FULCONIS Henri [FULCONIS Charles, Henri, Victor]

Par Jean Maitron, Claude Pennetier, Julien Chuzeville

Né le 27 juin 1899 à Paris XIe arr., mort le 9 octobre 1931 ; marié le 25 mars 1924 à Paris XIe arr. avec Juliette Lemaire ; instituteur ; trésorier du syndicat unitaire de l’enseignement de la Seine ; communiste, opposant à la bolchevisation.

Orphelin de père à six ans, Henri Fulconis fut un camarade d’école de Roger Hagnauer. Il fréquenta l’école Dorian puis Turgot avant d’entrer à l’École normale, mais six mois plus tard, l’armée le mobilisa et l’envoya dans les troupes d’occupation en Allemagne. Fulconis, qui avait déjà lutté à l’École Turgot contre « le bourrage de crâne patriotique », participa en 1921 aux protestations contre le rappel de la classe 1919.

Libéré, il adhéra au Parti communiste et anima le Comité de secours aux affamés de Russie du XIe arr. de Paris. Il devint un orateur régulier des organisations dont il était membre. En avril 1923, il prit la parole lors de l’Assemblée fédérale communiste de la Seine. Le 13 juin 1924, il était l’un des orateurs d’un meeting de la CGTU à Drancy. Le 24 juillet 1924, il était l’un des animateurs d’une réunion publique du PC dans le XIIIe arr. de Paris. Il vivait alors au 37, boulevard Arago (XIIIe arr.).

En août 1925, il faisait partie aux côtés de Fernand Loriot des communistes opposés à la bolchevisation. Son nom apparaît en octobre 1925 sur la liste des signataires de la Lettre au Comité exécutif de l’Internationale communiste dite lettre des 250, avec son titre de trésorier du syndicat de l’enseignement de la Seine. Il était en effet membre de la Fédération de l’enseignement depuis sa sortie de l’École normale. Et, selon Hagnauer, ce fut sa conception du syndicalisme qui le dressa contre la politique du Parti communiste : « Nous avons brisé ensemble, le même jour, publiquement, avec la direction du parti, lorsqu’elle a voulu nous imposer la violation d’un mandat syndical. De ce jour-là, nous avons déclaré la guerre à la bolchevisation. »

Fulconis défendait son point de vue oppositionnel au sein de sa cellule du PC, la n° 803, et au sein du 2e rayon. Le Comité central du 31 janvier 1926 décida son exclusion (qui ne semble pas avoir été votée par sa cellule), et le Bureau politique réuni le 11 février 1926 prit connaissance d’une lettre de protestation de Fulconis, ancien secrétaire de la commission syndicale des communistes de l’enseignement de la Seine. Cette lettre ne fut pas publiée, mais le compte rendu interne du Bureau politique indique que Fulconis « met en demeure la direction du parti de publier les raisons qui ont motivé son exclusion ». Aucune réponse ne fut faite à cette lettre, et aucun motif ne fut publié.

Henri Fulconis rejoignit alors la tendance Ligue syndicaliste, dont il fut le trésorier en 1929 (voir Maurice Chambelland). Sans quitter la Fédération unitaire (CGTU), il prit aussi la carte du Syndicat national des instituteurs (CGT). Il apparut en 1926 dans le comité de rédaction du Bulletin communiste de Souvarine, puis il écrivit dans La Révolution prolétarienne et L’École émancipée.
Atteint d’une laryngite tuberculeuse, il abandonna ses responsabilités tout en suivant la vie de la « minorité », du journal Le Cri du Peuple. L’un de ses derniers gestes politiques fut son adhésion au Comité des 22 pour l’Unité syndicale (voir Pierre Monatte).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114382, notice FULCONIS Henri [FULCONIS Charles, Henri, Victor] par Jean Maitron, Claude Pennetier, Julien Chuzeville, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 11 août 2019.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier, Julien Chuzeville

SOURCES : Arch. Nat. F7/13747, novembre 1925, F7/13749, 14 juillet 1929. — Arch. Dép. Seine, listes électorales. — Le Cri du Peuple, 14 octobre 1931, long article nécrologique de Roger Hagnauer*. — Les Semailles, novembre-décembre 1928. — Action syndicaliste. — La Révolution Prolétarienne, notamment mai 1926 et n° 121, novembre 1931. — Le Syndicalisme dans l’enseignement, op. cit. — Notes de M. Dreyfus et Jacques Girault. — État civil du XIe arr. de Paris, 26 juin 1984. — L’Humanité, 23 avril 1923, 13 juin et 25 juillet 1924, 6 décembre 1925. — Bulletin communiste, 1926. — J. Chuzeville, Fernand Loriot, le fondateur oublié du Parti communiste, L’Harmattan, 2012, p. 162, 169, 175, 177, 182 et 184.

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