JOUCHOUX Auguste

Par Justinien Raymond

Né le 29 avril 1875 à Besançon (Doubs), mort le 11 juillet 1956 à Besançon ; ouvrier horloger à Besançon ; militant syndicaliste, coopérateur et socialiste du Doubs.

Auguste Jouchoux
Auguste Jouchoux

Fils de Louis, monteur de boites en horlogerie et originaire de Blida (Algérie), et de Louise Déprez, blanchisseuse et native de Vesoul (Haute-Saône), Auguste Jouchoux milita dans les organisations syndicales de l’horlogerie bisontine dès 1891, et fut secrétaire du syndicat de la boîte-argent. Entré au POSR en 1899, il joua un rôle de premier plan dans la fédération socialiste du Doubs qui ne fut unifiée qu’en 1907, et qui, faible, se fondit de 1910 à 1913 dans une fédération jurassienne avec le département du Jura. Quelques mois après la reprise de son autonomie par la fédération du Doubs, Auguste Jouchoux fut son secrétaire général jusqu’à sa mobilisation en août 1914. Il reprit le secrétariat au lendemain de la guerre. Au troisième congrès national de la SFIO à Limoges (1906), Jouchoux représenta quelques groupes du Doubs dont celui de Besançon, mais quelques-uns restaient isolés et hors de l’unité. Il contribua au développement du mouvement coopératif.

En 1907, candidat au conseil général dans le canton de Besançon, Jouchoux obtint 815 voix. Premier candidat socialiste à la députation dans l’arr. de Pontarlier, il rassembla, en 1914, 322 voix. En 1919, il prit la tête de la liste socialiste aux élections législatives du 16 novembre et recueillit 10 343 voix, la moyenne de sa liste étant de 10 246. Il mordit surtout sur les communes ouvrières de l’arr. de Montbéliard.

Avec l’immense majorité de sa fédération, Jouchoux, qui avait appartenu à la tendance des « Reconstructeurs », passa au Parti communiste en 1920. Il le quitta en août 1922, appartint pendant quelques années au petit parti d’Union socialiste-communiste, devenu Parti d’Unité prolétarienne avant de se fondre dans la SFIO, en novembre 1934. Mais, dès 1923, Jouchoux avait fondé la fédération d’Entente socialiste du Doubs, groupant socialistes SFIO et socialistes-communistes du département et il en fut le secrétaire jusqu’en 1926.

Comme socialiste-communiste, Jouchoux obtint 1 797 et 910 voix aux deux tours de scrutin des élections législatives de 1928 dans la 1re circonscription de Besançon. Il entra au conseil municipal de Besançon dans l’entre-deux guerres et y siégea à nouveau après la Deuxième Guerre mondiale. À partir de 1926, Jouchoux, toujours très écouté dans le mouvement socialiste, s’attacha à la coopération et créa, en 1927, la coopérative qui organisa la Maison du Peuple de Besançon, inaugurée en 1932.

Il s’était marié le 10 avril 1912 à Besançon avec Marcelle, Jeanne, Augustine Vignol, institutrice à Trévenans (Territoire-de-Belfort) et fille d’Auguste Vignol et sœur d’Edmond Vignol.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114657, notice JOUCHOUX Auguste par Justinien Raymond, version mise en ligne le 19 décembre 2017, dernière modification le 27 juin 2020.

Par Justinien Raymond

Auguste Jouchoux
Auguste Jouchoux

ŒUVRE : A. Jouchoux collabora à l’hebdomadaire de la SFIO, Le Socialiste comtois, remplacé en janvier 1910 par Le Doubs socialiste, à la Franche-Comté socialiste (1910-1914) et à la Franche-Comté ouvrière (après 1919), organes fédéraux du Doubs. Il collabora aussi à L’œuvre sociale, organe de l’éphémère fédération d’Entente socialiste du Doubs de décembre 1923 à 1926.

SOURCES : Arch. Dép. Doubs, 10 M 2817. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes II, op. cit., pp. 70-74, passim. — Compte rendu du 3e congrès national du Parti socialiste à Limoges (1906). — Collection des journaux socialistes fédéraux. — Notes de Louis Botella. — Claude Cuenot, Ouvriers et mouvement ouvrier dans le Doubs de la Première Guerre mondiale au début des années 1950, Besançon, Presses universitaire de France-Comté, 2020. — Etat civil.

ICONOGRAPHIE : Hubert-Rouger, op. cit., p. 71.

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