FREDOU Marcel, Georges.

Par Jacques Girault

Né le 28 novembre 1904 à Sceaux (Seine), mort à Paris (XIIe), le 29 décembre 1983 ; une des fondateurs de la communauté « La cité nouvelle » de Châtenay-Malabry.

Né le 28 novembre 1904 à Sceaux (Seine), où habitaient ses grands-parents ; quant à son père, employé de commerce, sellier-malletier, il habitait 16, rue Pavée à Paris (IVe). M. Fredou reçut les premiers sacrements catholiques et, sa mère étant décédée en 1914, son père mobilisé, il fut pensionnaire dans une institution. Employé comme métreur, tuberculeux, il dut interrompre ses études d’architecte et passa plusieurs années dans des sanatoriums des Alpes. Avec quelques amis, il fonda, au début des années 1930, une communauté « La Cité nouvelle » qui loua une grande maison au 44, avenue Jean-Jaurès à Châtenay-Malabry (Seine).

Il s’agissait, selon le témoignage de Monsieur Samson* de « faciliter la vie matérielle et de créer des conditions de vie plus saine pour tous ceux, de conditions modestes, qui se joindraient à lui ; parallèlement, il était convaincu qu’au sein d’une telle collectivité, des rapports enrichissants pourraient se créer entre tous les participants, chacun d’eux apportant son propre fond culturel et social ». Cette communauté se réclamait du naturisme et d’« une idéologie progressiste de gauche à sympathie communiste ». Fredou avait aménagé autour de la cuisine — il faisait la cuisine lui-même au début — et d’une grande table, dix-sept chambres pour accueillir vingt-cinq personnes, couples et célibataires, aux professions variées, en majorité intellectuelles, dont quelques immigrés, juifs, Polonais pour la plupart, qui jouèrent un rôle important dans leur pays après la guerre.

M. Fredou, dans les années 1930, avait adhéré au Parti communiste dont il fut membre jusqu’à sa mort mais il militait peu en raison de sa santé fragile. Il avait contracté un mariage blanc dans la commune avec une étudiante communiste, Raya Glikine (voir Raya Fredou*), née en Palestine, fille d’un directeur de colonie agricole à Tibériade (Palestine), en janvier 1933 et dont le témoin avait été G. Thomas*, pour faciliter l’acquisition de la nationalité française par la jeune fille : le divorce fut prononcé en avril 1936.

Au début de la guerre, Fredou et d’autres pensionnaires non mobilisés, surveillés, furent arrêtés en septembre 1939. Ils furent libérés quelques mois après de la prison de Fresnes. Parmi les membres de la communauté, Jacques Wog, architecte, marié, père de deux enfants, fut exécuté le 24 septembre 1941 (Voir Catelas*) ; cinq autres furent déportés en Allemagne.

La communauté reprit difficilement son fonctionnement à la Libération. Elle fut dissoute au milieu des années 1960. Elle avait contribué à la diffusion du communisme à Châtenay-Malabry d’autant que de nombreux communistes locaux y furent hébergés (Voir Brun*, Duhamel*, Samson*, Thomas*) ou participèrent à des réunions en son sein.

M. Fredou habita rue Pavée à la mort de son père. Disciple de Francis Jourdain*, admirateur de Le Corbusier, toujours décorateur d’intérieurs, il fut un des animateurs du courant moderniste qui s’exprimait au sein de l’Union des arts plastiques.

Marcel Fredou mourut à Paris (XIIe), le 29 décembre 1983 et légua son corps à la Science.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114190, notice FREDOU Marcel, Georges. par Jacques Girault, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 22 février 2016.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Com. Châtenay-Malabry. — Sources orales. — Renseignements fournis par Monsieur Fredou, frère de l’intéressé, par MM. Duhamel et Samson, par la section du Parti communiste français.

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