GUILLEMETTE Fernand

Par Robert Balland

Né le 5 mars 1878 à Lorient (Morbihan) ; ouvrier frappeur-forgeron ; militant syndicaliste, anarchiste et révolutionnaire de Seine-et-Oise.

Domicilié successivement, 1, rue de Sébastopol, puis rue du Bois à Bezons (Seine-et-Oise), Fernand Guillemette milita comme anarchiste et révolutionnaire, surtout entre 1920 et 1930. Il avait été inscrit au Carnet B de Seine-et-Oise le 2 décembre 1910. Pour avoir fait son service militaire aux Compagnies de discipline, il était connu de la police comme un « antimilitariste avéré ». Ouvrier frappeur-forgeron, selon les mêmes sources, il suivait au point de vue syndical « les idées du groupe révolutionnaire de la CGT ». D’ailleurs il ne cachait rien de ses préférences, s’exprimant volontiers avec « violence contre l’armée et le patronat » et cherchant à inculquer les doctrines antimilitaristes aux jeunes gens à la veille de leur incorporation. C’est ce qui lui valut une perquisition de commissaire spécial de Versailles le 30 août 1913 et la saisie de brochures anarchistes à son domicile.

Maintenu au Carnet B après la révision de 1922 il fut après la guerre, candidat abstentionniste. Une première fois, aux élections législatives de 1914, il le fut encore en 1924. Il habitait toujours Bezons, mais au 5 de l’avenue Charles et exerçait alors la profession de chaudronnier. Il se mêlait aux débats dans les luttes politiques et aimait prendre la parole aux réunions organisées par le PC. C’était pour lui, selon le commissaire de police, l’occasion de « critiquer d’une façon souvent spirituelle la doctrine de la IIIe Internationale de Moscou ».

Il fut un des onze candidats de la liste libertaire de Seine-et-Oise présentée aux élections législatives de 1924 par Pierre Le Meillour. Elle comprenait : Le Meillour Pierre, chaudronnier à Carrière-sur-Seine ; Loison Ernest, fraiseur à Bezons ; Reimeringer Georges, outilleur à Carrières-sur-Seine ; Lachaume Georges, ajusteur à la Garenne-Colombes ; Bournier Gabriel, chaudronnier à Argenteuil ; Gillot Jean, maçon à Bezons ; Gauvelet Henri, maçon à Bezons ; Lejeune Arsène, mouleur à Argenteuil ; Guillemette Fernand, chaudronnier à Bezons ; Rasser Émile, mécanicien à Bezons ; Riberolle Antoine, tourneur à Bezons.

Il ne semble pas s’être jamais rapproché du PC, même si son nom a parfois été mêlé, sur les papiers de police, à celui de Ernest Girault. Ses compagnons de lutte étaient bien plutôt Le Meillour* et Chazoff*, avec lesquels il tint des réunions à Argenteuil, à Bezons en mai et août 1925. Dès 1929, Guillemette passait pour « assagi depuis plusieurs années ». Il ne militait plus ouvertement. La police ne pensait pas qu’il avait renoncé à ses idées et elle continuait à le surveiller. En 1934 pourtant, on rectifia ce point de vue : Guillemette semblait alors « avoir oublié ce qu’il avait été » (rapport de gendarmerie du 23 juin). Les communistes pensaient de même, qui le considéraient comme devenu « traître aux idées révolutionnaires ». Toutefois en 1937 son nom figurait toujours sur un rapport de police concernant « l’anarchisme et syndicalisme révolutionnaire en Seine-et-Oise ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114491, notice GUILLEMETTE Fernand par Robert Balland, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 12 janvier 2019.

Par Robert Balland

SOURCES : Arch. Nat. F7/13620. — Arch. Dép. Seine-et-Oise, M non classées et 4 M 30 et 31. — Aline Fonvieille-Vojtovic, Rueil-Malmaison (1789-1939), Société historique de Rueil-Malmaison, 2013. — Note de Rolf Dupuy.

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