GIROUD Gabriel, dit G. Hardy

Par Jean Maitron

Né le 29 août 1870 à Lyon (Rhône), mort le 16 septembre 1945 à Beaugency (Loiret) ; instituteur ; disciple de Paul Robin ; militant néo-malthusien.

Les parents de Gabriel Giroud s’installèrent à Paris peu après sa naissance et c’est là qu’il vécut ses toutes premières années. Son père mourut en 1877 et sa mère dut se séparer de ses deux fils qu’elle fit admettre à l’orphelinat Prévost à Cempuis (Oise). Gabriel Giroud y demeura dix années et y fut élève de Paul Robin devenu directeur en 1880. Ayant passé son Brevet élémentaire en 1887, il fut, peu après, admis à l’École normale d’Auteuil où il poursuivit ses études jusqu’en 1891.

C’est à l’École normale d’Auteuil que G. Giroud contracta coup sur coup deux graves maladies : pleurésie et fièvre typhoïde ; sa santé fut dès lors précaire.

On lui conseilla l’Afrique du Nord et c’est ainsi qu’il fut nommé, sur recommandation de Ferdinand Buisson, surveillant et bibliothécaire au collège de Téboursouk (Tunisie). Lorsque sa santé fut quelque peu rétablie, P. Robin l’appela à Cempuis. G. Giroud s’y rendit fin 1892 et y enseigna jusqu’en 1894, année du départ de Paul Robin. L’année précédente, il avait épousé Lucie Robin, qui était fille de son directeur et donnait à Cempuis les cours de dessin.

G. Giroud exerça alors à Paris dans les écoles du XXe arr. et se fixa rue Pixérécourt où il resta jusqu’en octobre 1930. Il prit, cette année-là, sa retraite et se retira avec sa femme à Beaugency (Loiret).

Sa vie durant, G. Giroud, disciple de Paul Robin, fut un fervent propagandiste néo-malthusien par la parole, mais surtout par l’écrit, en France et à l’étranger, en Angleterre et jusqu’à New York où il se rendit au lendemain de la Première Guerre mondiale. Il collabora à la revue Régénération et lorsqu’en 1908, P. Robin se retira du mouvement et que la revue cessa de paraître, il poursuivit la propagande avec E. Humbert qui fonda Génération consciente. Il participa également à plusieurs congrès internationaux organisés par la Fédération universelle de la Ligue de la régénération humaine.

En 1914, il se rallia un temps à l’union sacrée et il se montra alors partisan d’un « pacifisme armé » (J. Humbert, op. cit., p. 15). En novembre 1916, il tenta de reprendre la propagande et fit paraître le Néo-malthusien, aussitôt interdit ainsi que ses successeurs La Grande question et le Néo-malthusianisme, quelques numéros au total. Il ne put faire reparaître sa revue qu’en mars 1919 sous son premier titre et elle dura jusqu’en juin-juillet 1920. Quelque dix ans plus tard, il collabora à la Grande Réforme de Jeanne et Eugène Humbert, à laquelle il donna, notamment en 1938-1939, une série d’articles sur « l’inabondance universelle ».

Durant la Seconde Guerre mondiale, G. Giroud perdit sa femme (28 novembre 1942) ; il quitta alors Beaugency et vint s’installer à Antony chez son petit-fils. Après la Libération, en août 1945, il revint à Beaugency pour mettre de l’ordre dans ses papiers. Il y fut terrassé par une crise cardiaque.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114433, notice GIROUD Gabriel, dit G. Hardy par Jean Maitron, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

Par Jean Maitron

œUVRE (Cotes de la Bibl. Nat.) : Cempuis. Éducation intégrale. Coéducation des sexes, Paris, 1900, XX-395 p., 8° R 15 173. — Observations sur le développement de l’enfant, préface d’Émile Duclaux, Paris, 1902, 53 p., 8° Tb 75/17. — La Loi de Malthus. Exposé et réponse aux objections. — Population et subsistances, Essai d’arithmétique économique, avec deux tableaux statistiques, Paris, 1904, 60 p., 16° R 3 361. — Néo-Malthusianisme et Socialisme. Controverse avec Alfred Naquet, Paris. — Malthus et ses disciples, Paris. — L’Avortement, sa nécessité, ses procédés, ses dangers, 1913, 430 p. — La Vasectomie, Stérilisation de l’homme, 1913. — Moyens d’éviter la grossesse, 1908. — La Question de population. — Avons-nous trop de tout ? Abrégé d’un essai sur l’abondance, 1935, 24 p. — Paul Robin, sa vie, ses idées, son action, Paris, 1937, 319 p., 8° Ln 27/80 862. — Collaboration à l’Encyclopédie anarchiste de Sébastien Faure*.

SOURCES : J. Humbert, Gabriel Giroud, Paris, 1948, 24 p. — F. Ronsin, La Grève des ventres, Paris, 1980.

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