LABEYRIE Jean

Par Jean-Claude Paul-Dejean, Madeleine Rebérioux

Né le 22 juin 1861 à Gourbera (Landes) ; propriétaire et industriel ; militant socialiste des Landes.

Ancien instituteur, Jean Labeyrie était au début du siècle détenteur d’une fortune assez considérable : négociant en bois, directeur de la « Térébenthine française » à Morcenx où il était domicilié, il possédait plusieurs domaines de pins à Pouillon, Gourbera d’où il était originaire et Buglose. À la fin de 1905, il achetait encore le domaine, à demi déboisé, dit « de l’Impératrice », à Solférino. Il avait en même temps des idées avancées, quoique longtemps assez peu précises, et un vif désir d’action politique.

Aux élections législatives de 1906, il se présenta dans la 1re circonscription de Dax comme radical-socialiste et obtint 66 voix. Candidat à nouveau lors d’une élection partielle en septembre 1908, ses idées avaient dû se préciser quelque peu puisqu’une fiche de renseignements établie alors par la préfecture le considère comme un militant socialiste. En 1910, il hésita assez longtemps à se présenter, le fit cependant et obtint 532 voix. Était-il déjà membre de la SFIO ? En tout cas, à partir de 1912, il est régulièrement délégué du groupe de Morcenx aux congrès de la fédération des Landes pendant lesquels il sert de secrétaire. Les diverses tendances ont suffisamment confiance en lui pour le désigner, en décembre 1912, à la présidence de la commission d’apurement chargée de juger la manière dont Onésime Cayré avait tenu la comptabilité fédérale.

Élu au comité fédéral en janvier 1914, il fut candidat unifié à l’élection législative de Dax I en avril, mais il n’obtint que 437 voix. Malgré le label SFIO d’ailleurs, son programme électoral avait gardé un caractère tout personnel : tout en préconisant le retour au service militaire de deux ans, il ne comportait aucune condamnation ferme de la loi des trois ans, souhaitait la présence à Dax d’un régiment de cavalerie et affirmait qu’il n’y avait pas grand-chose de bon à attendre de l’impôt sur le revenu.

Gérant de la société « la Térébenthine francaise », il avait un long passé de militant socialiste de tendance jauressiste lorsqu’il se présenta aux élections législatives de 1919 dans les Landes sur une liste socialiste qui obtint une moyenne de 4 160 voix (7 % des suffrages exprimés). Sa sixième campagne électorale se développa sous le signe du programme d’action du Parti socialiste : « Guerre hier, banqueroute demain ; la France est placée entre deux catastrophes. C’est à vous d’éviter la dernière : producteurs, prenez vous-mêmes la direction de la production à organiser et à développer ». Après 1920, il resta fidèle au courant socialiste tout en gardant la nostalgie de l’unité perdue. Ainsi en 1925, il se présenta, sous l’étiquette « candidat du Bloc ouvrier et paysan », aux élections pour le conseil général dans le canton de Pouillon où il obtint 804 voix (33 % des suffrages exprimés). « Ce vieux socialiste » participa au congrès ouvrier et paysan tenu à Boucau les 14 et 15 février 1926 et encouragea la formation de syndicats de métayers.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114846, notice LABEYRIE Jean par Jean-Claude Paul-Dejean, Madeleine Rebérioux, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 16 juin 2020.

Par Jean-Claude Paul-Dejean, Madeleine Rebérioux

SOURCES : Arch. Dép. Landes, 5 M s 169 et 2 M, élections de 1906, 1910 et 1914. — L’Avenir social.

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