Par Odette Hardy-Hémery
Les Kowacs étaient une famille d’origine hongroise. Le père, Janos, quarante-cinq ans en 1942, était un antifasciste mais non fiché comme communiste aux renseignements généraux. Il était garde à la fosse de Raismes-Sabatier (Nord) des mines d’Anzin. En 1941, les Serediak, aussi d’origine hongroise (voir ce nom) lui avaient demandé d’héberger de temps en temps un illégal et, la même année, Janos Kowacs s’était lié avec deux militants de la MOI travaillant à la même fosse que lui. Sa fille, Irène, devenue « Nicole », était agent de liaison de la MOI. Les 16 et 17 février 1942, quand fut organisée par le commissaire spécial Rigal la traque d’Eusebio Ferrari, Kowacs le cacha durant deux nuits dans un petit bureau des mines puis le ramena chez lui dans la cité du Moulin à Anzin. La cité étant fouillée systématiquement, Ferrari quitta la maison des Kowacs et fut abattu trois heures plus tard, déguisé en femme. Les Kowacs furent fortement soupçonnés d’abri à illégal, notamment leur fille Irène, arrêtée le 3 mai 1942.
Par Odette Hardy-Hémery
SOURCE : André Pierrard, Michel Rousseau, Eusebio Ferrari à l’aube de la résistance armée, Paris, Syros, 1980.