KALDOR Pierre

Par Frédéric Genevée, Claude Willard

Né le 15 mai 1912 à Paris (XVe arr.), mort le 5 mars 2010 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)  ; avocat  ; secrétaire général du Secours populaire ; militant syndicaliste ; membre du Parti communiste.

Pierre Kaldor et sa femme Charlotte  en 1997
Pierre Kaldor et sa femme Charlotte en 1997

Fils de Louis Levi, quarante-et-un an, typographe et de Palmyre Berthe Loeb, t rue rente-trois ans, sténographe, il naquit au domicile familial 4 rue Mizon. Son père, imprimeur, était venu s’installer en France en 1900. Pierre Kaldor, boursier, put poursuivre ses études de langues et de droit en travaillant. Il adhéra en 1933 à l’Union fédérale des étudiants. En mars 1935, il obtint un emploi de conseil juridique à la fédération de la Seine des locataires. Il adhéra au PCF et au syndicat CGTU des employés. Congédié, il acheva ses études de droit et s’inscrivit au barreau à la fin de cette même année. Pierre Kaldor travailla avec Marcel Willard et commença à militer pour l’Association juridique internationale (AJI). Il se rendit en Allemagne pour négocier l’expulsion de Thaelmann mais en vain. À la fin de l’année 1936, malgré sa collaboration nominale avec Marcel Willard, ne réussissant pas à gagner sa vie comme avocat, il entra au contentieux d’une compagnie d’assurance où il travailla pendant trois ans. Il y poursuivit ses activités syndicales et fut co-signataire de la convention collective des assurances (1938). Il épousa le 15 décembre 1938 Charlotte Szladowski en mairie du IXe arrondissement. À la fin de l’année 1937, il avait intégré la direction de la section de Paris IXe dont il devint le secrétaire adjoint en 1939. Il contribuait aussi au travail du groupe parlementaire communiste.
La découverte de tracts communistes sur son lieu de travail aboutit à son licenciement en octobre 1939 et à sa condamnation à cinq ans de prison en application du décret loi d’interdiction du Parti communiste du 26 septembre 1939, cinq mille francs d’amende, et cinq ans d’interdiction des droits civiques. Après sept mois à La Santé, il fut transféré à Bourges où il rencontra Pierre Semard. Il y passa au secret douze mois sur treize. Il fut à nouveau transféré à Clairvaux et, bien que présent sur une liste d’otages, il fut épargné. En juin 1943, il fut envoyé à Châlon-sur-Marne dans une centrale cellulaire. Il s’en évada en novembre 1943. Réfugié en Normandie, Pierre Kaldor fut contacté par Pierre Villon puis Joë Nordmann et intégra la direction du FNJ. Avec ce dernier et Marcel Willard, il participa à la prise de contrôle du Ministère de la Justice. Il s’occupa alors au cabinet de Willard des relations avec la presse. Au même moment, Jacques Duclos lui demanda de relancer le Secours populaire et d’en prendre la direction. Il demeura secrétaire général de cette organisation jusqu‘à la fin de l’année 1947. Il participa à la commission d’épuration de l’administration pénitentiaire dont il tira un bilan positif. Après cette date, il dirigea la documentation du journal Ce Soir fut adjoint à celle de l’Humanité. Au début de l’année 1949, il collabora au cabinet de Nordmann et participa à la commission de la défense dans le procès qui opposa Les Lettres françaises à Kravchenko. En mars 1949, il reprit la robe et commença une nouvelle carrière d’avocat. Il défendit le RDA (Rassemblement démocratique africain) en 1950. Cette même année, il passa près de cent jours en Afrique et devint le secrétaire général du comité de défense des libertés démocratiques en Afrique Noire très lié à Henri Douzon, il remplaça ce dernier à la tête du pont aérien des avocats pendant la guerre d’Algérie. Il fut expulsé en 1960 d’Algérie après y avoir fait 21 voyages. Son engagement anticolonial le conduisit à fonder et militer à l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (AFASPA) dont il devint le président à partir de 1975. Il milita aussi au comité français contre les interdictions professionnelles en Allemagne. De 1956 à 1971, il fut la tête de liste communiste aux élections municipales à Neuilly-sur-Seine. Pierre Kaldor eut un fils , François Kaldor, qui est aussi avocat.
Décédé à quatre-vingt-dix-sept ans, ses obsèques eurent lieu le 12 mars 2010 à Neuilly-sur-Seine où son corps repose au cimetière communal.
Son épouse, née Charlotte Szladowski, combattante volontaire de la Résistance, organisatrice d’un réseau d’évasions, secrétaire du COMAC, mourut le 2 février 2016 dans sa centième année.
Une rue de Floirac a pris son nom en 2018.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114739, notice KALDOR Pierre par Frédéric Genevée, Claude Willard, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 février 2022.

Par Frédéric Genevée, Claude Willard

Pierre Kaldor et sa femme Charlotte en 1997
Pierre Kaldor et sa femme Charlotte en 1997

ŒUVRE : Co-traducteur, avec Marcel Willard de Dimitrov : Lettres, notes et documents (Editions sociales internationales, 1936). — Traducteur en 1938, pour la radio, de La mort de Danton de Buchner.

SOURCES : Fonds Pierre Kaldor, Arch. dép. de Seine-Saint-Denis (503 J), inventaire en ligne. —APP S 31 et S 32. IHTP, fonds Nordmann. — La défenseDBMOF (notice de Claude Willard). — Entretien d’avril 1999 . — Le Monde, 6 février 2016. — Le Temps du 19 mai 1940, La répression des menées antinationales. — Etat civil Paris XVe arrondissement acte de naissance 15 N 212 acte 1565, acte de mariage Paris (IXe arr.) 9 M 350 acte n° 1166.

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