FROMONT Camille

Par Claude Pennetier, complété par David Noël

Né 25 juillet 1899 à Montigny-en-Gohelle (Pas-de-Calais) ; mineur et électricien ; militant communiste du Pas-de-Calais, membre du bureau régional ; élève d’une école spéciale à Moscou en 1931 ; volontaire en Espagne républicaine ; résistant..

Camille Fromont, photographie de sa fiche de police pendant l’Occupation
Camille Fromont, photographie de sa fiche de police pendant l’Occupation

Fils d’un mineur, élève de l’école primaire jusqu’à treize ans, ouvrier mineur lui-même, Camille Fromont adhéra au Parti communiste en septembre 1922. Il était, en 1925, secrétaire d’une cellule communiste de Billy-Montigny (Pas-de-Calais), fosse Drocourt.
Membre de la section de Billy-Montigny du Secours Rouge international depuis 1925, il pratiquait le théâtre et déclarait avoir été président d’un club de football local (probablement le club athlétique ouvrier affilié à la Fédération sportive du travail).

En 1931, il fit un séjour en URSS, sous le pseudonyme de Léonard, à "l’école spéciale" qui formait aux techniques de l’illégalité. Il fut sévèrement évalué : "Un copain ordonné, laborieux et sans doute sincère, mais très mesquin dans les relations personnelles, à l’égard de l’école et à l’égard de l’URSS. [...] avec des vestiges du bon militant social-démocrate [...] il était appelé ’le gueulard’". De retour en France, il travailla avec son camarade Armand Latour (sans doute connu à Moscou) dans le cadre des grèves des mineurs : "nous avons fait un travail spécial parmi les garde-mobiles, il y eut des démissions et un suicide, et des refus d’obéir, et du laisser aller vis à vis des grévistes comme à Avion."

Il disait avoir "beaucoup lu" : Marx, Engels et surtout Lénine et dépouiller régulièrement les Cahiers du bolchevisme, la Correspondance internationale, l’Internationale communiste et la revue de l’ISR. Il se débrouillait en allemand et semblait avoir une connaissance du pays.

La commission des cadres lui demanda de remplir un questionnaire biographique le 4 février 1934 et porta un jugement sévère : à faire passer "devant une commission de contrôle". Fromont payait son travail en commun avec Armand Latour, éliminé de ses fonctions de responsable national du travail illégal. Une mention manuscrite indique : "question d’argent, éliminé".
Secrétaire de la caisse de secours des mines de Drocourt, il devint secrétaire régional et secrétaire national du syndicat CGT des employés des mines après la réunification syndicale. Toujours secrétaire de la section communiste de Billy-Montigny, il accéda également au Bureau régional du PCF du Pas-de-Calais.
Volontaire en Espagne républicaine, il fut officier des Brigades internationales. Plusieurs fois blessé, il était jugé « énergique, sérieux, courageux » et « capable de faire du très bon travail, mais aussi du très mauvais » parce qu’il « se croit supérieur », est « infatué de sa personne » et « fatigue ses camarades avec ses prétentions ».

Pendant l’Occupation, sa fiche de police indiquait « serait responsable de la branche "Polonais et italiens" dans la MOI. » Elle donne son prénom entre guillemets et indique : dernier domicile connu, rue de Beaumont à Montigny-en-Gohelle.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114344, notice FROMONT Camille par Claude Pennetier, complété par David Noël, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 20 août 2022.

Par Claude Pennetier, complété par David Noël

Camille Fromont, photographie de sa fiche de police pendant l'Occupation
Camille Fromont, photographie de sa fiche de police pendant l’Occupation

SOURCES : RGASPI, 495 270 1595. &#8212, 545/6/1191/53-70. — Arch. Nat. F7/13092.

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