JOURDAN Louis, Émile, Adolphe.

Par Yves Le Floch

Né et mort à Octeville (Manche), 8 décembre 1889-24 juin 1970 ; chaudronnier à l’Arsenal de la Marine de Cherbourg ; militant socialiste et coopérateur de la Manche.

Louis Jourdan entra en 1905, après ses études primaires, à l’Arsenal de la Marine de Cherbourg où il fut embauché comme chaudronnier. Ce ne fut toutefois qu’après la Première Guerre mondiale qu’il s’affirma comme militant ouvrier.

Secrétaire de la section SFIO d’Octeville en 1920, Jourdan suivit la majorité ralliée à la IIIe Internationale et assurait en 1921 le secrétariat de la section communiste. La scission devait en fait ruiner le socialisme dans l’agglomération cherbourgeoise, sans permettre aux sections communistes directement issues de l’ancienne Fédération de se développer. Beaucoup d’éléments de la majorité de décembre 1920 revenaient à la SFIO. Ce fut le cas de Jourdan qui fut élu secrétaire de la section socialiste d’Octeville, lorsqu’elle se reconstitua le 1er octobre 1932, en prévision des élections municipales partielles du 30 octobre. Élu conseiller à cette occasion, il devint adjoint au maire en 1933, fut réélu en 1935, devint premier adjoint et fut finalement élu maire en février 1939, lors de nouvelles élections partielles. Le 27 mars suivant, Matelot le remplaça au secrétariat de la section.

Contrôleur, d’autre part, de la coopérative « La Prolétarienne octevillaise », forte de six cents membres, en 1920, Louis Jourdan fut entre les deux guerres mondiales un des plus actifs coopérateurs ouvriers du département de la Manche. Activité discrète toutefois, dont nous savons qu’elle le vit devenir successivement administrateur, puis secrétaire et, enfin, président de la « Prolétarienne ».

Le syndicalisme, Louis Jourdan l’avait pratiqué depuis longtemps, comme simple militant du syndicat CGT de l’Arsenal, lorsqu’en 1930 se constitua, à partir d’une section de cette grande organisation, le syndicat de l’aéronautique. Ouvrier, en effet, à l’aviation maritime, Jourdan fut le délégué du nouveau syndicat aux congrès de 1931 et 1932 de l’Union départementale et son représentant au Cartel des services publics en 1933. Le 8 mai 1933, il fut élu, en remplacement de Roquier, secrétaire général du syndicat de l’aéronautique et devait conserver cette responsabilité jusqu’en 1939.

Mis à la retraite, comme chef de service, en 1941, Louis Jourdan resta maire d’Octeville durant le conflit mondial, réalisant de nombreux projets par la suite, notamment un groupe scolaire de douze classes dont la construction lui valut en 1954 les palmes d’officier d’académie pour services rendus à l’école publique. En 1945, avec les autres sociétés coopératives de la Manche, il vota la motion Boully de solidarité avec Gaston Prache* au congrès national coopératif de la mutualité à Paris. Il resta d’autre part président de la « Prolétarienne octevillaise » jusqu’à sa fusion, en 1951, avec la société des coopérateurs de Normandie.

Louis Jourdan s’était marié à Octeville le 23 septembre 1919 puis le 2 novembre 1948.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114572, notice JOURDAN Louis, Émile, Adolphe. par Yves Le Floch, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

Par Yves Le Floch

SOURCES : Arch. Nat. F7/13001. — Arch. Dép. Manche, M, sous-préfecture de Cherbourg, 1er bureau, dossier 39. — Cherbourg-Éclair. — L’Avenir de la Manche. — L’Aurore socialiste, mai 1933. — La Manche syndicaliste. — La Normandie populaire, 9 avril 1939. — État civil d’Octeville.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable