FRAGO Jean (écrit parfois par erreur FRÉGO Jean)

Par J.-L. Pinol

Né le 18 juin 1871 à Lurbe-Saint-Christau (Basses-Pyrénées), ouvrier terrassier, J. Frago habitait 38, rue Croix-Nivert à Paris (XVe arr.). Syndicaliste révolutionnaire, Frago était membre, à la veille de 1914, du conseil d’administration du syndicat des terrassiers et il était délégué à l’Union des syndicats de la Seine et à la CGT.

Au congrès fédéral du Bâtiment, en 1914, il représenta le syndicat des terrassiers avec Chrétien. Il s’opposa violemment à la majorité fédérale animée par Moulinier et Chanvin. Il critiqua la rééligibilité des fonctionnaires syndicaux et déclara que cette pratique provoquait la perte, chez les syndiqués, de la réflexion autonome. Par ailleurs, il rendit compte de l’activité de la section d’instables qu’il avait constituée dans l’Ariège, à l’Hospitalet. Ces ouvriers, employés dans les grandes entreprises de travaux publics, étaient pour lui « des gens durs au travail, qui boivent de l’eau, mangent des oignons et de la morue et ne peuvent supporter le mensonge ».

La minorité présenta deux candidats aux postes de secrétaires fédéraux, Péricat et Frago, mais Chanvin et Moulinier furent réélus.

Affecté à l’auxiliaire, Frago ne fut pas mobilisé pendant le premier conflit mondial.

En 1919, J. Frago était secrétaire du syndicat des terrassiers. Membre de la minorité syndicale, il correspondait avec Lepetit. Pendant les grèves de 1920, il critiqua vivement la majorité confédérale. Cette année-là, il fut secrétaire de l’association « Les amis de Pédro » (Voir volume 14, p. 233) et siègea à la CE de l’Union des syndicats de la Seine.

Après la scission syndicale, il milita à la CGTU. Lors du IXe congrès de la Fédération unitaire du Bâtiment, il représenta le syndicat des terrassiers de Seine-et-Oise. Il soutint la majorité fédérale hostile au Parti communiste mais ne joua pas un rôle très actif pendant les débats ; lors de la discussion sur les ghildes, il s’opposa à Jouve (Voir compte rendu du congrès, p. 246 et sq.). Lorsque la tendance communiste eut pris le contrôle de la Fédération, Frago la quitta. Témoignage de son tempérament : au congrès de l’Union des syndicats unitaires de la Seine, le 24 février 1924, il refusa de siéger à la commission de réglementation des débats, « ce rôle de flic » (c.r. p. 213).

Lors du XIe congrès de la Fédération confédérée du Bâtiment en juillet 1927, il représenta le syndicat des terrassiers et charpentiers de la Seine qui venait d’adhérer à la CGT. Il ne prit pas part au vote sur le rapport moral mais lorsque Brout, secrétaire de la Fédération unitaire vint faire une déclaration, Frago protesta vigoureusement contre les brutalités commises par les terrassiers unitaires.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114037, notice FRAGO Jean (écrit parfois par erreur FRÉGO Jean) par J.-L. Pinol, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

Par J.-L. Pinol

SOURCES : Arch. Nat. F7/13053, F7/13618, F7/13647, F7/13650, F7/13652 et F7/13657. — Comptes rendus des congrès cités. — Le Travailleur du Bâtiment, mars 1924. — État civil de Lurbe-Saint-Christau, mais 1984 : recherches infructueuses.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable