années. Il était aussi trésorier de la cellule de Toulon centre.
Flandrin s’occupa aussi très activement du Secours rouge international. Pendant la campagne électorale de 1932, comme membre de la commission électorale du rayon, il se rendit plusieurs fois dans la circonscription de Draguignan où Jacques Sadoul* représentait le Parti communiste.
En outre, en juillet 1932, Flandrin fut élu secrétaire de l’Union locale de la CGTU de Toulon. En vertu de la loi d’amnistie du 26 décembre 1931, il avait demandé sa réintégration à l’Arsenal le 19 avril 1932. Le ministère, après lui avoir laissé espérer une issue bienveillante, donna le 9 juillet 1932, son avis défavorable à la suite des rapports sur 1915, 1917 et 1920. Seule l’amnistie lui était accordée : la réintégration était refusée.
À partir de 1934, Flandrin occupa une place centrale dans les progrès du Parti communiste à Toulon. Que ce soit à l’Union locale ou dans l’organisation communiste, Flandrin était omniprésent. Le 12 février 1934, il participait au rassemblement de La Seyne. Intervenant à la Bourse du Travail, il conseillait de se faire « inscrire dans une formation de classe, CGT ou CGTU peu importe ». À l’entrée des Forges et Chantiers de la Méditerranée, l’après-midi, il appela à se rendre au défilé toulonnais. Flandrin intervint dans de nombreux meetings contre les décrets-lois ; il en fut de même pour le 1er Mai 1934 à la Bourse du Travail de La Seyne.
Le 20 juin 1934, Flandrin fit partie de la délégation des trois communistes qui signa avec les représentants de la section socialiste SFIO de Toulon, un accord pour une action commune contre le fascisme et contre les conséquences de la politique économique et financière. Dès lors, il prit part à de nombreux meetings unitaires dans la région toulonnaise.
Aux élections pour le conseil général en octobre 1934, Flandrin fut présenté dans le quatrième canton de Toulon (Est de la ville et communes voisines). Le 7 octobre, il obtenait 178 voix sur 3 473 inscrits.
La crise municipale qui durait à Toulon depuis plusieurs mois, entraîna des démissions et une élection complémentaire pour dix sièges. Une liste communiste dite « liste d’unité d’action » fut constituée. Flandrin, le 28 octobre 1934, arrivait en dernière position avec 3 403 voix sur 27 938 inscrits. Au deuxième tour, la liste était élue, Flandrin obtenait personnellement 5 027 voix. Il faisait partie de la commission des Finances. Pendant les réunions du conseil municipal, Flandrin surprit quelque peu. On était habitué au personnage aux violents excès de parole, on découvrit un édile aux interventions fréquentes et nourries qui n’éclatait seulement, que, quand le maire l’appelait « Flandrin ». Mais les séances étaient souvent ponctuées de bagarres et de chants (L’Internationale pour les uns, La Marseillaise pour les autres).
Pour l’élection municipale de 1935, une liste communiste se présentait dès le premier tour, l’accord n’ayant pu se faire avec les divers courants « socialistes ». Flandrin obtenait 2 573 voix sur 29 381 inscrits, le 5 mai. La liste se désistait au deuxième tour et refusait de participer à la liste conduite par Brémond*. Pour compléter ce tableau électoral, Flandrin fut présenté aux élections sénatoriales de 1935. Il obtint le 20 octobre, 30 voix sur 510 inscrits et les communistes se désistèrent pour les candidats socialistes SFIO.
Flandrin était au cœur de la vie syndicale et politique toulonnaise. Il faisait partie par exemple de la commission préparatoire pour la commémoration du 12 février ; il prit la parole au nom de l’Union locale de la CGTU, le 30 mars pour protester contre la récente expulsion de Nord-Africains.
Après les violentes manifestations d’août 1935 à Toulon, Flandrin fut arrêté et condamné le 13 août à deux mois de prison et cent francs d’amende pour jets de pierre sur des agents. La presse socialiste et communiste protesta contre ce « verdict inique » du Tribunal correctionnel. Lors de sa libération, le 8 octobre 1935, un apéritif d’honneur fut servi par le Parti communiste pour tous ceux qui l’avaient aidé dans sa protestation.
Proposé par la cellule de Toulon centre pour être candidat aux élections législatives dans la première circonscription de Toulon (la ville), en raison de sa condamnation, se demandant s’il n’était pas sous le coup d’une interdiction de ses droits civiques, le rayon du Var en décembre 1935, ne retint pas cette éventualité.
Après la victoire du Front populaire, Flandrin obtint enfin sa réintégration à l’Arsenal qui fut confirmée par un télégramme ministériel, le 25 septembre 1936. Il reprit son travail le 7 octobre 1936. La période 1920-1925 fut validée. Son épouse était alors revendeuse sur le marché. Un mois plus tard, ils recueillirent leurs quatre nièces. Il redevint alors membre du conseil d’administration du syndicat des travailleurs réunis de l’Arsenal à la suite de démissions, le 30 décembre 1936. Atteint par la limite d’âge, il fit valoir ses droits à la retraite qui lui fut accordée le 13 octobre 1937. Par la suite, il présida l’association des petits retraités de l’Arsenal.
