FOURNIAL Étienne, Armand

Par Robert Estier

Né le 31 mars 1910 à Charlieu (Loire), mort le 30 octobre 2000 à Bellegarde-en-Forez (Loire) ; instituteur, professeur ; secrétaire des Jeunesses socialistes de Roanne de 1932 à 1938.

Né d’un père électricien et d’une mère couturière, Étienne Fournial fut instituteur à Roanne de 1929 à 1938, professeur à l’École pratique de commerce et d’industrie de Roanne de 1938 à 1946.

Il adhéra à la section socialiste SFIO de Roanne en 1931 et fonda les Jeunesses socialistes de Roanne en 1932. Dès 1933, il écrivait régulièrement dans le journal socialiste l’Éclaireur du Roannais dans une rubrique « Le Coin des Jeunes », de nombreux articles d’inspiration laïque sur la pédagogie, l’école, les Auberges de Jeunesse dont il encourageait vivement le développement en France. Il organisa et présida le congrès départemental des Jeunesses socialistes de Roanne le 23 avril 1933, et participa activement aux débats politiques au sein de la section, notamment lors de la discussion sur le problème de la participation au pouvoir des socialistes, née de la décision des députés de voter le budget en mai 1933. Il rédigea alors une habile motion de conciliation qui prévoyait, pour éviter les divisions entre les élus et les militants, la constitution d’un organisme chargé d’appliquer et d’interpréter les décisions du congrès. Cette motion fut votée par 46 voix contre 7 à une motion plus dure blâmant le groupe parlementaire, mais au congrès de la Fédération socialiste de la Loire, le 2 juillet 1933 à Saint-Étienne, elle recueillit 66 voix seulement contre 71 à la motion de la « Bataille socialiste », défendue par les socialistes stéphanois F. Faure, secrétaire fédéral, et B. Roiron. Elle obtint 12 mandats sur 29 au congrès de la Mutualité de juillet 1933 à Paris où elle fut portée sur la motion Moch-Auriol.

Les Jeunesses socialistes, qui disposaient alors d’une réelle initiative, jouèrent un peu le rôle de relais entre la SFIO et le PC au moment du Front populaire, et entretinrent des rapports réguliers avec les Jeunesses communistes, par l’intermédiaire d’un comité de coordination. En décembre 1936, par exemple, les délégués des Jeunesses socialistes avec Fournial, et ceux des JC demandèrent ensemble des mesures à la suite de l’attentat contre Salengro et, au début de 1937, réclamèrent l’application du pacte de non-intervention en Espagne. Les liens commencèrent toutefois à se relâcher dès 1937, à la suite notamment d’une conférence du secrétaire national des Jeunesses socialistes, le 24 juin 1937 à Roanne, troublée par les communistes locaux. Ce fut le début d’une rupture qui alla croissante jusqu’à la guerre.

Étienne Fournial participa encore au congrès national des Jeunesses socialistes à Moulins, le 13 avril 1936, et à la semaine d’études des Jeunesses socialistes de Toulouse en août 1937. Il fut désigné pour représenter le Parti socialiste aux élections cantonales de Charlieu, le 10 octobre 1937, et recueillit 300 voix contre 256 au communiste Dechavanne, 1 101 au candidat de droite Demont et 1 399 au radical-socialiste Aubret en faveur duquel il se désista au second tour.

Après la guerre, Étienne Fournial fut directeur du Centre éducatif de la Ligue de l’Enseignement au château de Bois, à côté de Roanne, puis professeur au collège de Vitry de 1948 à 1952, de Nogent de 1952 à 1954, attaché de recherches au CNRS de 1955 à 1959, professeur à Nogent de 1959 à 1967.

Il quitta la SFIO en 1947, entra au PSA, puis au PSU, fut vice-président de la FGDS du Roannais en 1967 et abandonnera toute activité politique pour se consacrer à l’enseignement et à la recherche à l’université de Lyon où il fut maître-assistant d’histoire du Moyen âge de 1967 à 1970, puis à l’université de Saint-Étienne où il enseigna comme maître de conférences depuis 1970.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article113908, notice FOURNIAL Étienne, Armand par Robert Estier, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 31 juillet 2021.

Par Robert Estier

SOURCES : L’Éclaireur du Roannais 1931-1937 et notamment les numéros des 5 juillet 1933, 23 avril 1933, 28 juin 1933, 8 juillet 1933. — La Tribune, 11 octobre 1937. — Interview, 12 juin 1975.

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