FORTI Thérèse [FORTI Marie, Thérèse, née GRONCHI Marie Thérèse]

Par Antoine Olivesi

D’origine et de nationalité italiennes, Thérèse Forti était marchande ambulante de poissons à Marseille en 1926. Elle avait épousé Jules, Marius Forti, né le 17 janvier 1894 à Marseille, peintre, militant « dévoué et obscur » du Parti communiste à la Belle-de-Mai, puis membre du bureau du rayon de Marseille en novembre 1928. Il faisait partie du Journal Mural du PC placardé à la Belle-de-Mai à Marseille le dimanche matin, ainsi que de l’équipe de Rouge-Midi lorsqu’Adrien Mouton en était le rédacteur en chef au début des années 1930. Militant éprouvé et dévoué, il était particulièrement chargé de l’expédition du journal.

Thérèse Forti était jugée par la police beaucoup plus « ardente propagandiste » du PC que son mari. Elle fut déléguée au congrès régional de Beaucaire, le 8 juin 1926, par la section féminine du rayon numéro un de Marseille et représenta la Fédération de l’Alimentation à la Conférence nationale féminine tenue en marge du IVe congrès national CGTU de Bordeaux, septembre 1927. Elle participa à plusieurs meetings et manifestations et prononça notamment, le 8 mars 1928, une conférence sur les Femmes et l’Église dont elle dénonça « le rôle néfaste ». En février 1929, elle fut condamnée à deux mois de prison pour avoir entravé la liberté de travail à Port-Saint-Louis-du-Rhône. Le 17, les dirigeants communistes, Mouton, Devos, Duprat organisèrent un meeting de protestation en sa faveur à la Belle-de-Mai.

En mars 1929, Thérèse Forti fut surprise par son mari en flagrant délit d’adultère avec Tomasi*. Lors de la confrontation qui eut lieu à la commission de contrôle du PC au siège du parti, rue Thubaneau, Forti faillit tuer sa femme d’un coup de revolver, et elle s’enfuit en criant, affolée, dans la rue. Après ce scandale, l’exclusion de Tomasi et de Thérèse Forti fut demandée par la 5e section du PC, celle de la Belle-de-Mai, et la commission de contrôle mais Duisabou s’y opposa et renvoya l’affaire au comité régional. En définitive, Tomasi et sa maîtresse furent « déplacés » à Grenoble, en avril ou en mai, sur l’ordre du parti.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article113710, notice FORTI Thérèse [FORTI Marie, Thérèse, née GRONCHI Marie Thérèse] par Antoine Olivesi, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

Par Antoine Olivesi

SOURCES : Arch. Nat. F7/13118, année 1929. — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M6/10804, rapports des 6 mai et 10 juin 1926 ; M6/10805 et 10806, rapport du 14 janvier 1927 ; M6/10807, rapports des 9 mars et 22 novembre 1928 ; M6/10806, rapports des 18 février 1928, 3 et 23 mai 1929. — Arch. Dép. Seine-Saint-Denis, ex. Arch. Dép. Seine-Saint-Denis, ex. BMP, bobine 296. — Ad. Mouton, Notes d’un vétéran, op. cit., p. 78 et 95.

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