JOUVE Andrée [née CHARPENTIER Andrée]

Andrée Charpentier était la fille de d’Émile Charpentier, avoué, âgé de 35 ans à sa naissance, et de Marie, Caroline Cachelou, 19 ans, sans profession. Après avoir passé sa licence ès lettres, elle fut reçue à l’agrégation d’histoire féminine en 1909 et enseigna au lycée d’Arras. Elle épousa le 12 octobre 1910 à Montreuil le poète Pierre Jean Jouve avec lequel elle eut un fils en 1914. Elle partit en octobre 1915 avec lui en Suisse pour soigner les suites de maladies infectieuses qu’il avait contractées à l’hôpital militaire de Poitiers. Ils firent la connaissance de Romain Rolland, de Franz Masereel, des Pitoeff, etc. Rentrée en France à la fin de la Première Guerre mondiale, elle se joignit à la Ligue internationale des femmes pour la Paix et la Liberté (LIFPL) dès sa fondation en 1919.

Depuis quelque temps, elle ne vivait plus avec son mari mais leur divorce ne fut prononcé qu’en 1924 et il se remaria avec Blanche Reverchon. Elle continua ses activités militantes, fit de nombreuses conférences pour la LIFPL, notamment aux États-Unis en 1924. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, elle ne cessa de militer au sein de la section française de la LIFPL mais elle était beaucoup moins engagée politiquement que sa secrétaire générale, Gabrielle Duchêne.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle enseigna à La Baule et s’occupa particulièrement d’aide aux enfants juifs. Après la guerre, elle reprit ses activités au sein de la LIFPL et organisa des cours de vacances pour les jeunes et les femmes. Elle représenta la LIFPL à l’Unesco à partir de 1948 et en fut pendant plusieurs années sa vice-présidente internationale.