LANDRIEU Alexandre

Par Jean Gaumont

Né le 7 mars 1879 à Deville-les-Rouen (Seine-Maritime), mort le 3 janvier 1953 à Bois-Guillaume (Seine-Maritime) ; représentant de commerce ; coopérateur, président des « Coopérateurs de Normandie ».

Fils d’un voyageur en « café-cheval-voiture » et beau-fils d’un clerc de notaire à Jumièges (Seine-Inférieure), Alexandre Landrieu, après son Certificat d’études, débuta comme employé d’entrepôt à Rouen. Dreyfusard, menacé d’expulsion, il continua néanmoins à travailler dans l’épicerie avant de se livrer à la représentation commerciale. Séduit par les théories de Charles Gide, il ne tarda pas, à la suite d’une rencontre avec Ernest Poisson, à se dévouer entièrement au mouvement coopératif.

Il fut ainsi, à Lisieux, l’un des fondateurs de la coopérative « La Fraternelle » qu’il amena, en 1925, en sa qualité d’administrateur-délégué, à fusionner avec la Coopérative régionale de Basse-Normandie présidée par Alcide Fouladoux. Poursuivant ses efforts, il fut, en 1932-1933, un des plus actifs artisans de la fusion avec les Coopérateurs de Rouen, qui donna naissance aux « Coopérateurs de Normandie » dont il fut élu administrateur, puis enfin vice-président, puis président en 1937. Sur les recommandations de la FNCC, et pour l’aider à venir à bout des difficultés engendrées par la défaillance de la BCF en 1934, il s’assura des services d’André Morand comme directeur général. Landrieu devait demeurer président de la société, sans cesse réélu, ayant à faire face aux graves problèmes posés par la guerre et les multiples destructions causées par les bombardements.

Il fut aussi administrateur de la pharmacie mutualiste de Sotteville et co-fondateur de la Mutuelle des Coopérateurs de Normandie. Membre du Comité national en 1935, après la réorganisation générale coopérative consécutive à la chute de la BCF, il en devint le président en janvier 1943. Il eut ainsi la charge de diriger les séances de novembre et de février 1944-1945 qui eurent à prendre position au sujet des attaques lancées contre le président national Prache. Présidant le congrès national de la FNCC les 28-29 juillet 1945, il vota ainsi que sa société en faveur de la motion Colin opposée à celle défendue par Georges Boully. Élu au conseil central de la FNCC en 1946, il se retira du Comité national. En 1951, affaibli par la maladie, il quitta le Conseil central.

Alexandre Landrieu était également membre du Parti socialiste SFIO ; il fonda, vers 1925, un journal de gauche à Lisieux (L’Avenir de Lisieux) qui s’opposa à la politique de Henri Ohéron, alors député-maire de Lisieux et ministre de la IIIe République. Il se signalait aussi par une grande activité au sein de la Ligue des droits de l’Homme et par son appartenance à la franc-maçonnerie.

Très lié avec Paul Ramadier, Pierre Renaudel, Albert Thomas, le docteur Fauquet, il participa, en 1932, à l’un des premiers voyages d’études en URSS organisé en accord avec le gouvernement russe pour la visite des installations coopératives des kolkhozes et des sovkhozes.

Chevalier de la Légion d’honneur, il était toujours président des Coopérateurs de Normandie lorsqu’il mourut en 1953 à Bois-Guillaume.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article115731, notice LANDRIEU Alexandre par Jean Gaumont, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

Par Jean Gaumont

SOURCES : Fonds d’archives J. Gaumont-G. Prache. — J. Gaumont, La Coopération en Normandie, 1957. — Le Coopérateur de France, 24 janvier et 7 février 1953. — Renseignements fournis par Jean Landrieu et Raoul Leprettre.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable