Par Odette Hardy-Hémery
Né le 17 mai 1922 à Paulsdorf (Allemagne), fusillé le 14 avril 1942 à Wambrechies (Nord) ; mineur ; militant communiste et résistant OSC du Nord.
Les Frohlich étaient des mineurs polonais originaires de Silésie. Le père et les deux fils travaillaient sous l’Occupation à la fosse Lagrange de la Compagnie des mines d’Anzin. Paul Frohlich, le fils aîné, était naturalisé français. La famille habitait à Escautpont, près de la frontière belge. Paul Frohlich avait adhéré dès l’âge de 13 ans aux Jeunesses communistes. Membre de l’Organisation spéciale et de sa branche MOI dès juillet 1940, il récupéra de la dynamite le 15 août 1941 à la fosse Lagrange avec l’équipe de Félicien Joly (voir ce nom) puis, au début de septembre, à la fosse Saint-Pierre des mines de Thivencelles avec Eusebio Ferrari et les frères Jean Cichy et Joseph Cichy (voir ces noms). Après l’arrestation de Sandos Serediak à Bruay-sur-Escaut le 12 septembre 1941, Paul Frohlich passa dans la clandestinité et devint « Benoît », ancien pseudonyme de Ferrari. Il participa à de nombreuses actions spectaculaires : sabotage de l’usine Disticoke à Lourches avec Ferrari, Lunazzi, Jean Dubois (voir ce nom) et Belloci, rafle le 7 novembre 1941 avec Ferrari et René Denys de tickets de ravitaillement et d’une machine à écrire à la mairie d’Erre, localité contiguë à Somain et à Fenain ; le 8 novembre 1941, extraordinaire sabotage en plein jour par trois groupes de partisans, vingt-et-un au total, dirigés par Ferrari, de la centrale électrique de Dechy des mines d’Aniche, en fait située sur le territoire de Sin-le-Noble, centrale mise hors de service pendant plus d’une semaine ; le 16 novembre, sabotage au pont de Bellevue du cable électrique alimentant l’usine de Fives-Lille ; rafle le 22 novembre en mairie de Fenain de feuilles de ravitaillement et d’une machine à écrire. « Benoît » fut capturé le 12 décembre 1941 dans un café de Waziers où il attendait René Denys et Tadeusz Cichy dit Jean Pawlowski. Un vol ayant été commis à la caisse d’épargne de la localité à l’insu de l’Organisation spéciale, Paul Frohlich, appréhendé, dégaina. Assommé, il ne put être délivré malgré une tentative de René Denys. Livré à la Gestapo, il devait être fusillé comme otage à dix-neuf ans avec trente-quatre compagnons le 14 avril 1942 au fort du Vert-Galant en représailles d’attentats commis dans le Pas-de-Calais contre la cantine de la Wehrmacht à Bruay-en-Artois le 9 avril 1942 et contre la vie des sentinelles allemandes dans la nuit du 11 au 12 avril 1942 à Lens et à Méricourt.
Par Odette Hardy-Hémery
SOURCES : Arch. Musée de la Résistance à Denain. — André Pierrart, Michel Rousseau, Eusebio Ferrari à l’aube de la résistance armée, Paris, Éditions Syros, 1980, 271 pages.