IMMS Henri, Lucien

Par Jean Lorcin, Gérard Raffaëlli

Né le 5 février 1893 à Firminy (Loire), mort en 1969 à Andrézieux-Bouthéon ; ouvrier mouleur ; un temps antimilitariste et anarchiste ; militant syndicaliste, secrétaire du syndicat des Métaux de Firminy.

Fils de Edouard Imms et de Catherine Gaucher, Henri Imms y épousa Benoîte Legros le 29 octobre 1918. Antimilitariste et anarchiste, il avait été condamné , le 30 octobre 1913, à deux fois 15 francs d’amende, avec contrainte par corps pour avoir promené des affiches antimilitaristes lors du conseil de révision (22 septembre 1913). Il était être monté dans un break tapissé de placards antimilitaristes d’où il avait crié « Hou ! Hou ! A bas les 3 ans » au moment du passage du général commandant la 49e brigade d’infanterie.
Le 2 janvier 1914 il fait son service militaire à Riom (Puy-de-Dôme) dans le 105e RI.

À la fin de 1914, il était mouleur aux aciéries Holtzer d’Unieux. Pourtant « intime d’Andrieu » et « syndicaliste ardent et convaincu », il ne semblait pas, selon la police, partager les tendances révolutionnaires des dirigeants du syndicat et limitait son action aux questions corporatives, celle des salaires en particulier.

En mai 1918, à la suite de l’arrestation de la plupart des militants de Firminy, il fut secrétaire du syndicat des Métaux de Firminy et délégué au congrès confédéral de Paris-Versailles, 15-18 juillet. Il semblait plutôt préoccupé par des problèmes corporatifs, ce qui lui valut d’être critiqué par de nombreux militants.

En 1921, il devint chef de service à la voirie municipale de Firminy. Curieusement, ce militant qui selon un informateur « ne s’est jamais révélé révolutionnaire », appartenait en 1926 à la « 3e CGT » c’est-à-dire à la CGT-SR, sans doute du fait de ses liens avec Clovis Andrieu. Au cours d’une réunion publique en décembre 1926 au Chambon-Feugerolles, il fut attaqué et matraqué comme « provocateur ». Le maire Pétrus Faure aurait traité les syndicalistes révolutionnaires de « bandits » et attaqué Clovis Andrieu. Imms fut arrêté à l’issue de la réunion. Le journal communiste Le Cri du Peuple démentait le 25 décembre qu’Andrieu ait été attaqué et présentait Imms comme un provocateur policier. Les nuances n’étant, semble-t-il, pas de mise, le chroniqueur, Victor Desmarets, ajoutait : « Lorsqu’on a la conscience aussi chargée, c’est ou le cabanon ou la chemise noire qu’il faut. »

On perd la trace de Imms par la suite. Il avait quitté le département d’après un rapport de gendarmerie du 21 novembre 1940

Il fut interné politique pendant l’Occupation.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114523, notice IMMS Henri, Lucien par Jean Lorcin, Gérard Raffaëlli, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 14 avril 2019.

Par Jean Lorcin, Gérard Raffaëlli

SOURCES : Arch. Nat. F7/12994. — Arch. Dép. Loire, 93 M 13, 92 M 247, M 432 travée 438/4. — Arch. Dép. Puy-de-Dôme, M 3886. — Le Cri du Peuple, 25 décembre 1926. — État civil de Firminy. — Notes de Richard Dujon.

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