FORICHON Pierre

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 13 mai 1876 à Néris-les-Bains (Allier) ; mort à Neuilly-sur-Marne (Seine-et-Oise) le 11 juillet 1947. Ouvrier mécanicien ; conseiller général socialiste SFIO de la Seine ; maire adjoint de Boulogne-sur-Seine (Seine).

Pierre Forichon connut une enfance particulièrement dure. Il avait un an lorsque son père, ouvrier mineur, mourut laissant dix enfants âgés d’un à douze ans. Trois ans plus tard, la maison familiale fut détruite par un incendie et sa mère grièvement brûlée succomba bientôt. Pierre dut gagner sa vie dès l’âge de neuf ans. Il travailla dans une briqueterie, dans une verrerie et fut domestique de ferme.

À seize ans, Pierre Forichon entra dans une usine métallurgique de Montluçon (Allier). Un Forichon — vraisemblablement le même — représentait les métallurgistes de Montluçon au XIIe congrès national corporatif — VIe de la CGT — tenu à la Bourse du Travail de Lyon en septembre 1901. Pierre Forichon marié le 16 avril 1898 à Montluçon et le 16 juin 1900 à Néris, avait adhéré au Parti socialiste dès son arrivée à Montluçon et était devenu un des collaborateurs de Jean Dormoy, maire socialiste de la ville. Il fut conseiller municipal de Montluçon du 17 mai 1908 à décembre 1919 mais sa présence à l’assemblée municipale fut rare.

L’armée le mobilisa comme affecté spécial aux établissements métallurgiques de Billancourt, commune de Boulogne-sur-Seine. Forichon reprit ses activités syndicales et politiques. Lié à André Morizet*, il entra au conseil municipal de Boulogne le 30 novembre 1919 comme élu de la deuxième section. Sans doute suivit-il l’itinéraire politique du maire André Morizet* : adhésion au Parti communiste après le congrès de Tours (décembre 1920), démission au début de l’année 1923, adhésion à l’Union socialiste communiste puis au Parti socialiste SFIO en 1928. La préfecture de la Seine le qualifiait de « communiste dissident », lors de sa réélection le 10 mai 1925. L’assemblée municipale le désigna comme adjoint au maire le 2 juillet 1925. Il était 5e adjoint « socialiste SFIO » après le 12 mai 1929 et 2e adjoint après les élections du 12 mai 1935.

Candidat socialiste SFIO au conseil général dans la 1re circonscription de Boulogne, les 19 et 26 novembre 1933 (élection partielle faisant suite à la mort du socialiste SFIO Victor Bizet), Forichon recueillit 1 426 voix sur 10 152 inscrits, mais le candidat communiste Marceau Delobelle (924 voix) se maintint et conserva 618 suffrages. Forichon fut battu pas 1 964 voix contre 3 767 à Maurice Girard « républicain de gauche ». Aux élections du 26 mai les suffrages se répartirent ainsi : Briez « réactionnaire » 2 586, Forichon 2 424, Delobelle 2 014, Endlitz « radical socialiste » 275, Barbe « républicain socialiste indépendant » 180 (sur 11 140 inscrits et 7 585 votants). Devenu candidat du « Front populaire », il conquit le siège le 2 juin 1935, au deuxième tour de scrutin, par 4 391 voix contre 2 791 à Briez. Il siégea à la 5e commission permanente du conseil général (Travail et apprentissage) et à la 11e (contrôle technique des travaux).

Privé de son mandat de conseiller général en 1941, Pierre Forichon aurait participé au Secours national.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article113685, notice FORICHON Pierre par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Dép. Seine, DM3, D 2 M 2, D 3 M 2 n° 1. — Arch. PPo. 393. — La Vie socialiste, 2 décembre 1933. — L’Humanité, mai-juin 1935. — Le Conseil municipal : nos édiles, 1937, op. cit. — Renseignements fournis par la mairie de Montluçon, 19 décembre 1981.

ICONOGRAPHIE : Le Conseil municipal : nos édiles, op. cit.

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