FREYDEIRE Alfred, Thomas, Camille

Par Jacques Girault

Né le 9 mars 1891 à Langeac (Haute-Loire), mort le 11 juillet 1964 à Vichy (Allier) ; instituteur public puis principal de collège ; résistant ; sous-préfet à la Libération.

Fils d’un garde-champêtre et d’une couturière, Alfred Freydeire devint instituteur public. Incorporé dans l’infanterie, le 8 octobre 1912, nommé caporal le 19 avril 1913, il fut admis à suivre les cours spéciaux d’élève-officier de réserve, fut nommé sous-lieutenant de réservé et affecté au 86e régiment d’Infanterie. Le 20 août 1914, il fut blessé à Sarrebourg. De retour au front le 4 février 1915, il passa au 339e RI le 1er juin 1916, fut nommé capitaine le 14 octobre 1917 et fut de nouveau blessé le 7 septembre 1918. Affecté au service des chemins de fer le 8 février 1919 puis au 63e RI le 8 février 1920, il fut ensuite nommé au centre de mobilisation de l’infanterie.

Sous le titre, « Les brimades contre les communistes dans l’enseignement », l’Humanité, le 16 mai 1924, présentait la situation des Freydeire. Alfred Freydeire, instituteur détaché à l’école primaire supérieure de Saint-Léonard (Haute-Vienne) depuis cinq ans, était marié avec une institutrice de Saint-Denis-des-Murs. Antoinette Aldon, qu’il avait épousée le 30 août 1911 à Charraix (Haute-Loire). Ils eurent un garçon en 1917. Ils demandaient depuis treize ans un poste double dans leur département d’origine, la Haute-Loire. Le 25 avril, Freydeire venait d’être déplacé d’office à Quimperlé (Finistère). Il refusait puisque son épouse restait en Haute-Vienne. Bien que titulaire de la première partie du professorat, il n’avait pas encore été titularisé. Le 22 août 1924, l’Humanité présentait sa nomination à Craponne (Haute-Loire) comme une sanction.

Finalement, Freydeire fut nommé instituteur délégué dans les fonctions de professeur adjoint à l’EPS de Louhans (Saône-et-Loire) où il arriva le 23 octobre 1924. Capitaine de réserve d’infanterie, titulaire de la Légion d’honneur en raison de ses actions militaires (JO, 1er janvier 1924), son attitude professionnelle et sa vie apparaissaient à la police, en 1928, « exemptes de tout reproche ». Il habitait alors Saint-Usuge, près de Louhans, où son épouse, admise en 1927 au concours d’inspecteur primaire, était directrice d’école. Le 31 mars 1928, il présidait la réunion du candidat communiste Alexandre Prachay. Il avait, l’année précédente souscrit deux fois à l’Humanité.

Par la suite, selon ses déclarations, muté à Gannat (Allier), il déclarait y habiter 6 place du Château d’Eau le 16 décembre 1932. Il dirigeait à partir d’octobre 1938 à Saint Pourçain-sur-Sioule (Allier) l’école primaire supérieure, rue George V.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, la commission de réforme de Moulins, le 30 octobre 1939, le proposa pour radiation des cadres. Lui et sa femme furent internés le 18 octobre 1940, sur décision préfectorale du 17 octobre, comme « individu suspect pour la sécurité publique ». Freydeire fut interné à Mons (Puy-de-Dôme) puis à Nexon (Haute-Vienne) et révoqué de ses fonctions enseignantes le 7 mai 1940. À partir du 10 avril 1941 il fut placé en résidence surveillée à Foix (Ariège) avant d’être finalement libéré le 10 septembre 1941 pour raisons de santé et autorisé à regagner Saint-Pourçain-sur-Sioule. À son retour, il s’occupa d’une petite propriété et organisa la résistance locale. Il fut admis à la retraite d’office le 1er janvier 1943.

Membre fondateur du groupe local du mouvement « Libération-Sud » qui fut intégré aux MUR, sous la responsabilité de Roger Kespy devint responsable, comme capitaine, de la compagnie FFI de Saint-Pourçain-sur-Sioule du 20 août au 6 septembre 1944 (homologué FFI à ce titre en 1951). A la Libération, il fut désigné comme chargé de mission dans les fonctions de sous-préfet de Gannat du 4 septembre 1944 au 1er janvier 1945.

En 1946, il était toujours directeur du collège de Saint-Pourçain-sur-Sioule et son épouse, inspectrice primaire, militait à l’Union des Femmes Françaises. En 1951, il était principal du collège de Nemours (Seine-et-Marne). Sur la couverture figurait la mention « ancien professeur à Vichy ». Par décret du 31 mars 1957 (JO du 13 juillet 1957) il est décoré de la médaille de la Résistance.

Retraité, il publia en 1958 un ouvrage Le pays gannatois dans son cadre auvergnat et bourbonnais à la fin de l’ancien régime, 443 pages à l’imprimerie Wallon à Vichy puis en 1963 un petit ouvrage de 43 pages aux imprimeries Pottier à Moulins, Qui est Berwick ? ou Légende et histoire dans la vie du maréchal duc de Berwick.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114261, notice FREYDEIRE Alfred, Thomas, Camille par Jacques Girault, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 30 juillet 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat. F7/13748, Chalon-sur-Saône, 27 juin 1928. — Arch. dép. Haute-Loire, 1R998. — SHD Vincennes : GR 16 P 235179, dossier Alfred Freydeire. — Site internet mémoire des hommes. — Le Réveil gannatois, 5 mai 1945. — Notes de Henri-Ferréol Billy et de Jean-Noël Dutheil.

ŒUVRE : Le catalogue de la BNF, en 2020, comprenait deux références.

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