GUEIT Étienne, Félix, Joseph

Par Jacques Girault

Né et mort à Garéoult (Var), 23 juin 1874-11 juillet 1955 ; cultivateur ; militant socialiste SFIO du Var ; conseiller général (1913-1937).

Fils d’un ménager, Étienne Gueit se maria à Camps (Var), en septembre 1900. Il exploitait lui-même une petite propriété familiale. Adhérent du Parti socialiste SFIO depuis 1906, il présidait le cercle républicain-socialiste de son village natal dont la municipalité était constamment orientée à droite et classée URD par la préfecture.

En 1913, le conseiller général du canton de La Roquebrussanne, le sénateur radical-socialiste Reymonenq, ne se représenta pas. Gueit obtint, le 24 juillet, 211 voix sur 1 262 inscrits et fut élu, le dimanche suivant, par 326 électeurs avec seulement 10 voix de plus que son adversaire.

Secrétaire de la petite section socialiste SFIO de Garéoult, avant et après la guerre, Gueit présidait, en 1919, le syndicat agricole qu’il avait créé, animait la caisse de crédit agricole, la mutuelle locale incendie-bétail. Désigné, le 29 octobre 1919, par les délégués de l’arrondissement de Brignoles pour les représenter sur la liste socialiste SFIO pour les élections législatives, le 16 novembre 1919, il obtint personnellement 18 109 voix sur 82 068 inscrits.

Étienne Gueit, « républicain d’union démocratique » conservait son siège de conseiller général, le 14 décembre 1914, avec 338 voix sur 1 049 inscrits en devançant deux adversaires. Lors de la visite de Clemenceau au début de janvier 1920, il ne respecta pas les consignes de boycot des socialistes SFIO. Aussi, bien que membre de la commission électorale de la SFIO qui prépara les élections sénatoriales de 1920, il accéda à la vice-présidence du conseil général, élu à l’unanimité, le 12 janvier 1920 et réélu en août 1920 et en 1921. L’assemblée était alors dominée par des élus de droite.

Étienne Gueit participa au congrès fédéral de la SFIO, le 19 décembre 1920 à Toulon et s’y prononça pour la motion présentée par Renaudel (les « résistants »). Son esprit coopératif l’amena à projeter la création d’une coopérative vinicole à Garéoult dont il devint le premier président en 1925.

Membre de la Commission exécutive du comité général pour l’élection rouge de 1924, il fut réélu, le 19 juillet 1925, conseiller général, sans concurrent, avec 446 voix sur 1 086 inscrits. Le Matin, le 4 novembre 1926, annonçait la candidature de Gueit comme probable pour l’élection sénatoriale, ce qui ne se fit pas.

Étienne Gueit était, au milieu des années 1920 et dans les années 1930, vice-président de la Société d’agriculture de l’arrondissement de Brignoles, vice-président de l’Office départemental agricole, vice-président de la Fédération départementale des caves coopératives vinicoles, administrateur de l’Office régional agricole de la huitième région de France, administrateur de la Fédération nationale des caves coopératives et membre de la présidence de la Chambre d’agriculture du Var. A. Lemonnier le décrivait alors comme « un pur provençal à allure mistralienne ». Le préfet saluant sa nomination comme chevalier de la Légion d’Honneur, le 30 août 1926, le félicitait devant le conseil général pour son « grand dévouement vis-à-vis des populations » agricoles.

Le 18 octobre 1931, Étienne Gueit fut à nouveau élu sans concurrent au conseil général par 529 voix sur 1 032 inscrits. Alors qu’il n’avait jamais tenté de se faire élire à la municipalité de Garéoult, dans le cadre de l’offensive municipale des forces de gauche, en mai 1935, il conduisit une liste contre les « républicains de gauche » sortants et échoua, comme ses colistiers, avec 78 voix sur 206 inscrits.

Au conseil général, Gueit avait siégé constamment dans la troisième commission (Instruction publique, agriculture et vœux) et dans la commission des transports. Membre (1922, 1930, 1935) et président (1926-1927) de la commission départementale, il avait fait partie de 1928 à 1937 du conseil d’administration de l’Office départemental des pupilles de la Nation, du Comité de patronage des HBM, du conseil d’administration de l’Office public des HBM (dont il démissionna le 21 mai 1929 pour y être renommé en 1931), de la commission de la Caisse départementale d’assurance mutuelle agricole contre la mortalité du bétail, du comité départemental de contrôle de l’Assistance médicale gratuite. S’y ajoutaient de 1928 à 1934 ses délégations à la commission de l’Office départemental agricole, de 1928 à 1931, à la commission de surveillance du domaine de Sainte-Foy et au comité de surveillance de l’École ambulante et d’agriculture d’hiver, de 1931 à 1937, sa participation au conseil départemental des allocations militaires et de 1934 à 1937, à la commission des bourses scolaires.

Retrouvant la vice-présidence du conseil général en 1931, Étienne Gueit avait fait partie du bureau comme secrétaire en 1924, 1929 et 1936. Membre de la commission du Travail (octobre 1921) comme représentant des patrons de l’agriculture, il avait été désigné au conseil départemental de l’enseignement primaire, le 29 septembre 1925.

En 1932-1933, Étienne Gueit présidait la section de Garéoult de la Ligue des droits de l’Homme. Il suivit Renaudel et la plupart des élus varois dans le Parti socialiste de France à la fin de 1933. Bien qu’appartenant à la majorité du Conseil général favorable au Front populaire, candidat de l’Union socialiste et républicaine, il fut battu aux élections cantonales du 10 octobre 1937. Le docteur Cauvin*, candidat socialiste SFIO, devança le conseiller général sortant qui n’obtenait que 234 voix sur 1 033 inscrits.

Gueit se remaria à Garéoult en mai 1955. Il n’eut pas d’enfants.

Son frère, Gueit Georges*, devint maire socialiste SFIO de Garéoult à la Libération.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114458, notice GUEIT Étienne, Félix, Joseph par Jacques Girault, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 2 M 3.47, 2 M 5.236, 2 M 5.241, 2 M 5.266, 2 M 5.271, 2 M 5.293, 4 M 45, 14 M 7.6, 3 Z 2.10. — Presse nationale et locale. — Procès-verbaux du Conseil général du Var. — A. Lemonnier, Historique du Conseil général et des Conseils d’arrondissement du département du Var, 1933.

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