KAMINSKI Jacques Pseudonyme de UNGLIK Jankiel, Moszek. Autre pseudonyme : Hervé

Par Claude Pennetier

Né le 6 octobre 1907 à Klobuck (Pologne), mort le 10 juin 1978 à Varsovie ; ouvrier coiffeur ; dirigeant de la sous-section juive du PCF ; membre du triangle de direction de la MOI puis des FTP-MOI de 1940 à 1944.

Fils d’un ouvrier juif qui, selon la tradition familiale, aurait été l’un des premiers conseillers municipaux juifs élus en Pologne, il fut entraîné dans le combat révolutionnaire par son frère aîné qui partit en URSS. Ses parents s’appellaient Lewik et Chana Simkowicz. Il avait trois frères et deux sœurs.

Il quitta l’école à treize ans et apprit le métier de coiffeur. Il adhéra aux jeunesses communistes en 1923, quitta peu après la Pologne pour la Belgique puis la France où il s’installa en 1929 ou 1930.

Militant des organisations juives contrôlées par le PCF, il fut, en 1935, secrétaire du travail Juif en France, il remplaçait Louis Gronowski partit en URSS en traitement. Secrétaire des Amis de la Naïe Presse (Presse nouvelle) qui comptait deux mille sept cents adhérents. Puis il fut envoyé en Espagne durant la guerre civile. Il est parfois présenté comme membre des Brigades internationales. Jacques Kaminski arriva en Espagne le 24 décembre 1937 avec une recommandation de Paul Allard, en fait Giulio Cerreti. Il était mandaté pour organiser le travail politique et culturel parmi les volontaires Juifs et s’occuper de la question des cadres et d’une publication à l’intention des volontaires juifs de la compagnie Botvine.

En 1940, il était membre du triangle de direction de la MOI avec Gronowski et Artur London, il était alors chargé, en théorie, de l’organisation mais il avait en fait en charge les sections juive, bulgare et arménienne. Il fut ensuite responsable de la lutte armée lors de la mise sur pied de l’OS MOI en 1941. Boris Holban le présentait comme "peu communicatif, exigeant vis à vis de lui même et des autres » et ajoutait " il juge infailliblement des hommes et des situations".

Lorsque la direction du PC décida à l’automne 1941 d’unifier au sein des FTP-MOI les différents groupes armés de la MOI, il fut chargé de constituer la nouvelle organisation et en confia à Boris Holban la direction au printemps 1942.

Il assura durant toute l’Occupation les liaisons entre la direction nationale du PC et les combattants de la MOI travaillant en étroite collaboration avec Holban et formant avec Gronowki et London puis avec Gronowski et Vassilichi la commission centrale de la MOI.

Il s’était marié le 13 janvier 1940 à Paris (XXe arr.) avec Woznica Chinda Laja (née le 24 décembre 1909 à Czenstochowa, Pologne) qui fut l’agent de liaison de Peter Mod jusqu’à ce qu’elle soit arrêtée en avril 1943. Traduite en novembre 1943 devant la Section spéciale de la Cour d’Appel de Paris, elle fut condamnée à deux ans de prison, détenue à Rennes puis déportée à Ravensbruck et Holleichene. Elle mourut le 12 avril 1958 à Paris.

En 1947, Kaminski retourna en Pologne où, sous l’identité de Jan Kaminski, il travailla dans les services de sécurité. Au début des années 1950 il fut écarté mais fut chargé ensuite des rapports entre le POUP et les PC d’Europe occidentale.

Jacques Kaminski s’était remarié avec son agent de liaison à la fin de l’Occupation, Guta Puterflam (fille de Rex Puterflam), qui fut représentante de la Pologne auprès de l’UNESCO.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114742, notice KAMINSKI Jacques Pseudonyme de UNGLIK Jankiel, Moszek. Autre pseudonyme : Hervé par Claude Pennetier , version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 31 janvier 2019.

Par Claude Pennetier

SOURCES : L’Humanité, 13 juin 1978. — Louis Gronowski Brunot, Le dernier grand soir. Un juif de Pologne, Seuil, 1980, p. 79 et 109.— Stéphane Courtois, Denis Peschanski, Adam Rayski, Le sang de l’étranger, les immigrés de la MOI dans la Résistance, Fayard, 1994.— Boris Holban, Testament, Calmann-Lévy, 1989. — Renseignements communiqués par son fils Georges Unglik. — RGASPI 545.6.709, BDIC 880/38.

ICONOGRAPHIE : Boris Holban, Testament, Calmann-Lévy, 1989

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