FRÉJABUE André, Marius

Par Daniel Grason, Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 5 juillet 1899 à Fumel arrondissement de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), mort le 4 décembre 1984 à Suresnes (Hauts-de-Seine) ; fraiseur-outilleur ; militant CGT ; secrétaire de la section communiste de Puteaux (Seine, Hauts-de-Seine).

Fils d’un facteur des postes et d’une repasseuse, ajusteur, André Fréjabue épousa le 6 juin 1918 Raymonde, Rosalie Gary en mairie de Puteaux. Il était en seconde position de la liste communiste aux élections municipales du 5 mai 1935 à Puteaux (Seine). Candidat aux élections législatives du 26 avril 1936 dans la 11e circonscription de Saint-Denis (Puteaux, Suresnes), il recueillit 5 808 voix sur 19 185 inscrits (30,4 %) et 17 319 (ou 17 314 ?) votants (33,5 %). Conformément à la discipline du Front populaire, le PCF se désista en faveur du socialiste Georges Barthélémy* (8 186 voix), maire de Puteaux et député sortant, qui fut élu. Notons cependant que près de quatorze cents suffrages communistes manquaient à Barthélémy, considéré comme un « socialiste de droite ». Gaston Faussecave, candidat « communiste internationaliste » obtenait 760 voix au seul second tour. En 1937, il travaillait avec Henri Jourdain à la « Chaudronnerie légère » (Henri Jourdain, Comprendre pour accomplir, Éditions sociales, 1982, p. 26).
Pendant la guerre, il vivait avec sa femme et leur fille Renée, coiffeuse, âgée de vingt-et-un ans au 53, rue du Président Wilson à Puteaux. Le 27 janvier 1940, à la faveur d’un contrôle postal, les policiers eurent la conviction qu’il était toujours en région parisienne. André Fréjabue travailla comme fraiseur-outilleur aux usines Bloch (Dassault) à Courbevoie ville voisine de Puteaux du 12 décembre 1938 à la mobilisation. La direction de l’entreprise estimait qu’il freinait la production, voire qu’il aurait mis hors d’usage des machines sur lesquelles il travaillait. La direction ne produisit aucune preuve, et ne déposa pas plainte. En fait la direction de l’usine lui reprochait son engagement communiste et son militantisme au sein de l’« Union Syndicale des Travailleurs de la Métallurgie, Voiture, Aviation, Maréchalerie et parties similaires de la Région Parisienne. »
Il fut mobilisé le 19 septembre 1939 au 22e Bataillon d’Ouvriers d’Artillerie (BOA) à Vincennes (Seine, Val-de-Marne), et démobilisé en août 1940. La direction des usines Bloch ne demanda pas son placement en affectation spéciale. Du 14 au 19 novembre il travailla à la Société anonyme des Industries radioélectriques, 27 rue Nélaton à Puteaux. Il fut licencié en raison de ses idées « extrémistes ». Sans travail, il s’inscrivit au chômage du 21 novembre 1940 au 21 février 1941.
Il échappa en février 1941 à un vaste coup de filet de la Brigade spéciale d’intervention (BSi) du commissariat de Puteaux et de la BS1. L’organisation clandestine du Parti communiste d’une partie de la région Ouest de la Région parisienne fut démantelée. Des interrogatoires, il apparut qu’André Fréjabue était en contact avec dix-sept des interpellés. Avec Jean Nenning, il était considéré comme le principal responsable communiste de Puteaux. Le 28 juillet 1941 un mandat d’arrêt fut émis à son encontre pour infraction au décret-loi du 26 septembre 1939 qui interdisait l’activité du Parti communiste, la Police judiciaire était chargée de l’arrêter.
En juin 1947, André Fréjabue était trésorier de la Fédération communiste de la Seine. Il mourut le 4 décembre 1984 à Suresnes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114204, notice FRÉJABUE André, Marius par Daniel Grason, Jean Maitron, Claude Pennetier , version mise en ligne le 29 décembre 2017, dernière modification le 5 août 2022.

Par Daniel Grason, Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Ass. Nat., résultats électoraux. – Arch. Dép. Seine, listes électorales. — L’Humanité, 22 avril 1935. – IIe congrès de la Fédération communiste de la Seine, 6-8 juin 1947, 38 p. (avec photographie). –AN Z/4/11 dossier 111. – Arch. PPo. Parti communiste carton 1, 77W 3124.. – État civil de Fumel, AD du Lot-et-Garonne 4_E_105_18 acte n° 44.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable