FRANC Louis [Nièvre]

Par Michaël Boudard

Né le 22 février 1863 à Montigny-aux-Amognes (Nièvre) ; décédé le 5 janvier 1939 à Nevers (Nièvre) ; charron à Montigny-aux-Amognes, menuisier puis métallurgiste à Nevers (Nièvre) ; militant socialiste et syndicaliste.

Fils d’un fermier, Louis Franc fut d’abord charron dans sa commune natale où il se maria en mars 1886 puis il s’installa à Nevers. Il était alors devenu menuisier et il compta parmi les fondateurs de la Fédération socialiste de la Nièvre le 13 février 1897 (fédération allemaniste, adhérente du POSR jusqu’en décembre 1899 ; ensuite autonome, avant d’adhérer en 1901 au Parti Socialiste Français).
En mai 1900, pour les élections municipales de Nevers, Louis Franc fut présent sur la liste de concentration républicaine (avec notamment Claude dit Louis Bailly, Arthur Combemorel et Gaspard Rué), qui échoua face à la liste de droite. Un rapport de police d’avant l’élection le présente ainsi : « ouvrier menuisier. Travailleur honnête, ne manquant pas d’intelligence ».
Louis Franc conjugua son activité militante à la Fédération socialiste avec celle de syndicaliste. En 1900, il fit partie de l’Union des syndicats ouvriers de la Nièvre créée à la suite d’une scission d’avec la Bourse du Travail : en 1901, il en fut le trésorier.
Devenu charron-forgeron dans de petites entreprises, Louis Franc entra ensuite à la Manutention militaire de Nevers.
Durant la Grande Guerre, Louis Franc fut mobilisé au sein d’usines métallurgiques. Le 9 décembre 1917, lors du 2ème Congrès régional de la métallurgie qui se tint à la Bourse du Travail de Nevers, il fut délégué de Nevers avec Dupuis et Louis Oth. En mai 1918, Louis Franc était ajusteur à l’usine de La Pique à Nevers. Ayant fait grève en mai 1918, son attitude fut jugée durement par la direction de l’usine qui ne toléra pas « que les fonctions de chef d’équipe se concilient avec celle de délégué gréviste ». Alors qu’il allait être rétrogradé au rang de simple ouvrier, Louis Franc préféra quitter l’usine.
Louis Franc appartint à la commission administrative de la Bourse du Travail de Nevers de 1917 à 1925.
Après la scission de janvier 1921 dans la Nièvre, Louis Franc fut l’un des membres actifs pour réorganiser la Fédération SFIO en étant membre de la Commission administrative avec Gustave Aubégny, Eugène Bondoux, Pierre Bouchard, Émile Gaillot, H. Gauthier, Louis Masson, Étienne Roussillon et Edmond Trimat. Louis Franc resta à la CGT confédérée après avoir voté l’exclusion des minoritaires en 1922.
Mécanicien-ajusteur à La Manutention, Louis Franc fut élu conseiller municipal SFIO de Nevers en mai 1925 ; il en démissionna en mars 1929 après l’exclusion du maire Émile Périn de ce parti.
Louis Franc fut un libre-penseur qui, au milieu de la décennie 1920, fut secrétaire-adjoint de la société de la Libre-Pensée de Nevers aux côtés du président François Goiffon, des vice-présidents Eugène Laurent et Edmond Trimat, du secrétaire Pierre Amyot et du trésorier Pierre Bouchard.
À sa mort, les obsèques de Louis Franc furent donc civiles. Le journal socialiste La Tribune rappela qu’il fut « un vétéran des luttes républicaines, un militant socialiste dévoué » qui a « défendu en toutes circonstances les idées de laïcité, de justice et de progrès ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114060, notice FRANC Louis [Nièvre] par Michaël Boudard, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 19 novembre 2022.

Par Michaël Boudard

SOURCES : Arch. Dép. Nièvre : état civil de Montigny-aux-Amognes, état civil et recensements de Nevers ; M 635 : élections municipales de Nevers (1908-1935) ; M 807 : élections municipales de 1900 ; série R (classe 1883) ; M 6213 : réunions syndicales, grèves, revendications, incidents, mouvement pacifiste (1917-1918) ; journaux Le Prolétaire, La Tribune républicaine et La Tribune du Centre.
Site BnF-Gallica : journaux L’Observateur du Centre et Le Populaire.

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