JOUHANNET Antonin, Marie dit Antoine

Par Robert Estier et Gaston Prache

Né le 25 mai 1871 à Lagresle (Loire), mort le 17 août 1949 à Roanne (Loire) ; ouvrier tisseur ; syndicaliste, socialiste, coopérateur ; député socialiste communiste, 1924-1928.

Antoine Jouhannet, de parents tisseurs, tisseur lui-même, fut surtout un coopérateur actif. En 1902, nommé commissaire aux comptes de la coopérative « La Solidarité » à Roanne, adhérente à l’Union coopérative, il en devint administrateur, puis, en 1909, président. En cette même année, il fut élu secrétaire de la Fédération régionale coopérative du Forez et du Bourbonnais. L’année suivante, il prit part au 13e congrès national de l’Union à Paris où il fut nommé membre de son Bureau. En 1912, Jouhannet fut le principal organisateur du XIVe congrès de l’Union, réuni à Roanne, sous la présidence de Charles Gide, dont les délégués furent unanimes à acclamer la motion d’unité coopérative nationale. Dans les années qui suivirent, il demeura actif dans sa société et sa Fédération régionale, assistant aussi à quelques congrès coopératifs nationaux.

Socialiste, il fut d’abord élu conseiller municipal de Roanne, le 7 décembre 1919 sur la liste de Sérol et fut réélu en 1925. Il exerçait alors les fonctions de premier adjoint. Son itinéraire politique fut assez compliqué. Partisan au sein de la section socialiste de l’adhésion à la IIIe Internationale, et signataire de la motion Cachin, avec presque toute la section de Roanne, avant le congrès de Tours, il adhéra ensuite à la section SFIC puis la quitta pour rejoindre l’Union socialiste communiste constituée autour de Ferdinand Faure* et Ernest Lafont*. C’est sous cette étiquette qu’il se présenta, aux côtés de Sérol, resté lui socialiste SFIO, sur la liste du Cartel des Gauches aux élections législatives de 1924, élue tout entière au premier tour. Il recueillit pour sa part 85 261 voix dont 5 209 à Roanne. Au moment de la fusion en 1927 de la Fédération socialiste-communiste avec la SFIO, il réserva un moment sa décision, puis, en octobre 1927, il donna enfin son adhésion à la section socialiste SFIO de Roanne. Le scrutin d’arrondissement de 1928 lui fut fatal, et, candidat SFIO dans la deuxième circonscription de Roanne, il n’obtint que 2 047 voix sur 16 032 suffrages exprimés, se désistant en faveur du radical Cherpin, néanmoins battu par Gignoux (droite) à la suite du maintien du communiste Lagresle. Élu cependant conseiller d’arrondissement socialiste de Roanne, au deuxième tour en 1930, il se présenta encore aux élections sénatoriales du 16 octobre 1932, où il eut seulement 85 voix. Très attaqué par les communistes dans le Cri du Peuple (cf. « les pirouettes de Jouhannet politicien »), et au sein de la Coopérative « la Solidarité », il se démit de ses fonctions de conseiller municipal le 24 juin 1934 et abandonna toute action politique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114658, notice JOUHANNET Antonin, Marie dit Antoine par Robert Estier et Gaston Prache, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 5 août 2021.

Par Robert Estier et Gaston Prache

SOURCES : Arch. Dép. Loire, 93 M 65 ; 3 M 67 ; 3 M 74. — Arch. Mun. Roanne, I K 5 art 43. — Bibl. Mun. Roanne, 7 M 4. — La Tribune, 4 octobre 1927. — Le Cri du Peuple, 17 décembre 1932.

ICONOGRAPHIE : Groupe des délégués au congrès de Roanne en 1912.

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