GIRON Charles, Célestin

Par Jean-Jacques Doré

Né le 26 septembre 1881 à Canteleu (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), mort à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne) le 27 octobre 1975 ; menuisier puis ébéniste ; secrétaire permanent du syndicat du Bâtiment de Rouen (Seine-Inférieure,Seine-Maritime) de 1912 à 1914 ; socialiste puis communiste.

Fils d’un charpentier, Charles Giron travailla dès l’âge de treize ans comme apprenti menuisier et milita au syndicat CGT des Menuisiers de Rouen à partir de 1902.

Secrétaire de l’organisation en 1909 et 1910, il fut condamné par le tribunal correctionnel de Rouen à un mois de prison le 18 mai 1909, pour outrage et rébellion à agents lors d’une manifestation des ouvriers du bâtiment. Il fut à l’origine, avec Oscar Dufetelle, de la création le 1er janvier 1910 du syndicat général du Bâtiment de Rouen qui regroupait huit spécialités (terrassiers, Maçons, Menuisiers, Charpentiers, Tailleurs de pierre, Couvreurs, Peintres et Cimentiers) et qui agrégeait 1 800 syndiqués. Dufetelle fut élu secrétaire et Giron trésorier du syndicat.

Lorsque Dufetelle quitta l’agglomération rouennaise, il devint secrétaire général permanent de 1912 à 1914.
Délégué au XVIIIe Congrès national corporatif - 12e de la CGT - tenus au Havre du 16 au 23 septembre 1912, Charles Giron fut, à cette période, tout entier accaparé par une grève qui paralysa la construction du viaduc d’Eauplet, sur la ligne de chemin de fer Paris-Rouen pendant cinq mois (d’août à décembre 1912). Un rapport du commissaire spécial évoquait alors son rôle : "Giron, le responsable syndical, fait la navette entre le chantier d’Eauplet et le chantier communal où est installée la cuisine communiste, en passant par la cantine Glize où se réunissent souvent les grévistes". Poursuivi à trois reprises, il fut emprisonné huit mois.

Mobilisé en août 1914, il ne resta au front que que quelques semaines avant d’être affecté à la Compagnie des travaux publics, 23 rue Lavoisier à Paris puis aux Établissements Nieuport qui produisait des avions de chasse à Issy-Les-Moulineaux (Seine) en 1916. Délégué d’atelier, l’armée jugea plus sage de l’envoyer travailler à l’usine Voisin (Issy-les-Moulineaux) en 1918. Lors de ces deux missions, "ce rouquin sympathique et dynamique" se fit remarquer par la qualité de son travail dans l’assemblage de la structure bois des cellules d’avions.

Charles Giron, installé désormais à Paris (XIVe arr.) 84 rue du Château, entra au Parti socialiste en 1920 et, au lendemain de la scission de Tours, passa au PC. Secrétaire du syndicat unitaire (CGTU) du Bâtiment de la région parisienne, il fut élu en 1923, membre de la Commission de contrôle de la Fédération. L’année suivante, il figura sur la liste des candidats communistes du 3e secteur de la Seine (rive gauche et XVIe arr.) : sur 229 785 inscrits, il recueillit 43 340 et ne fut pas élu.

L’Humanité du 19 juillet 1924 publia un communiqué signé de Pommier et Juhel, annonçant que la commission exécutive du syndicat unitaire du Bâtiment (SUB) avait radié Giron pour « malversation à l’égard de l’organisation ».

Charles Giron s’était marié le 19 mai 1910 avec Eugénie Blanchard à Rouen où ils habitaient 42 rue Victor Hugo puis s’était remarié le 16 août 1923 avec Yvonne Moulinier à Patis (XIVe arr.) ; il y habitait en 1937 12 rue Bourgeois.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114429, notice GIRON Charles, Célestin par Jean-Jacques Doré, version mise en ligne le 21 octobre 2020, dernière modification le 21 octobre 2020.

Par Jean-Jacques Doré

SOURCES : Arch. Nat. F7/13015. — Arch. Dép. Seine, D 2M 2 n° 52 ; 1 MP 3244, 1 MP 1123 ; Registre matricule militaire. — Arch. de l’UD CGT liasse 1895-1925. — L’Humanité, 27 avril 1924, 12 mai 1924, 19 juillet 1924. — Le Fil rouge, Revue départementale d’Histoire sociale de la CGT. — Pierre Largesse, L’UD des syndicats CGT de la Seine-Inférieure, brochure — Le Journal de Rouen, passim. — État civil.

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