FRADOT Joseph, Bonnet

Par Eric Panthou

Né le 19 mars 1900 à Beaumont (Puy-de-Dôme), mort le 4 septembre 1983 à Chamalières (Puy-de-Dôme) ; ouvrier caoutchoutier chez Michelin ; délégué CGT ; conseiller prud’homme, membre du parti communiste (PCF) ; secrétaire de la section CGT Michelin retraités.

FRADOT Joseph
FRADOT Joseph

Fils de Jean-Baptiste, cultivateur, distillateur, Joseph Fradot a épousé Aline Mauriange le 9 octobre 1926 à Beaumont (Puy-de-Dôme).
Il fit toute sa carrière chez Michelin en étant au début ouvrier-paysan comme c’était le cas de nombreux salariés de l’entreprise. Il était au début vérificateur.
Il adhéra au Parti communiste à une date qu’on ignore. En 1932, il devint secrétaire de la cellule communiste de Beaumont, dans une période où le Parti est extrêmement faible dans le département avec moins de 200 adhérents.
En 1939, il est mobilisé à la Compagnie spéciale de passage au Camp de Bourg-Lastic (Puy-de-Dôme). Il est parti ensuite aux Armées.
Lors d’une enquête le concernant fin 1940, la police le présente comme ancien ouvrier Michelin, licencié. Il est possible qu’il ait fait partie des nombreux militants syndicaux dont Michelin s’est débarrassé début 1940. Il est alors domicilié place du maréchal Foch à Beaumont. Frère de Franck et Fernand, il vient parfois en permission à Beaumont. La police estime en avril 1940 que des documents communistes pourraient se trouver chez lui ou chez ses parents 16 rue du Terrail. Il figure parmi les militants communistes de la commune dont le commissaire de police spéciale suggère qu’ils soient perquisitionnés à l’occasion du 1er Mai 1940.
Il est finalement démobilisé le 9 septembre 1940 et revient dans le département. Suite à un arrêté d’internement signé le 4 novembre, il est arrêté dans la foulée avec 9 autres militants communistes et envoyé au camp de Rivel (Aude). Parmi les militants arrêtés, figurent quelques uns des principaux cadres communistes au sein de la CGT du Puy-de-Dôme non prisonniers de guerre, en fuite ou déjà internés : Jean Hénot (Michelin), Henri Verde (secrétaire du syndicat des Produits Chimiques), Guillaumaud (coutellerie des Thiers). Figurent aussi dans cette liste : James de Clermont-Ferrand ; Belin. Hébrard et Simon, de Riom ; et Legay, de Thiers.
Il fut interné dans un camp jusqu’au 30 avril 1942 et put rentrer chez lui.
Après-guerre, comme de nombreux militants communistes, il eut des difficultés à se voir attribuer des titres de résistant. Il aurait été l’un des fondateurs du Front national dans la région. Mais il ne fut reconnu que membre de la Résistance intérieure française (RIF). La carte d’Interné Résistant lui est refusée parce que la création officielle du Front national n’est reconnue qu’à partir du 1er mai 1941 donc après son arrestation. Pourtant l’avis de la Commission nationale RIF, rappelée par lettre du ministre des Armées du 30 juin 1950, considérait “comme d’authentiques résistants ceux qui ont entamé la lutte contre l’envahisseur à partir du 25 juin 1940”. La FNDIRP dénonça ce traitement au niveau national.
Après-guerre, il est un militant actif de la CGT Michelin, participant à l’élaboration de la retraite complémentaire, l’IRPSSIMEC. Pendant vingt ans, il fut élu régulièrement Conseiller Prud’homme. Il en assuma aussi la présidence. Il fut également membre du Comité d’Etablissement Michelin.
Une fois à la retraite, il fonde la section CGT des retraités Michelin et fut élu président d’honneur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114033, notice FRADOT Joseph, Bonnet par Eric Panthou, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 20 juillet 2022.

Par Eric Panthou

FRADOT Joseph
FRADOT Joseph

SOURCES : Arch. Nat. F7/13130. — SHD VIncennes, GR 16 P 232295. Dossier Joseph Fradot (non consulté) .— Le Moniteur, 6 et 7 novembre 1940 .— Arch. dép. du Puy-de-Dôme : 296 W 75. Commissaire Buffet à inspecteur police criminelle Vichy, 5 novembre 1940 .— Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 1296 W 91 : le Commissaire divisionnaire de Police spéciale au préfet du Puy-de-Dôme, le 25 avril 1940 .— "Emouvant hommage à notre regretté camarade Joseph Fradot", Unité, journal de la CGT du Puy-de-Dôme, n°56, juin 1984 .— Lucie Hébert, « Militer contre Vichy est-il un acte de résistance ? », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique [En ligne], 128 | 2015, mis en ligne le 01 juillet 2015, consulté le 27 octobre 2019 .— Généanet .— Archives IHS CGT, fonds Henri Verde, lettre de sa fille, le 5 mai 1942. — État civil de Beaumont, 29 mai 1984.

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