FRONTIER Jeanne, épouse DALLET

Née le 29 décembre 1898 à Jax (Haute-Loire). ; Comité de la IIIe Internationale ; traductrice auprès du Komintern à Moscou.

Fille d’instituteurs (père radical et athée, mère catholique sans opinions politiques particulièrement affirmées), J. Frontier fit ses études secondaires au lycée du Puy (Haute-Loire), où elle se familiarisa avec le socialisme sous l’influence du philosophe Alain et du couple d’enseignants Halbwachs-Alexandre. Elle diffusait à cette époque des tracts pacifistes en compagnie d’une de ses amies, Camille Moron (celle-ci épousera plus tard un médecin yougoslave en exil Radomir Yovanovitch, ministre de la Santé en Yougoslavie de 1946 à 1955). Après une année à la Faculté de Lyon où elle fonda une section des Étudiants socialistes révolutionnaires (elle correspondait à cette époque avec Gabriel Péri* qui voulait fonder une section analogue à Marseille), elle entra à la Faculté de médecine de Paris pour y étudier la pharmacie. Elle faisait alors partie du Comité de la IIIe Internationale et travaillait avec Jules Humbert-Droz en liaison avec l’Allemagne et la Suisse. Parallèlement à son internat, elle poursuivait ses activités politiques et elle servit de secrétaire à Henri Barbusse durant quelques mois. La police signalait la présence de Jeanne Frontier au Ve congrès national du PC, Lille, 20-26 juin 1926. Début 1927, le Parti communiste lui proposa un poste de traductrice français-anglais à Moscou. Elle accepta et exerça à ce titre au bureau de Presse du Komintern pendant presque une année. En 1927, le Bulletin de la presse communiste publia un article signé de son nom sur la situation des femmes en URSS. Elle rencontra là-bas un délégué du Parti communiste français Roland Dallet. Ils retournèrent ensemble en France et s’y marièrent le 31 décembre 1927 à la mairie du XXe arr. Jeanne Dallet dirigea ensuite la clinique municipale de Clichy.

Jeanne Dallet quitta le Parti vers 1936, ayant abandonné depuis de nombreuses années toute activité politique. Il semble que cette désaffection ait été motivée par la méfiance que lui inspirait le stalinisme.

Jeanne Frontier a caché durant toute la guerre à la fois son mari Roland Dallet (résistant recherché par la Gestapo comme communiste) et une petite fille de trois ans dont les parents Mira et le député Maurice Honel étaient déportés, elle à Ravensbrück et lui à Auschwitz.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114353, notice FRONTIER Jeanne, épouse DALLET , version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 9 avril 2021.

SOURCES : Témoignage de Sylvie Dallet, petite-fille de Jeanne Frontier et Roland Dallet, mai 1984. — État civil de Jax, septembre 1984 : pas de mention de décès.

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