JOURJON Jean

Par Jean Lorcin

Né et mort à La Ricamarie (Loire) : 26 septembre 1887-15 décembre 1975 ; mineur, militant syndicaliste (CGTU) et communiste de la Loire.

Jean Jourjon, militant communiste depuis 1925, fut membre de la direction de la Fédération régionale des mineurs et secrétaire de la Caisse de secours des mineurs de La Ricamarie (Loire) pendant la grève de janvier 1929. Il fut candidat du Parti communiste SFIC aux élections municipales de 1925 à la Ricamarie.

Secrétaire permanent du comité de rayon en février 1928, il assistait à la conférence nationale du PCF et présenta, le 7 février, un rapport sur l’exclusion de Treint et S. Girault (Arch. Nat., F7/13113).

Après l’échec de la grève générale des mineurs CGTU de la Loire pour les 5 francs d’augmentation, il fut accusé d’avoir désapprouvé la grève et fut exclu du Parti, en compagnie des délégués mineurs Nicolas Giraud*, Deville* et Servel*. Au cours d’un meeting agité tenu à la Ricamarie, le 2 février 1929, les exclus s’expliquèrent devant les assistants : Jourjon et Servel alléguèrent " que la récente grève avait été une grève politique " (La Tribune, 4 février 1929). Les auditeurs votèrent à la quasi-unanimité un ordre du jour dans lequel ils protestaient contre les exclusions, approuvaient l’attitude de Jourjon et de Servel et leur manifestaient leur confiance.

Jean Jourjon profita du congrès des Caisses de secours du Bassin de la Loire qu’il avait convoqué à Saint-Étienne le 30 octobre 1932 pour faire voter par les unitaires groupés derrière Pierre Arnaud (voir ce nom) et les confédérés un appel à l’unité syndicale dans l’ »autonomie » à l’égard des partis (Laurent Moulin, « En avant, toujours, pour l’Unité Syndicale », Courrier de l’Ondaine, 5 novembre 1932).

En 1938, Jean Jourjon, passé entre temps à la SFIO, était maire et délégué sénatorial de la Ricamarie. Il exerça les fonctions de maire du 12 mai 1935 au 24 juin 1940, date à laquelle il démissionna pour raison de santé _ il avait une angine de poitrine, aggravée par le surmenage dû aux événements, expliquait-il le 19 juin 1940.

Il fut suspendu de ses fonctions de conseiller municipal le 7 décembre 1940.
Il fut nommé, aux côtés de Pierre Arnaud, membre du conseil d’administration du Syndicat unique des Ouvriers de la Famille du Sous-Sol de Saint-Étienne créé par un arrêté du 13 octobre 1943.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114576, notice JOURJON Jean par Jean Lorcin, version mise en ligne le 8 mai 2011, dernière modification le 8 mai 2011.

Par Jean Lorcin

SOURCES : Arch. Dép. Loire, 3 M 78, 10 M 187, 2 W 116. — " Le cas des exclus ", La Tribune républicaine, 4 février 1929. — Éditorial de Jean Doron, Le Cri du Peuple 9 février 1929. – Laurent Moulin, « En avant, toujours, pour l’Unité Syndicale », Le Courrier de l’Ondaine. – La Loire, 29 août 1940. – Au Travail, 13 novembre 1943. — Renseignements d’état civil fournis par la mairie de la Ricamarie. — Urbain Thévenon, " La grève des mineurs de la Loire ", La Révolution prolétarienne, n° 74, 15 février 1929. — Pétrus Faure, Histoire du mouvement ouvrier dans le département de la Loire entre les deux guerres mondiales, Saint-Etienne, Imprimerie Dumas, 1956, 503 pages.. — Henry Destour, Les syndicalistes révolutionnaires et le mouvement syndical dans le département de la Loire entre les deux guerres mondiales, Mémoire de Maîtrise, Saint-Etienne, 1971, 131 p. — Monique Luirard, La Région stéphanoise dans la guerre et dans la paix (1936-1951), Centre d’Etudes foréziennes/Centre Interdisciplinaire d’Etudes et de Recherches sur les Structures régionales, 1980, V-1 024 pages.

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