KALMANOVITCH Jacob (ou KALMANOVITCH Jacques) (ou CALMANOVITCH ?), dit Docteur CORON, dit CALMAN

Par Jean Maitron et Claude Pennetier

Né le 5 février 1898 à Paris (IVe arr.), mort déporté en Allemagne en 1943 ; médecin ; collaborateur de l’Humanité ; militant communiste.

Le docteur Coron
Le docteur Coron
Collection Cattanéo

Jacob Kalmanovitch était issu d’une famille juive, d’origine russe, très pratiquante. Il obtint la nationalité française avec son père en 1912. Étudiant en médecine, il fut incorporé le 15 avril 1918 à la 22e section d’infirmiers militaires et nommé médecin militaire à l’hôpital de l’Hôtel-Dieu de Paris. Réformé en mars 1919, il milita sous le pseudonyme de Calman à la 4e section des Jeunesses socialistes où, affirme un rapport de police, « il se signala par son intelligence » (Arch. PPo. BA 1715).

Jacob Kalmanovitch, partisan de l’adhésion à la IIIe Internationale, fut élu au comité national lors du premier congrès de la Fédération nationale des Jeunesses socialistes communistes, salle de la Bellevilloise, en octobre 1920. La police l’arrêta dans la nuit du 5 au 6 mai 1921 alors qu’il apposait des affiches antimilitaristes. Pour ce fait, il fut condamné à six mois de prison. Le 21 août 1921, l’Entente des Jeunesses communistes de la région parisienne le nomma à son comité. L’année suivante, il suivit les cours de l’École de propagandiste du PC. Son nom apparaît en novembre 1922 dans la liste des signataires de la déclaration de tendance Renoult-Dondicol.

Docteur en médecine depuis juillet 1924, il collabora à la rubrique « Médecine » de l’Humanité comme pigiste, tout en soignant des dirigeants du Parti communiste. Il appartint à la cellule 490 bis du 3e rayon de la Région parisienne puis au rayon du XXe arr. de la Région Paris-ville. La police signalait ses liens avec l’Association internationale des médecins contre la guerre. Son activité aurait diminué vers 1934-1935 et se serait centrée sur les problèmes d’ordre médical, sujets de ses articles et de ses interventions dans les réunions publiques. Il signa un article intitulé « Pour une France libre forte et heureuse » dans les Cahiers du Bolchevisme du 25 juillet 1936. Kalmanovitch abandonna son cabinet, situé 184 rue de Belleville, pour diriger un service de santé dans les Brigades internationales d’Espagne (Centrale sanitaire internationale). Il était très lié au docteur Pierre Rouquès et à Vital Gayman.

Il fut marqué par le Pacte germano-soviétique, en souffrit beaucoup et prit ses distances. Un tract communiste intitulé « Les traîtres et les lâches au service de la réaction et de la guerre », de décembre 1939, alla jusqu’à le qualifier de policier (« le traître Gayman, le policier Kalmanovitch — dit docteur Coron (...) voudraient créer un parti national et chauvin »). La France étant occupée, il se replia à Toulouse, isolé et accablé. Arrêté puis déporté, il mourut du typhus en Allemagne en 1943.

Les Cahiers du Communisme de décembre 1980 évoquèrent son nom sans faire allusion aux accusations dont il avait été l’objet : il « signa jusqu’à sa mort des chroniques médicales sous le nom de docteur Coron dans l’Humanité ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114740, notice KALMANOVITCH Jacob (ou KALMANOVITCH Jacques) (ou CALMANOVITCH ?), dit Docteur CORON, dit CALMAN par Jean Maitron et Claude Pennetier, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 6 janvier 2013.

Par Jean Maitron et Claude Pennetier

Le docteur Coron
Le docteur Coron
Collection Cattanéo

SOURCES : Arch. PPo. BA 1715. — Bibl. marxiste de Paris, microfilm n° 302 (Jacques Girault). — A. Rossi, Les communistes français pendant la drôle de guerre, 1939-1940, Éd. Albatros, 1972. — J. Delperrie de Bayac, Les Brigades internationales, op. cit., p. 458. — J. Varin, Jeunes comme JC, t. 1, op. cit.. — RGASPI, 495 270 5679, dossier du Komintern au nom de Kalmanovitch (Calmanovic) Salomon, dit Kalma Louis, mais sans lien avec lui. — Mémorial de la déportation, op. cit. (confirme sa déportation mais ne donne pas de date de décès).

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