Flandrin fut élu trésorier de la région communiste du Var lors de son premier congrès à La Seyne, le 14 février 1937. Le 19 novembre 1938, il fut maintenu au bureau régional. Élu à la commission exécutive de l’Union locale des syndicats CGT de Toulon, après la démission des anciens confédérés, le 29 juillet 1937, il participa aux tentatives de solutions à la crise de l’Union locale. Lors de la réunion extraordinaire du 31 août 1937 avec Jouhaux et Frachon, Flandrin fut nommé dans la commission de six membres chargée de trouver une issue au conflit. Réélu à la commission exécutive, le 23 avril 1938, devenu secrétaire adjoint de l’Union locale tout en étant responsable de la trésorerie, membre du comité de solidarité avec les sanctionnés du 30 novembre 1938, il assura les liens avec le comité national. Avec la guerre, il dut abandonner ses responsabilités syndicales comme tous les communistes ; sa comptabilité fut examinée, un quitus en résulta le 6 octobre 1939.
Au début de la guerre, Flandrin assurait la direction locale du Parti communiste. De nombreux militants, eurent recours à ses conseils.
Selon le décret du 18 novembre 1939, Flandrin figurait sur la liste des trente « individus dangereux pour la défense nationale à interner au centre de surveillance de Saint-Maximin » selon les termes du décret préfectoral. L’internement ne se fit pas ; le commissaire spécial de Toulon demanda son internement le 19 mars 1940. Le 14 mai 1940, il se trouvait parmi les treize « individus dangereux pour la sécurité publique et la défense nationale » dont le préfet demandait l’internement au camp de Chabanet (Ardèche). Il fut transféré par la suite au camp de Nexon (Haute-Vienne), puis à Saint-Paul-d’Eyjeaux (Haute-Vienne), enfin au début de 1941 à Fort-Barreaux (Isère). Déporté dans le sud-algérien (camps de Djenien-Bou-Rezg puis de Bossuet), il fut libéré le 30 avril 1942. Astreint à résider à Saint-Maximin (Var), il fut à nouveau interné à Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) en juillet 1943.
Revenu dans le Var à la Libération, Flandrin présida le congrès des comités locaux de Libération à Draguignan le 9 décembre 1944. Il représenta le Parti communiste au Comité départemental de Libération au début de 1945 et en mars 1945, il était membre de la commission consultative départementale du ravitaillement général désignée par le CDL. Il fut membre de la commission d’épuration de Toulon ainsi que du conseil municipal de la ville. Membre du bureau fédéral en 1945, il fut membre du comité fédéral du Parti communiste jusqu’à sa mort.
Flandrin ne figurait pas sur la liste communiste aux élections municipales d’avril 1945. En revanche, il figurait sur la « liste d’union républicaine et résistante et de défense des intérêts communaux présentée par le Parti communiste français » aux élections municipales de 1947. Le 19 octobre, il n’était pas parmi les treize élus de cette liste avec 18 128 voix et signes préférentiels.
Après la dissolution du conseil municipal, Flandrin était à nouveau sur la « liste d’union républicaine et résistante et de défense des intérêts communaux présentée par le Parti communiste français, le Parti socialiste unitaire et des Républicains ». Le 8 mai 1949, il recueillait 17 196 voix (y compris les signes préférentiels) et arrivait en seizième position sur la liste qui avait quatorze élus. Il remplaça en novembre 1949 Marinacce*, démissionnaire.
Flandrin était secrétaire départemental du syndicat des retraités de l’État. Il présidait le comité de défense des sinistrés de Toulon et était membre de la commission administrative de la Confédération des sinistrés.
Président du Comité de liaison départemental pour la libération d’Henri Martin, il écrivit une lettre ouverte au juge Roth dans le Petit Varois (5 août 1952). Il demandait que soit restituée la documentation saisie à la Bourse du Travail et à son domicile.
Ses obsèques furent l’occasion d’un rassemblement communiste important.
Communiste discipliné, volontiers sectaire et ouvriériste, frein souvent pour le mouvement, mais d’un très grand dévouement, T. Flandrin symbolise un des aspects du communiste toulonnais pendant une trentaine d’années.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. Nat. F7/12948, 12975, 12976, 13021, 13096, 13097, 13107, 13123, 13164, 13165. — Arch. Dép. Var, 2 M 3.52, 2 M 7.32.3, 2 M 7.35.4, 4 M 41.4, 4 M 43, 4 M 44, 4 M 45, 4 M 46, 4 M 47, 4 M 49.4.2, 4 M 49.4.3, 4 M 53, 4 M 54, 4 M 55.2, 4 M 56.7, 4 M 56.9, 4 M 59.3, 4 M 59.4.1, 4 M 59.4.2, 4 M 59.4.3, 4 M 59.4.4, 7 M 12.2, 18 M 43, 3 Z 2.5, 3 Z 2.6, 3 Z 2.9, 3 Z 2.10, 3 Z 2.14, 3 Z 2.23, 3 Z 4.21, 3 Z 4.22, 3 Z 4.23, 3 Z 4.28, 3 Z 4.29, 3 Z 7.6. — Arch. Dép. Puy-de-Dôme, série M (renseignements fournis par J.-P. Vaudon. — Arch. Troisième Région mar. : C N 49 (Matricule ouvrier 32.130), 2 A1/2053, 2057, 2140, 2204, 2221, 2 A2/55, 2 A4/11, 12, 19. — Arch. Com. Toulon. — Arch. Institut Marxisme léninisme Moscou : microfilm Institut Maurice Thorez n° 28, 122, 186. — Arch. Privées M. Goutier. — Presse locale. — Arch. Marty, CHS, boite 3, lettre du 7 juillet 1949 à André Marty témoignant de son action en faveur de mutins de la mer Noire. — Sources orales. — Renseignements fournis par Jean Masse, par Jean-Marie Guillon et par Madame Sauvan, fille de l’intéressé.