FONTAINE Henri, Charles

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 26 février 1902 au Havre (Seine-Inférieure) ; marié dans cette ville le 21 juillet 1922, mort le 3 août 1956 à Beauchamp (Seine-et-Oise) ; receveur à la Société des Transports en commun de la région parisienne ; syndicaliste révolutionnaire.

Fils d’Henriette, Charlotte Fontaine, militant actif du syndicat général du personnel des transports en commun de la région parisienne et des Comités syndicalistes révolutionnaires, Henri Fontaine fut un des animateurs de la grève du 1er Mai 1921 dans les transports en commun. La STCRP le « mit en demeure de démissionner le 12 mai » (Arch. PPo. 296). Lors du congrès régional des CSR tenu le 24 avril 1921, Fontaine, partisan de l’autonomie complète du syndicalisme, avait posé sa candidature au secrétariat du bureau régional ; il accéda seulement au secrétariat adjoint et au secrétariat du sous-comité fédéral des CSR des transports en commun. Son nom apparaît au bas de la protestation publiée le 16 juillet 1921 par les CSR contre la motion votée à Moscou au congrès de l’ISR (Internationale syndicale rouge). Le 31 juillet de la même année, il entra à la commission exécutive nationale des CSR mais le 1er septembre, à la réunion des CSR des transports en commun, Fontaine annonça sa démission des CSR. Selon le rapport de police il aurait déclaré : « Je ne veux plus faire partie d’une organisation syndicale qui est à la remorque du Parti communiste » (Arch. PPo. 296).

Dans l’Humanité du 18 juillet 1921, Fontaine avait accusé le dirigeant du syndicat de la TCRP, Jaccoud, d’être « un ancien lieutenant de conseil de guerre, un calomniateur de la révolution russe, un truqueur de votes et un professionnel de la pince-monseigneur ». La France libre du 4 septembre publia une lettre rectificative : « J’ai écrit et rendu publique des accusations contre toi qu’après enquête personnelle, je reconnais absolument fausses.

« Induit en erreur inqualifiable par des hommes aveuglés par des haines personnelles je me suis laissé, comme un gamin, entraîner sur une pente où tout militant sincère et de bonne foi sombre.

« Je me suis aperçu — un peu tard hélas — où veulent en venir ceux qui se disent révolutionnaires : par le mensonge et la dissimulation, l’on veut rendre servile le mouvement syndicaliste, mais jamais je ne me ferai le complice d’hommes qui prétendent redresser le syndicalisme alors qu’ils le mènent à l’abîme.

« Pour ces deux raisons, j’ai rompu formellement avec la minorité groupée dans les CSR.

« Je sais que la plupart des camarades partisans de Moscou sont sincères ; seuls leurs chefs sont responsables, à nous maintenant de mener la bataille pour la sauvegarde du syndicalisme français. »

Adhérent de la Confédération générale du travail-syndicaliste révolutionnaire (CGT-SR), Fontaine fut élu à sa commission exécutive en 1932 et 1934.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article113594, notice FONTAINE Henri, Charles par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. PPo. 296, rapport du 5 décembre 1921. — S. Jospin, Mémoire de Maîtrise, Paris I, 1974. — État civil du Havre, 13 juin 1984.

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