LACOSTE Maurice [LACOSTE Jean-Baptiste, Maurice] dit C. TALÈS

Par Jean Maitron

Né le 23 juin 1887 à Pontgibaud (Puy-de-Dôme), mort le 1er août 1979 à Segoux (Puy-de-Dôme) ; professeur d’histoire ; militant syndicaliste révolutionnaire.

Maurice Lacoste dont le père originaire de Hautefort (Dordogne), était employé de perception et la mère institutrice, fit ses études comme boursier à Dijon puis au lycée Ampère de Lyon ; il y prépara l’École normale supérieure et fut reçu en 1907. Après une année de service militaire (1907-1908) à Chalon-sur-Saône, il accomplit ses trois années d’École normale de 1908 à 1911. Il fut ensuite, en 1911 et 1912, sous-lieutenant de réserve à Lyon.

Il exerça comme professeur à Valence (Drôme) de 1912 à 1914 et fut reçu à l’agrégation en 1914. Après la Première Guerre mondiale au cours de laquelle il fut blessé à deux reprises, il fut nommé professeur à Nancy (Meurthe-et-Moselle), où il devait accomplir de 1919 jusqu’à sa retraite en 1950, une longue carrière. C’est en 1951 que Maurice Lacoste soutint une thèse en Sorbonne, intitulée La Crise agricole dans le département de la Meurthe à la fin de l’Ancien régime et au début de la Révolution (831 pages).

Maurice Lacoste avait eu une enfance assez terne ; il souffrit parfois de sa condition modeste et du manque d’argent ; les questions religieuses troublèrent un temps son adolescence. La lecture durant les vacances de 1904 des livres de vulgarisation astronomique de Flammarion et l’année de philosophie achevèrent de le détacher de la foi catholique. L’amitié qu’il lia avec Marcel Martinet, son condisciple, à l’âge de treize ans, influa sans nul doute par la suite sur son orientation vers le syndicalisme révolutionnaire.

C’est à la demande de Marcel Martinet, après les défaites syndicales de 1920, que Maurice Lacoste écrivit sous le pseudonyme de C. Talès son ouvrage sur la Commune de Paris. Pourquoi à cette date la Commune ? Parce que « les défaites du prolétariat font toujours penser à la Commune qui a montré [...] la puissance du conservatisme en France » (lettre à Jean Maitron, 28 juin 1971).
L’ouvrage parut en mars 1924 à la Librairie du Travail de Marcel Hasfeld. Des extraits du livre furent publiés dans L’Humanité et dans L’Avant-garde (organe des JC). Publié à 5000 exemplaires, il en restait 15 ans plus tard - lors de la liquidation de la Librairie du Travail - seulement 397 en stock.

Maurice Lacoste collabora quelque peu à L’Humanité à l’époque où Marcel Martinet en assurait la direction littéraire.

Depuis 1908, il était adhérent du Parti socialiste et, après le congrès de Tours de décembre 1920, il le fut du Parti communiste, qu’il abandonna bientôt avec ses amis syndicalistes révolutionnaires, à la suite de la bolchevisation. En 1926, il écrivit dans La Révolution prolétarienne dirigée par Pierre Monatte, puis figura dans la liste des collaborateurs de la revue.

Il coopéra après 1936 avec quelques-uns des ses collègues du lycée de Nancy aux Collèges du Travail organisés par l’Union des syndicats de Meurthe-et-Moselle.

Replié en 1939 à Clermont-Ferrand, il était de retour à Nancy en mai 1942 où il fut perquisitionné en juillet par la Gestapo. Après la Libération, il fut élu électeur au Conseil de la République sur une liste présentée par le député communiste Dupont.

Il s’était marié en juillet 1933 à Nancy avec Mariette Schmidt.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article115071, notice LACOSTE Maurice [LACOSTE Jean-Baptiste, Maurice] dit C. TALÈS par Jean Maitron, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 21 novembre 2021.

Par Jean Maitron

ŒUVRE : La Commune de 1871, Paris, Librairie du Travail, 1924 (un texte de L. Trotsky datant de 1921 y figure en guise de préface) ; rééditions Spartacus, 1971, 1983, 1998 et 2008.

SOURCES : Lettres de Maurice Lacoste à Jean Maitron, 28 juin et 30 juillet 1971. — État civil. — Notes de Julien Chuzeville.

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