GUICHARD Henri

Par Anne-Marie et Claude Pennetier

Né le 4 novembre 1877 au Creusot (Saône-et-Loire) ; ouvrier puis employé ; dirigeant socialiste puis communiste de la région parisienne et de l’Indre.

Fils d’un ouvrier des Forges du Creusot, Henri Guichard fit son apprentissage de peintre en voitures à l’usine Schneider mais ne pouvant supporter « l’exploitation et les méthodes appliquées dans ce bagne moderne », il partit à Paris en 1895 (L’Émancipateur, 11 avril 1936). Trois ans plus tard, il adhéra au Parti socialiste révolutionnaire (blanquiste) et contribua en 1902, à Saint-Ouen (Seine), à réaliser une unification partielle des groupes socialistes.

Pendant la Première Guerre mondiale, Guichard fut administrateur délégué de la coopérative « L’Abeille » de Saint-Ouen, et le dirigeant du syndicat des locataires fort de quinze cents adhérents. Il était membre de la commission exécutive de la Fédération nationale. À la démobilisation, en désaccord technique avec le conseil d’administration de la coopérative, il démissionna et entra comme directeur technique dans une entreprise. Henri Guichard avait abandonné le militantisme socialiste à une date indéterminée mais il réadhéra en 1919 pour défendre le ralliement à la IIIe Internationale. En 1928, Guichard fut congédié de son poste de directeur et fonda une cellule communiste qui le délégua au sous-rayon de Saint-Ouen. Appelé à Tours (Indre-et-Loire) en 1928 pour y diriger la coopérative, il y fut poursuivi pour avoir fait imprimer une affiche « excitant les militaires à la désobéissance » ; le tribunal le condamna à six mois de prison et cinq cents francs d’amende. Il resta pendant dix-neuf mois dans l’illégalité, puis obtint en appel la réduction de sa peine à trois mois qu’il purgea à partir du 6 mai 1930.

Libéré, Henri Guichard travailla à la coopérative des travailleurs de Châteauroux (Indre). Militant communiste actif, il dirigea le syndicat des locataires de 1933 à 1938 et fut, en 1936, secrétaire du comité départemental de Paix et Liberté. Candidat aux élections législatives d’avril 1936 dans la première circonscription de Châteauroux, il recueillit 6,7 % des voix des électeurs inscrits. Le Parti communiste le présenta sans succès au conseil général en octobre 1937 dans le canton de Châteauroux.

Arrêté en décembre 1939 avec Maurice Galatoire* pour avoir dactylographié un tract contre la guerre, Henri Guichard fut emprisonné à Tours et libéré par l’arrivée des Allemands en juin 1940. Recherché par la police de Vichy, il partit en Savoie et il prit part à la Résistance communiste.

Guichard revint dans le Berry en octobre 1945 puis s’installa à Paris.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114479, notice GUICHARD Henri par Anne-Marie et Claude Pennetier, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

Par Anne-Marie et Claude Pennetier

SOURCES : L’Émancipateur, 1933-1939. — L’Émancipateur de l’Indre, 1945. — Renseignements recueillis par G. Thomas.

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