FRÉALLE Clément

Par Yves Le Maner

Né le 4 décembre 1871 à Aubry (Nord), mort le 9 octobre 1943 à Denain (Nord) ; instituteur ; militant socialiste puis communiste du Nord ; conseiller d’arrondissement.

Fils d’un petit cultivateur qui faisait aussi fonction de boulanger, Clément Fréalle fut nommé instituteur à sa sortie de l’École normale de Douai. En poste à Roost-Warendin, il y fonda une section socialiste en 1904 qui se rallia au Parti SFIO l’année suivante. Il contribua à la même époque à la mise en place du syndicat des instituteurs du Nord avec quelques camarades dont C. Delourme*. Sa femme ayant obtenu une nomination de directrice d’école à Douchy-les-Mines, il réussit à être muté à Denain.

Mobilisé en 1914, il fut chargé de l’instruction des jeunes recrues pendant toute la durée du conflit.

Au lendemain de l’armistice, Clément Fréalle fut élu secrétaire de la section denaisienne du Parti socialiste SFIO et, en 1919, il accédait au conseil d’arrondissement comme représentant du canton de Denain ; en décembre de la même année, il était élu au conseil municipal de la ville, en compagnie de François Lefebvre. Partisan dès la première heure de l’adhésion à la IIIe Internationale, il contribua fortement à entraîner la majorité de sa section dans le ralliement au Parti communiste lors de la scission de 1921 et il prit en charge les fonctions de secrétaire de la section locale et du comité d’arrondissement des groupements SFIC. Il entra à ce titre au comité directeur de la Fédération communiste du Nord et fut placé sur la liste « Bloc ouvrier et paysan » du département lors des élections législatives de 1924 ; il fut devancé de quelques voix seulement par son colistier Desoblin.

Muté à Somain en raison de son action politique, Fréalle était alors considéré comme l’une des principales cibles des militants socialistes. Battu aux municipales de 1925, il perdit la même année son siège de conseiller d’arrondissement et ne parvint pas à le reconquérir en 1928 face à E. Rossy, secrétaire du syndicat des mineurs confédérés.

Après avoir assuré dans les années 20 la formation de jeunes militants, Fréalle abandonna ses responsabilités au sein du PC et il consacra ses années de retraite à l’Union des coopérateurs de Denain et de l’arrondissement de Valenciennes dont il était l’un des administrateurs depuis 1920 ; il assura également la présidence de « l’Harmonie mutuelle » de Denain.

La signature du Pacte germano-soviétique symbolisa pour Clément Fréalle l’effondrement d’un idéal pour lequel il luttait depuis vingt années. Il démissionna du PC en septembre 1939 et mourut, oublié, le 9 octobre 1943, à l’âge de soixante et onze ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114180, notice FRÉALLE Clément par Yves Le Maner, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 4 décembre 2021.

Par Yves Le Maner

SOURCES : Arch. Nat. F7/13610. — Arch. Dép. Nord, M 37/75, M 37/76B (avec photographie de 1924), M 154/191 et M 595/38B. — H. Iéria, Mémoire de Maîtrise, Lille III, 1974, op. cit. — Renseignements fournis par la mairie de Denain.

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